• Pour coloniser au Tonkin vers 1895



     

    ILLUSTRATION :
    Paysage du Tonkin, au environ de Dong Khe (Est du Tonkin)

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    POUR COLONISER AU TONKIN<o:p></o:p>

    Premier conseil à l’émigrant (1895)         <o:p></o:p>

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    Jean Dupuis, né à Saint-Just-la-Pendue, explorateur du Fleuve Rouge et de la presqu'île d'Indochine est le principal artisan de la découverte du Tonkin, qu'il sillonna de 1861 à 1877. Sa vie est si remplie d'histoires merveilleuses et romanesques que l'on croit revivre les récits de Jules Verne.<o:p></o:p>

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    Il ne faut pas compter faire rapidement fortune en venant au Tonkin avec peu ou même beaucoup de capitaux sans s’astreindre à un travail soutenu, quelquefois rebutant, et aussi à une grande économie.<o:p></o:p>

                                                       (Rapport de M. Coqui, Directeur des Douanes, 1893)<o:p></o:p>

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    Un jeune homme de 25 ans, connaissant bien la culture ou un métier, car en principe un colon doit avoir une spécialité, sans maladie constitutionnelle, laborieux, brave possède une trentaine de mille francs ; non seulement il veut gagner sa vie, mais il a la légitime ambition d’atteindre la fortune.

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    Que va-t-il faire ? 30 000 francs sont un capital modeste pour se lancer dans le commerce ou l’industrie. S’il entre au service de l’État ; lorsqu’il aura des enfants à établir, sans doute ce sera la gêne.

    Notre empire colonial lui offre des territoires et des ressources nouvelles.

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    D’après les témoignages et les renseignements recueillis près de ceux qui ont réussi, nous avons résumé la marche de toute entreprise de colonisation si modeste soit-elle.

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    En Cochinchine, au Cambodge, la température élevée, le peu de densité de la population sont relativement peu favorables à l’agriculture.

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    Il faut remonter au nord en Annam et au Tonkin, pour trouver un climat plus tempéré, une main d’œuvre à meilleur marché un écoulement plus assuré des produits.

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    Le Français qui quitte la mère patrie n’a pas à son départ à s’inquiéter de son approvisionnement. Il trouvera tout le nécessaire à Hanoi à des prix généralement inférieur à ceux de France.

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    Prix du voyage : de Marseille à Hanoï, 8 à 1 200 francs, en 2° classe ; 375 à 635 francs, en 3° classe.

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    Arrivée : Toute hygiène consistant à se garantir du soleil, commencer par acheter un large chapeau annamite. Se munir d’une provision de quinine. En absorber une dose dès que l’on redoute un accès de fièvre. Ne pas sortir de 11 h du matin à 2 h de l’après-midi.

     Se pénétrer de ce fait qu’on est au milieu d’un peuple confiant, doux, instruit en général jaloux de ses libertés et de ses institutions, que la colère étonne et que la brutalité révolte.

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    Pendant ce temps se munir d’indications précises sur le territoire que l’on choisira, sinon dans  le delta même, occupés par les indigènes, du moins près d’un centre important sur une branche du réseau fluvial qui divise le Tonkin en longues et fertiles vallées convergentes. Les Messageries fluviales ont organisé dans presque tout le pays un service régulier de chaloupes à vapeur.

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    Arrivée à destination : Se placer comme volontaire, chez un colon expérimenté et passer un an chez lui à étudier la langue, les procédés de culture et le maniement des ouvriers.<o:p></o:p>

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    Ne pas se hâter, étudier la nature du sol, sa disposition, les facilités de communication, etc.  Chaque culture exige un terrain spécial.

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    Le riz, richesse principale du pays produit les plus surs bénéfices. Il a besoin de beaucoup d’eau, et ne se développe que dans les terrains bas, faciles à irriguer, où il produit deux récoltes par an. On trouvera sur les terrains plus élevés, dans les riches vallées intérieures, toutes les disposition favorables du sol pour cultiver la vigne, le café, le manioc, le cacao, le thé, le tabac, la canne à sucre, le maïs, l’indigo, le coton, le riz de montagne, les pommes de terre, et tous les légumes d’Europe, l’arrow-root, le jute, les graines oléagineuses, le mûrier, etc.

