• DES APTITUDES FEMININES A LA CONDUITE DES AUTOS

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    On a beaucoup parlé du rallye-ballon féminin.

     

    Les Parisiennes qui depuis quelques temps s’adonnent tellement ay sport automobile, qu’on  les imagine bientôt en majorité parmi les amateurs du volant, les Parisiennes, dis-je, montrèrent à cette occasion une impatience fébrile et un art consommé.

     

    Pour rejoindre les ballons du rallye au moment de leur atterrissage, elles partirent comme des coureurs professionnels, riant de la poussière et du danger. Lorsque le ballon du pilote Cormier descendit vers le sol, on vit alors une coquette 7 CV s’élancer : c’était la voiture de la danseuse Mona Païva, qui obtint le premier prix. Le second prix fut remporté par Melle Rahna, et le troisième par la danseuse Marion Gould.

     

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    L’audace et l’habile té avec lesquelles ces amazones du volant se précipitèrent sur les routes, malgré les troupeaux et les charrettes de paysans, convaincront, certainement, les derniers sceptiques qui doutent de l’adresse féminine, en matière de conduite automobile.

     

    Ce sujet de discussion fut évoqué, récemment à Limoges, au banquet des Rabelaisiens, où M. Dussagne échangea avec quelques convives, dont l’esprit pétillait à l’unisson du champagne, des propos du plus vif intérêt. M. Dussagne indiqua notamment que la compétence des femmes, en matière de conduite, est absolument remarquable sur les petites voitures, de 5 ou 8 CV, par exemple, mais qu’à partir de 10, 12 et 15 CV, il apparaît que l’habileté gracieuse de nos conductrices féminins fait place à une certaine brutalité d’évolution, voire même une certaine maladresse. Au fond, tout est bien. Aux hommes, les grosses voitures ; aux femmes, les petites autos. C’est dans l’ordre, dans l’ordre comme le petit soulier et le petit mouchoir. N’oublions pas que les dames ont de petites mains. L’opinion de M. Dussagne est conforme à leur nature et à leur élégance.

     

    Et pourquoi Madame ne deviendrait-elle pas un virtuose du volant ? La manœuvre du débrayage et de l’accélérateur demande moins de vigueur que d’adresse et le levier des vitesses obéit encore mieux aux mains fines qu’aux mains brutales. La femme dont le corps montre une étonnante souplesse, et dont les yeux mobiles ont de si rapides visions, la femme, à l’instinct multiple et raffiné, doit normalement bien conduire, et mieux conduire qu’un académicien.

     

    Que les maris ne le disent et qu’ils cessent d’invoquer la fragilité d’un trop petit pied sur les pédales ou les pivotements intempestifs qu’imposerait un talon trop Louis XV… On les voit, d’ailleurs, chaque jour un peu plus ravis de confier le volant à leur épouse ou à leur fille, pendant une partie des longues routes...

     

    Et enfin, voyant passer les amazones du volant, seules dans la petite torpédo qui s’en va d’un air coquet, on ne sait où, ils pourront répéter la boutade qu’on fit récemment entendre à un ministre, lors du rallye-ballon :

    « Comprenez-vous, Monsieur le Ministre, il y a trop, longtemps que nous courrons après les femmes. Désormais, ce sont-elles qui vont courir après nous. »

     

    Noblesse oblige

                                          La Tête de Bielle


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