<o:p> Illustration : Coligny
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1570 - Les Guerres de Religion chez nous (1)<o:p></o:p>
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Coligny vaincu à Jarnac et Montcour remonte du midi. Un de ses lieutenants, Briquemaut, et son équipe, Clermont dAmboise, Guytéri, Brossed, Mossonière, Tremblay, assiègent et prennent Thizy.
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Sur les registres paroissiaux, on lit exactement sur le premier feuillet :
« Lan mil cinq cent septente a esté brulée la ville de Thisy par Briquemor edt Clermont dAmboize, ennemi de Dieu et de ses commandements et de notre mère la sancte esglize , et ce fust le lendemain du jour du Corps de Dieu (la fête-Dieu) 1570 XXVII° jour de may »<o:p></o:p>
Signé : Gravillon, curé<o:p></o:p>
Lay et Saint-Symphorien sont ensuite investies. Une bande de religionnaires sous les ordres de Briquemaut, un des capitaines de Coligny pilla et saccagea léglise dans laquelle les soldats se logèrent avec leurs chevaux et des filles de mauvaise vie quils traînaient avec eux. Ils commirent les mêmes excès dans les autres chapelles de la paroisse : Saint-Clair de Lay, « léglise de Notre-Dame au faubourg du dit lieu », et <st1:PersonName productid="la Chapelle Sainte-Marthe" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Chapelle" w:st="on">la Chapelle</st1:PersonName> Sainte-Marthe</st1:PersonName>, au cimetière du dit Saint-Symphorien.
Mais laissons ici la parole à des témoins oculaires, et dabord à M. Antoine Rivière, prêtre curé de Fourneaux, qui raconte en ces termes le passage des protestants au château de lAubépin et à Lay.
« Il y a environ deux ans, pendant que lamiral de Coligny conduisait les troupes de huguenots et reîtres qui traversèrent ce pays de Beaujolais et demeurèrent environ dix jours au lieu de Pouilly, près de Feurs, lesdits huguenots ou une grande partie de leur armée vinrent courir jusquà lAubépin et autres châteaux des environs et entrèrent plus de cent audit lieu de lAubépin ; dautres allèrent à Peysselet, lEspinasse emmenèrent le bétail et les vivres quils trouvèrent tant dans lesdits châteaux que dans les villages des environs, mirent le feu à plusieurs églises. Pendant quils pillaient ledit château de lAubépin, ledit déposant était caché dans les bois et garennes dudit lieu, prochain dudit château dun ou deux jets darbalète, et entendit bien rompre quelques portes, coffres et meubles dans ledit château. Il demeura un jour entier dans lesdits bois de garennes, de crainte dêtre su ou découvert, et jusquà la nuit quil sen alla desdits bois à Frontenas et approcha de Lyon pour séloigner desdits huguenots qui faisaient plusieurs maux aux gens déglise quils trouvaient ; il vit emmener par les gens de Briquemord (Briquemaut) deux paysans quils avaient pris auprès des châteaux de lAubépin et de Vareilles, lesquels ils menèrent à Lay, et il entendit dire ensuite quils les avaient tués, ainsi que plusieurs habitants de Lay »<o:p></o:p>
A relever dans la même enquête les dépositions de deux autres témoins, dont lun déclare « que les huguenots qui avaient occupé Lay et pillé le château de lAubépin étaient au nombre de sis vingt chevaux, commandé par Patonville, lun des capitaine de Briquemaut » ; lautre que « saisi au château de lAubépin par lesdits huguenots et conduit par eux à <st1:PersonName productid="la Roche" w:st="on">la Roche</st1:PersonName> il fut gardé 24 heures et pendu par les bras à un travon de ladite maison, jusquà ce quil eut baillé 21 écus pour sa rançon »
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Les registres paroissiaux de Saint-Forgeux nous livrent encore : (A.D.R. E - supt.942 661 f° 89 à 91) :
« Ils brusloient les maisons et là où il y avoit femmes et filles, il les violoient, et là où ils alloient au fourrage et quils trouvoient quelques personnages quils senfuyaient ils les tuoient tellement quils en tuoient 3 ou 4 de notre paroisse de St-Forgeulx lesquels se nommaient Louis et Léonard de Lagoute, François Sayollon et Estienne Perrinel De là Briquemaut sen vint à St Simphorien et mis le feu à la porte dudit Lay, tua quinze ou seize personnes, prit un nommé Jean Luminier lequel vouloit lui baillier 100 escus pour sa rançon ; mais il ne le voulut pas et celuy-là qui le pris luy boulla un coup de pistolet à la carquelle, puis le massacrèrent et comme cela lemmenèrent pour lespace de 10 ou 12 jours, après avoir recu ledit coup il demeura comme mort et après se vint retirer audict St Forgeux en la maison déhabitation de Barthélemy Cluisel, hoste, où il mourut. »<o:p></o:p>