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    Dans les forêts, on aura en abondance les bois pour la fabrication de papier et la racine tinctoriale, le cunar. Dans les prairies, on fera l’élevage de bestiaux, buffles, bœufs ou moutons et des chevaux.

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    Commencer par lever le plan du terrain dont on demande la concession (avec un capital de 30 000 francs, on arrive à cultiver avec succès une centaines d’hectares)

    Joindre le plan à la demande de concession adressée au résident français, qui délègue un agent chargé  de s’assurer que le terrain est disponible.

    La mise en possession a lieu quelques semaines après moyennant le paiement, une fois pour toutes de la somme d’un franc par hectare. A charge de mettre la propriété en  valeur dans un délai de 5 ans a partir de la date de la concession. L’impôt ne sera perçu que 3 ans après la mise en valeur.

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    Le défrichement s’opère simplement. En général, le sol est couvert de forets ou de hautes herbes. On engage des travailleurs annamites dont le salaire moyen est de 3 piastres par mois soit 9 francs, nourriture non comprise.

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    L’habitation coûtera environ 15 à 1800 francs. Elle sera spacieuse, en bois et en briques : ce sont des ouvriers annamites qui la construirons.

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    L’année agricole se divise en quatre périodes :

    ·         - janvier à la fin mars, petites pluies, brumes, température moyenne de 6 à 22° au-dessus de zéro.

    ·         2° - d’avril à la fin mai période de transition : tantôt humide tantôt sèche température de 15 à 30°.

    ·         3° -  de juin à fin août saison chaude, temps orageux, grandes pluies : 25 à 36°.

    ·         4° -  de septembre à fin décembre, saison chaude et sèche 28 à 40°, durant laquelle la culture s’arrête.

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    En somme on peut travailler la terre huit mois sur douze.

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    Le café et le thé sont d’excellente qualité. Un plant de caféier rapporte en moyenne, à partir de la 3° année, 75 centimes par an.

    Budget des trois premières années<o:p></o:p>

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    Voyage de France au lieu de résidence……..1 200 fr.

    Concession (<st1:metricconverter productid="100 hectares" w:st="on">100 hectares</st1:metricconverter>)………………….....100 fr.

    Maison……………………………………….1 800 fr.

    Mobilier………………………………………..500 fr.

    Chevaux, buffles moutons, inst. Agraire…….3 000 fr.

    40 ouvriers (en moyenne à 72 fr. par an)……..9 000 fr.

    Nourriture et entretien du colon  pour 3 ans….3 000 fr.

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                                                      TOTAL…….18 600 fr.

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    Il reste donc une somme de 11 4OO francs entre les mains du colon pour toute éventualité.

    Les bénéfices commencent dès la 3° année.

    Toutefois dès la 1° année la récolte de riz et des légumes est rémunératrice.

    Chaque caféier occupe environ  un mètre carré. Si le colon plante dès son arrivée 50 mille pieds soit <st1:metricconverter productid="5 hectares" w:st="on">5 hectares</st1:metricconverter>, il aura, à partir de la 3° année, un revenu net annuel de 37 500 francs.

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    Au surplus, l’agriculture n’est pas la seule ressource : avec le nombre des colons augmentent les chances de succès des entreprises commerciales.

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    Des fabriques d’allumettes, de papier, des filatures de soie et de coton, des usine d’éclairage à l’électricité, des distilleries de plantes aromatiques, des brasseries, des imprimeries, des fabriques de tuiles et de chaloupes à vapeur, des fonderies, des scieries, des savonneries, des usines à glace sont en pleine activité : deux grandes mines de houille, de Ké-Bao  et de Hon-Gay, fournissent du charbon aux ports voisins, et en envoient même jusqu’à San Francisco.

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    On a constaté la présence de mines de plomb, de cuivre, d’antimoine, de fer, de zinc, d’argent et d’or.

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