Un inventeur de génie : Barthélemy THIMONNIER
En septembre, la fête de la Vierge de Pitié voit accourir déjà un nombre important de pèlerins. Attiré par ce mouvement de foule, quantité de camelots et marchands viennent installer leurs étals en différents lieux du bourg, cest par mis eux que lon trouve Thimonnier en 1842.
Né à lArbresle en 1793, il suit ses parents qui sétablissent à Amplepuis en 1795. Après quelques études au petit séminaire Saint Jean à Lyon, il rejoint sa famille qui le place comme apprenti-tailleur. Le bourg comme les campagnes abritent de nombreux tisseurs dont les femmes et filles brodent et tricotent à laiguille et au crochet. Cest en les observant dans ce laborieux travail quil conçoit dit-on la première idée de cette machine qui allait révolutionner la couture dans le monde entier.
En 1825 marié et père de famille, il sest fixé à Saint-Étienne où il taille des habits. Il consacre une grande partie de son temps et de son argent à mettre au point la mécanique dont il rêve. Nayant aucune notion de cette science, les recherches se font longues, décourageantes et ruineuses. Il délaisse de plus en plus son atelier. Largent ne rentre plus. Sa femme et ses amis le pressent dabandonner un projet qui leur semble utopique.
Il persévère, en 1829, pour la première fois le « couseur » marche. Dès 1830, il prend un brevet dinvention. Des ingénieurs et industriels sintéressent à laffaire et lui proposent une association. En 1831, il est à Paris dans un atelier de 80 machines qui confectionnent des vêtements pour larmée. Le rendement est extraordinaire, au point que les ouvriers craignent avec la rapidité des points : 150 à la minute, de manquer de travail. La peur les incite à saboter louvrage ; ils menacent Thimonnier qui doigt senfuir. Nouvelle tentative de 1834 à 1836, même résultat.
Il revient à Amplepuis complètement à bout de ressources Cest la misère absolue, comme lécrit H. Ragot :
« Il parcourt les villages, fait fonctionner sa merveilleuse machine sous les yeux des spectateurs ébahis, puis fait la quête pour payer un frugal repas. Quand la vue de la machine ne suffit pas pour exciter lintérêt des passants, il a recours à lexhibition de quelques marionnettes quil a fabriquées lui-même »
Cest durant cette période quil vient à Chirassimont poussant un chariot léger à bras. La relation de sa présence est faite par monsieur Morel, marchand drapier et conseiller municipal, qui fait état « dune foutue machine à remplacer les aiguilles des couturières ». Il la trouvé « étonnante, rapide et bien montée ».
Sans se décourager, Thimonnier perfectionne sa découverte. En 1845 nouveau brevet : 200 points/minute et premier nom officiel donné à linvention : le couso-brodeur. En 1855, 300 points/minutes et médaille de deuxième classe à lExposition Universelle.
Anglais et Américains déjà passés par la en repérant lengin en 1834, à Paris, sen sont rapidement emparés et après lavoir transformé le présenteront comme sorti de leurs crus, disputant même à Thimonnier la gloire et le mérite de son génie.
Il meurt dans la misère, comme il avait vécu, dans sa maison dAmplepuis à lâge de 64 ans.
Réhabilité par la Société des Sciences Industrielles de Lyon en 1866, las amplepuisiens lui ont consacré un musée.
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