LES GREVES DE 1936 DANS LE TEXTILE<o:p>
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Le choc de juin 1936 remit un syndicat du textile sur pieds. Les tisseurs entrèrent dans les rangs de <st1:PersonName productid="la CG.T" w:st="on">la CG.T</st1:PersonName> unique et leurs délégués se mirent en relation avec Lyon et Saint-Etienne pour étudier des rajustements de salaires.
Les accords de Matignon sétaient traduits pour le Textile de la façon suivante : le 2 juillet 1936, au ministère du Travail, Cerf et Denis, délégués des fabricants de Lyon, et divers autres représentants dorganisations patronales dune part, Delobelle et Vandeputte et divers autres représentants dorganisations ouvrières, dont notre camarade Alix de Charlieu, dautre part, avaient établi un premier accord pour fixer, jusquà létablissement dune convention collective, des salaires provisoires.
Laccord sétait fait sur le tarif suivant :
Salaire de base : <st1:metricconverter productid="3,25 F" w:st="on">3,25 F</st1:metricconverter> pour les tisseurs, ourdisseuses, remetteuses, tordeuses, journalières.
Salaire de base : <st1:metricconverter productid="2,95 F" w:st="on">2,95 F</st1:metricconverter>. pour les dévideuses, canneteuses, pinceteuses, moulinières (toutefois, pour les moulinières travaillant dans les usines de moulinage seul, le salaire nétait que de <st1:metricconverter productid="2,85 F" w:st="on">2,85 F</st1:metricconverter>).
En outre, les salaires déjà au-dessus de ces taux au 25 mai (une loupe S.V.P. pour les découvrir) devaient, bénéficier de la majoration des salaires prévue par laccord Matignon, cest-à-dire une majoration de 12% de moyenne.
La grève dAoût : les
patrons locaux reçurent bientôt le cahier de revendications ouvrier. Oh ! Il
est bien modeste et se bornait à réclamer une augmentation générale de 50% sur
tous les tarifs. Avec cette augmentation, on atteignait tout juste le salaire
minimum prévu par laccord national du 2 juillet : <st1:metricconverter productid="3,25 F" w:st="on">3,25 F</st1:metricconverter> de lheure.
Mais ce fut par un refus que les
patrons répondirent. Alors, le vendredi 7 août, la grève éclata, immédiatement
générale.
A lissue dune rencontre provoquée par le sous-préfet, après une très longue discussion, le lundi 10 août, on aboutit à un accord acceptable Mais les façonniers étaient dune bonne foi assez vague ; certains patrons ne veulent pas signer. Le conflit rebondissait. Le mercredi 12 août, la lutte était organisée plus solidement.
Le 13 août, à 15 heures, le sous-préfet revenait indisposé par lattitude de ce patronat, pour faire la liaison avec la délégation ouvrière. Sans se rencontrer, les deux délégations se mirent une seconde fois daccord sur le premier texte, dûment signé cette fois par la grosse majorité des patrons.
Pendant ce temps sélaborait à Lyon et était signée la convention collective qui devait se substituer à nos accords provisoires.
<o:p> </o:p>Les délégués de tous les coins du département de la Loire se réunissaient à CHIRASSIMONT pour létude de la convention et établir les demandes suivantes :
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Au sujet des délégués ouvriers, on demanda que les travailleurs à domicile aient droit comme les ouvriers dusine à des délégués.
On demanda que les tarifs des ouvriers à domicile soient affichés dans chaque établissement, tout comme les tarifs-usine ; que le délai congé (art. 26) et le bénéfice de la loi sur les congés payés (art.31) soient accordés aux ouvriers à domicile
Au milieu de septembre, tout le monde était toujours sans nouvelles, même de la convention. Les appels envoyés à la « Tribune » (le quotidien de Saint-Etienne) pour que tous les syndicats protestent nétaient plus insérés. Cest alors que se produit la grève de protestation du 16 septembre. Quelques jours après la grève du 16 septembre lavis dextension de la convention était publié au Journal officiel.
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Jean Duperray pour le magasine AIX-ECHOS (Été 2006)
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