ENCORE LA « NATIONALE 7 »
Le numéro de Septembre-Octobre de GEOVOYAGE est consacré aux « Routes de légende »
Et notre Nationale 7 : neuf pages avec photographies, une double page montre une vue générale sur le Pin Bouchain avec cette légende :
Dans les Monts du Lyonnais le ciel se met à courir vers le sud :
Le col du Pin Bouchain (Rhône-Alpes) n’a pas laissé que de bons souvenirs. Point culminant de la RN7 à 759 m, il en fut aussi « le point noir ». Dans sa descente vers Tarare, pente à 7%, virage serrés sur 7 km, ce chiffre-là portait malheur ! Sur cette ligne de partage des eaux entre l’Atlantique et la Méditerranée, l’approche du Midi faisait presser l’allure.
Pour démarrer l’article on peut lire :
On l’a faite, la nationale 7, la route du soleil et des vacances « qui fait de Paris » un p’tit faubourg d’Valence la la la… Charles Trenet, 1955. L’hymne à la joie des Trentes Glorieuses. La « 7 » c’était la plus bath des routes, la farandole des bolides et des idoles, le toboggan pétaradant des été d’après-guerre. De Paris à Menton, le plus long de nos rubans d’asphalte, 1004 kilomètres à son apogée, inspira en 1954 à Edmond Dujardin son jeu des « 1000 » bornes. Quand les congés du mois d’août vidaient les ateliers de Pantin, on descendait en Simca Aronde ou « Panpan » (la Panhard) et la limonade coulait à flot. Les pères de famille tenaient le volant tel le cap-hornier la barre d’un trois-mâts. « C’est quand qu’on arrive ? Ouiniiin, René prend toute la place ! » Taloches et roudoudous. Toute une époque.
Cette route fut un monument : à l’origine, il y eut celle des Postes aménagée sous le règne de Louis XI, avec ses relais de sept lieues et ses alignement d’ormes, puis la route impériale des armées de Napoléon devenues nationale 7 sous la monarchie de juillet (rien d’ésotérique dans ce chiffre, dû au simple découpage administratif). Six régions, quinze départements et 176 communes jalonnent le parcours. Mais depuis le décret gouvernemental du 5 décembre 2006, 60% du tracé initial ont été rétrocédés aux départements et renumérotés. Aujourd’hui, on suit les D307, 607,707, DN7 etc. ; sur des chaussées à deux ou quatre voies, via un chapelet d’ilots directionnels, d’itinéraires de déviation, de rocades et de ralentisseurs. Dédaignée par nos gardiens de la culture ministérielle, défigurée par les ponts et chaussées, elle devrait être inscrite d’urgence à l’inventaire général du patrimoine. La RN7 ou ce qu’il en reste…Un chef-d’œuvre en péril…