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LA ROUTE AUTREFOIS ENTRE ROANNE (Loire) ET LYON (Rhône)

inauguration de l'église Saint Marc à LE COTEAU (1834)

Au moment où les travaux de rénovation de l’église Saint-Marc du Coteau se terminent il est intéressant de lire les « Strophes » dites par monsieur le curé, LERAILLE le 24 juin 1834 où la première messe fut célébrée, le jour de la fête de saint Jean-Baptiste.

 

STROPHE PREMIÈRE

Air : l’encens des fleurs.

 

Honneur à Dieu, dans sa triple personne !

Honneur au Père ! au Fils ! au Saint-Esprit !

L’église est faite, une croix la couronne,

Le nom de Marc au fronton est inscrit !

Évangéliste

O Saint patron,

Rien ne résiste

A ton divin Lion

 

 

DÉTACHÉES

II

Viens, des beaux lieux qui seront sous ta garde ;

Puisque tu vas prendre possession,

Suspends ta marche, autour de toi regarde

Et leur ensemble et leur position

 

III

Si nous n’avons qu’un étroit territoire,

On y découvre une ville au berceau ;

Et de Venise, ô toi qui fit la gloire

Tu peux de même illustrer un hameau.

 

IV

A l’occident, la Loire arrive et roule

Souvent du sable et parfois du limon ;

A l’orient, une rivière coule

C’est un torrent, et le Rhins est son nom ;

 

V

Sur le plateau bordé par ces rivières

L’œil a partout les aspects les plus beaux :

Au loin, il voit des montagnes altières

Plus près, il suit d’agréables coteaux.

 

VI

Centre sacré de mille points de vue,

De toutes parts ton clocher s’offre à l’œil

Avec plaisir on le découvre, on le salue,

Et de sa gloire il jouit sans orgueil.

 

VII

Viens ; ton approche émeut le voisinage,

Des plus gros bourgs le saint patron descend ;

Voici venir la Vierge au noir visage,

La Madeleine et Bonnet et Vincent.

 

PIÈCES

VIII

Pour t’annoncer, un Ange te précède

Même en ce jour, où saint Jean est fêté

D’Emanuel le précurseur te cède

Tous les honneurs de la solennité.

 

IX

Oui, grand saint Marc, c’est ici la demeure

Que notre zèle osa te préparer :

Qu’elle te plaise ! en tout temps, à toute heure,

Veille sur elle, et fais-la prospérer.

 

X

Par les vertus qu’enseigne l’évangile

Fais remarquer le peuple de ce lieu ;

Ave la foi que la justice y brille.

Qu’il soit aimé des hommes et de Dieu.

 

XI

Que le Pasteur qui démontre aux fidèles,

Du Testament les saintes vérités,

Ne trouve point de cœurs froids et rebelles,

Ni des esprits par l’erreur infectés.

 

XII

Au jour d’avril embelli par la fête,

Petits et grands, au temple réunis,

En sortirons, joyeux, bannière en tête,

Et tu viendras bénir les verts épis.

 

XIII

Souris alors à ces vierges modestes

Dont la tunique éclate de blancheur,

Dont la prière et les soupirs célestes,

Embaument l’air d’un parfum de pudeur.

 

DÉTACHÉES

XIV

Le nouveau-né, porté dans ton église

A son patron y sera confié :

Que ta tutelle aussi lui soit acquise

Et que l’enfer en soit terrifié.

 

XV

Bon au vieillard que l’âge accable et pousse,

Qui touche au terme, et s’en va tout quitter,

Tends-lui la main, dis-lui d’une voix douce

S’il doit mourir, qu’il doit ressusciter.

 

XVI

Propice au pauvre errant de porte en porte,

Veille surtout dans la froide saison

Sur l’indigent qu’une pudeur trop forte

Retient transi, sans pain à la maison.

 

XVII

Dans la vertu maintien la jeune fille ;

Qu’un époux chaste ait en elle un trésor :

Et soutenant la mère de famille

Aide à ses fils à prendre leur essor

 

XVIII

Modérateur de l’ardente jeunesse,

Empêche-là d’abuser des plaisirs :

Par le travail donne-lui la sagesse,

Et par l’étude occupe ses loisirs.

 

XIX

Nos mariniers sur la Loire en voyagent,

Dans le péril auront recours à toi,

Préserve-les de perte et de naufrage ;

Comme à Venise anime la foi.

 

PIÈCES

XX

Jeunes garçons désignés pour les armes

Tambour battant viendront te supplier :

Veille sur eux, et parmi les alarmes

O grand saint Marc, devient leur bouclier.

 

XXI

S’il nous fallait prendre encore le glaive.

Pour arrêter l’orgueilleux étranger,

Marche avec nous, que ton lion se lève

Qu’il nous anime à braver le danger.

Évangéliste

O saint patron

Rien ne résiste

A ton divin Lion.

 

M. LERAILLE, curé de la paroisse de Saint-Rémi, à Amiens département de la Somme.

 

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