BENEDICTION ABBATIALE A PRADINES
Le jeudi 5 mai 1938, le monastère des Bénédictines de Pradines, qui s’élève majestueusement au-dessus d’une humble vallée, était en liesse. Car la Révérente Mère Sainte Elisabeth, née Clotilde Denis originaire de Neaux, y recevait solennellement des mains de Son Eminence le Cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, la bénédiction abbatiale.
Donc dans le chœur de la chapelle, avaient pris place Mgr Rouche, Vicaire Général, Supérieur des Religieuses, Dom Laure, Abbé d’Hautecombe, Dom Fulbert Gloriès, abbé de la Pierre-qui-Vire. MM. Les Aumôniers du couvent et un nombreux clergé.
Les parents de la nouvelle Abbesse, les anciennes élèves de l’ex-pensionnat et tous les invités remplissaient les bas-côtés.
Nous ne pouvons songer à retracer ici les splendeurs de la messe pontificale et les cérémonies particulières, dont l’exécution impeccable fut l’œuvre d’un liturgiste éminent Dom Buenner.
Dison seulement que la nouvelle Abbesse fit le serment de garder intacte la Règle de l’Ordre et d’en assurer l’observation dans sa communauté ; que, prosternée devant l’autel, et tandis que les assistants imploraient à son intention le secours de tous les saints, elle renouvela à Dieu le don total de sa personne et de sa vie ; et que, après avoir reçu l’anneau et la crosse, elle fut intronisé par Mgr l’Archevêque.
Ensuite dans la clôture, chacune des moniales vint à son tour promettre obéissance à l’Elue et recevoir d’elle le baiser de paix : cérémonie bien touchante, affirmation symbolique de deux grandes forces, l’autorité et la charité, qui font, de tous nos monastères, des foyers de satisfaction intensive et rayonnante, personnelle et sociale. Et cela suffit amplement pour démontrer leur utilité.
Puisse la regrettée Mère Saint François d’Assise, dont le souvenir planait sur l’assemblée, obtenir de Dieu, pour celle qui lui succède, les longues et si fructueuses années de son règne !
LA CROSSE PASTORALE DE L’ABESSE
Technique : orfèvrerie
Désignation : crosse pastorale d'abbesse
Dénomination : crosse pastorale
Matériaux : argent : repoussé ; ivoire (décor) : taillé ; ébène : taillé, poli
Description : Crosse composée d'une hampe en ébène et d'un crosseron en argent, orné d'un motif en ivoire. Le nœud, également en ivoire, est sculpté en relief de deux écus, en forme de losange, portant des armoiries et de deux médaillons circulaires identiques.
Dimensions : h = 19,5 ; l = 18 ; pds = 521 (dimensions du crosseron) Iconographie : colombe ; vannerie
Commentaire iconographique : Motif de vannerie sur le noeud et colombe aux ailes déployées au centre du crosseron.
Inscription : armoiries (sur l'oeuvre, en relief) ; inscription (initiale, sur l'oeuvre)
Précision inscription : Armoiries identifiées (sur le noeud) : armes de l'abbaye Saint-Pierre de Lyon et armes de l'abbesse de Pradines ; inscriptions (sur les médaillons du noeud reproduisant la médaille de saint Benoît, initiales des mots de phrases latines) : C S P B (entre les bras de la croix : "voici la croix de saint Benoît") / C S S M L (verticalement : "que la croix soit ma lumière") / N D S M D (horizontalement : "que le dragon ne soit pas mon chef").
Lieu d'exécution : Rhône-Alpes,69,Lyon
Stade création : pièce unique
Date : 1938
Historique : Cette crosse a été réalisée pour la révérende mère Stanislas (Marie-Elisabeth Denis), abbesse de l'abbaye Saint-Joseph de Pradines (42), en 1938. Commandée d'abord à l'orfèvre lyonnais Amédée Cateland qui meurt avant d'avoir pu honorer la commande, sa réalisation est ensuite confiée à l'atelier Mémery et Hours. Cet atelier travaille d'après un dessin du décorateur lyonnais Jean Coquet.