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SAINT-NICOLAS ET LA JUSTICE FRANCAISE
SAINT-NICOLAS ET LA JUSTICE FRANCAISE
Autrefois les petits enfants n’étaient pas les seuls à célébrer Saint-Nicolas.
En fait, ce saint fut l’un des patrons du barreau français.
Le nom de « bâtonnier » que porte encore le chef de l’Ordre, lui vient même de ce que l’avocat élu par ses confrères pour les représenter, portait dans les grands jours le bâton de saint-Nicolas, patron de la Confrérie des avocats, établie en 1342 par les compagnons clercs et procureurs.
En 1782 le Barreau cessa de participer à cette confrérie ; mais le nom de « bâtonnier » est resté.
Les avocats devaient assistaient à la messe du deuxième jour de la Saint-Nicolas, célébrée dans la salle des Pas-Perdus, et revêtir la robe et le chaperon herminé, comme pour les processions et les audiences solennelles.
Non seulement la messe de rentrée, ou messe rouge (ainsi appelée à cause de la tenue des magistrats) était chantée dans la chapelle Saint-Nicolas, mais chaque matin il s’y disait une messe basse, où ne manquaient pas de se rendre la plupart des plaideurs, « avant l’ouverture de l’audience ».
Saint Nicolas ne fut pas le seul patron des hommes de loi ; ainsi en 1348, on fonda à Paris une confrérie de Saint-Yves.
Cette confrérie, écrit M. Arthur Desjardins, dans une savante monographie (1), bâtit la chapelle du Clos-Bruneau, aux lambris de laquelle avocats, procureurs et plaideurs suspendirent en ex-voto des liasses de procès (2), comme on devait attacher, dans d’autres temples, les drapeaux conquis sur les champs de bataille.
(1) « Saint Yves, avocat des pauvres, et patron des avocats »par M. Arthur Desjardins membre de l’institut.
(2) A la fin de l’instruction d’un procès, toute les pièces devaient être réunies dans un même sac et être livrées pour figurer aux audiences du tribunal d’où l’expression « L’affaire est dans le sac ».
Fernand Nicolaÿ, avocat a la Cour de Paris (Histoire des croyances)
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