• Roanne : Banque Régionale du Centre 1913-1963

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    S’ouvrant largement au Nord vers le Bourbonnais et le Charollais, encadrée à l’Est par les Monts du Lyonnais, à l’Ouest par ceux de la Madeleine, la plaine de Roanne, fermée par le Sud par un massif granitique, jouit d’une situation privilégiée  route naturelle de la région lyonnaise vers l’Océan et le Bassin Parisien.

    Typiquement agricole il y a cent ans, disposant d’une main-d’œuvre abondante, la région roannaise ne connaissait du textile qu’un artisanat primitif : on filait et tissait le chanvre cultivé dans la plane humide du Forez. Puis le coton se substitua au chanvre, mais seul existait alors le métier familial à bras.

    Après 1870, l’apparition du métier mécanique d’une part, la perte de l’Alsace-Lorraine et de son centre cotonnier d’autre part, tournèrent la France vers Roanne, dont commença l’essor industriel.BANQUE BRC 6

    Le  juin 1913, trois banquiers privés, M. Paul Vadon à Roanne, M. Joseph Vadon fils à Charolles, MM. Tixier et Ferrière à Digoin et Paray-le-Monial, conscients de l’évolution dont les premiers symptômes se manifestaient et convaincus du danger que représentait leur isolement, décidaient de fusionner leur trois banques en un seul établissement régional, constitué sous forme de société anonymes au capital initial de trois millions de francs. La moitié rémunérait les apports des fondateurs, le solde étant souscrit en espèces par 269 personnes clientes de ces banquiers.

    La BANQUE REGIONALE DU CENTRE était née.

    Le premier Conseil réunissait, outre les fondateurs. M. Jules Bajard, Président de la Chambre de Commerce de Roanne, qui devait être le premier président de la Banque, M. Stéphane Faisant, Vice-Président de la même compagnie, M. Pierre Dumarest, Président de l’Union de l’Industrie Cotonnière à Roanne.

    M. Joseph Vadon, fils de M. Paul Vadon, assumait les fonctions d’Administrateur délégué.

    Un plus tard, la première guerre mondiale éclatait, sans compromettre l’équilibre de la nouvelle banque, qui sut au contraire profiter de l’accélération économique entraînée par les besoins grandissants du conflit.

    De 1913 à 1920, l’expansion fut rapide. Usant avec intelligence de la liberté dont ils bénéficiaient alors, les dirigeants portèrent tout d’abord leur capital de 3 à 16 millions de francs, puis couvrirent la région d’un réseau d’agences supplémentaires et indispensables, en créant quinze guichets nouveaux :

    Dans le département de la Loire : Boën et Feurs.

    Dans le département du Rhône : Amplepuis, Cours, Tarare et Thizy.

    Dans le département de Saône-et-Loire : Cluny, La Clayette, Marcigny, Chauffailles et Bourbon-Lancy.

    Dans le département de l’Allier : Moulins, Varennes-sur-Allier, Saint-Pourçain-sur-Sioule et Vichy.

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    Un heureux équilibre d’exploitation s’établissait ainsi entre les régions agricoles pourvoyeuses de capitaux et les places industrielles dont le constant développement appelait toujours de nouveaux financements.

    En 1922, M. Joseph Vadon, premier Administrateur délégué s’étant retiré, le Conseil appela son cousin M. Joseph Vadon-Hermil à le remplacer. Dès lors, s’ouvre pour la Banque Régionale du Centre une longue période de Quarante6deux ans, où M. Vadon-Hermil affirme sa maîtrise et son dynamisme, en donnant à sa Maison la physionomie définitive que lui nous connaissons aujourd’hui : la Banque au service de l’économie régionale.

    Les années difficiles ouvertes par la crise américaine de 1929, n’entament pas l’équilibre fortement établi de la Banque Régionale du Centre. Celle-ci traverse sans dommage le bouleversement économique de 1930 à 1932, qui atteint dangereusement le système bancaire privé. Bien mieux la Banque Régionale du Centre étant sortie indemne de cette épreuve, quoi marqua si cruellement les Maisons particulières M. Vadon-Hermil, avec un grand courage et sachant qu’il ne doit compter que sur lui-même, poursuivit sa politique de renforcement du réseau, par la création des agences de Mâcon et Autun en 1933 et par l’acquisition en 1934 de la banque Vadon Jeune à Charlieu,  en se limitant toutefois aux frontières régionales naturelles.

    L’amélioration des services intérieurs est entreprise, par la mécanisation de la comptabilité. Les différents services du Siège social sont regroupés dans l’hôtel de la Banque, rue Jean-Jaurès. Le réseau des correspondants est élargi.

    Aussi, la seconde guerre mondiale trouve-t-elle un établissement solidement charpenté,  qui supporte sans faiblir la mobilisation, l’exode l’amputation d’une partie de son réseau : certaines agences se trouvant en zone occupée, les autres en zone libre.

    La paix revenue offre à la Banque Régionale du Centre une nouvelle occasion d’affirmer sa présence, aussi bien auprès d’une agriculture que les rigueurs de l’occupation ont révélé à elle-même, qu’auprès d’une industrie dont le rééquipement est à assurer et dont la transformation, aussi rapide que profonde, appelle des concours larges et soutenus.

    A l’industrie traditionnelle du tissage de coton, la place de Roanne ajoutait en effet la bonneterie de laine, qui devait connaître l’étonnant essor que l’on sait et qui ne cesse de se poursuivre.

    Aussi, au cours d’un demi-siècle, en dépit de deux guerres et de profondes transformations économiques et sociales, la Banque Régionale du Centre ne cesse de croître et de s’affirmer dans les limites de son audience régionale, mais en  maintenant avec vigueur la tradition de la banque privée, fortement attachée aux valeurs humaines et toujours attentive aux qualités professionnelles et morales de l’individu.

    Cependant, conscient de l’extraordinaire expansion qui transformait la France au cours des années 1950 et des moyens élargis que nécessitait pour une banque régionale la participation à cet essor, M. Vadon-Hermil estima souhaitable l’appui d’un grand établissement. Ainsi naquirent les accords de coopération réalisés en 1955 avec la Banque Nationale pour le Commerce et l’industrie ; qui apportait à la Banque régionale du Centre le soutien de son immense réseau et de l’ensemble de ses services techniques.

    La tradition était maintenue, l’un comme l’autre de ces deux établissements n’ayant qu’un but : servir l’économie.

     

                                                  Groupe « Histoire » de l’A2MR de Roanne

     

    En 1945, quatre banques avaient été nationalisées : le Crédit Lyonnais, la   Société générale  , Comptoir national d’escompte et Banque nationale (CNEP) pour le commerce et l’industrie (BNCI). Mais en 1966, « au moment où l’économie française s’ouvre aux échanges internationaux », l’Etat décide de renforcer la structure bancaire et de n’en garder que trois. Les pouvoirs publics décident, en effet, de fusionner la BNCI et le CNEP au sein de la Banque nationale de Paris (BNP).

     


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