Illustration :Jean-Bernard LEMOINE déjà aux commandes du Carillon de NEAUX
avant sa prestation tant attendue lors de l’inauguration, le dimanche 19 septembre 2010
SAINTE MARGUERITE
VA VOUS SONNER LES CLOCHES !…
Inauguration le 19 septembre 2010 du Carillon de l’église de NEAUX, le plus intéressant du département de la Loire
« Comme un souffle d’air blanchissant l’azur,
Accompagnant les jours de douceur campanaire,
Rien ne saurait affaiblir ce chant clair
Illuminant le ciel de notes pures,
Loin de toute peur frémit l’âme pastorale,
Louange tremblante aux nuages volages,
Offrande de Jean Bernard à notre beau village,
Nulle frontière à l’accroche-cœur musical »
CARRIONS NEAUX S’EVEILLE
Martine GOBLET
1510 – 2010 CINQ SIECLES D’HISTOIRE DU CARILLON A CLAVIER
Le monde de la musique et de l’Art Campanaire célèbre, en 2010, 500 années d’existence du carillon à clavier.
C’est en Flandre belge, dans la petite cité d’Oudenaarde, proche de Bruges, qu’est citée pour la première fois au monde la présence d’un carillon à clavier manuel. Un document, aux archives municipales, l’atteste.
A partir de cette date, on peut considérer le carillon comme un instrument de musique à part entière.
Plusieurs carillons, en région Rhône-Alpes, participent à cette commémoration au travers d’auditions, de concerts et de visites commentées.
La région Rhône-Alpes a initié de 1990 à 1994 l’inventaire des carillons sur la base d’instruments possédant au moins une octave de 7 cloches diatoniques. Plus de 70 ont été inventoriés, mais seuls les vrais carillons à clavier sont au nombre de 17, les autres ayant été très malencontreusement électrifiés, leur faisant ainsi perdre toutes possibilités d’expression.
En Rhône-Alpes, les plus grands instruments sont à Lyon, Chambéry, Taninges, Miribel, Annecy et trois d’entre eux ont été classés monuments historiques en 1992, Miribel (Ain), Chatenay (Isère) et Saint-Genis-Laval (Rhône).
« En 2010, ce sera la résurrection d’un charmant instrument de 12 cloches couvrant une période allant de 1836 à 1929, dans le département de la Loire, à NEAUX (canton de Saint-Symphorien-de-Lay, près de Roanne, sur la RN7), qui après 50 années de silence sera restauré et inauguré le dimanche 19 septembre dans le cadre des journées du patrimoine ».
Association du Carillon Rhônalpin
NEAUX LE PLUS RICHE CARILLON DU DEPARTEMENT SUR LE PLAN MUSICAL
Le département de la Loire possède 3 carillons à clavier mécanique manuel
- SAINT-ETIENNE, église Notre-Dame, 10 cloches dont une de 1733.
- FARNAY, église paroissiale, 7 cloches des années 1584 à 1901.
- NEAUX, église Sainte Marguerite, 12 cloches des années 1836 à 1929.
Le carillon de NEAUX, aux dires des experts, est le plus intéressant et le plus cohérent, et surtout le plus performant sur le plan musical. Même s’il ne possède pas les cloches les plus anciennes, ces dernières au nombre de 12 permettent de jouer le registre de notes le plus étendu.
A l’avenir, après 50 années de silence, il sera possible de donner des auditions et même des concerts publics, pour les Novaliens bien-sûr, mais pourquoi pas aussi pour un plus large auditoire et à des dates régulières…
Le clocher, en chêne, est composé de deux travées et une voie, et supporte depuis 1836 deux grosses cloches cultuelles aujourd’hui électrifiées en volée et en tintement…
PREMIERE CLOCHE
Fondue en 1836 par Gédéon Morel, son poids est estimé
à 493 kg et son diamètre est de 94,5 cm.
On y relève les inscriptions suivantes :
« Je m’appelle MARIE. Jean Elie Burnichon Maire.
Thévenon curé. Marraine Jeanne Marie Gonindar femme Denis »
SECONDE CLOCHE
Fondue en 1836 par Gédéon Morel, son poids est estimé
à 236 kg et son diamètre est de 74 cm.
On y relève les inscriptions suivantes :
« Je m’appelle MARGUERITE. Le parrain Claude Thévenon et curé.
Marraine Magdeleine Déchelette femme Montrochet. Mr Burnichon
Maire »
LE CARILLON ET SON CLAVIER
Le carillon a été conçu en 1929 à partir des 2 grosses cloches déjà existantes et coulées en 1836, sous le règne de Louis-Philippe 1er, dernier roi de France. C’est le fondeur Paccard, d’Annecy-le-Vieux, qui fut retenu et fournira un ensemble de 10 petites cloches. Ces dernières couvrent une étendue sonore d’une octave.
Les 4 plus grosses, celles qui délivrent un son plus grave, sont fixées sur la poutre du sommet. Elles ont un diamètre qui varie de 61 à 45 cm, pour un poids de 133 à 54 kg.
Les 6 plus petites, celles qui délivrent un son plus aigu, sont fixées sur la poutre inférieure. Elles ont un diamètre qui varie de 41 à 29 cm, pour un poids de 43 à 17 kg.
Elles disposent toutes d’un battant à boucle dans laquelle viennent se fixer les câbles et les tendeurs, la transmission du mouvement s’opérant depuis le clavier situé juste en-dessous, à l’intérieur du clocher. Il est en bois et dispose de 13 touches sur 2 niveaux.
LOIRE ET RHÔNE OU RHÔNE-ET-LOIRE ?…
L’auteur des photographies, du diaporama et du présent texte, n’habite pas le village de Neaux, pas plus que le canton, encore moins le département de la Loire. Mais il est toutefois relié à ce village, au-delà du col du Pin-Bouchain, par le cordon routier qu’est la mythique Route Nationale 7 depuis son gros bourg de L’Arbresle dans le département du Rhône.
Cette route est devenue le fil conducteur de l’amitié sincère qui s’est nouée entre lui et Martine Goblet, membre du Conseil municipal de Neaux (et fidèle adhérente des Chemins du Passé) Une amitié, soit dit en passant, née du pur hasard, sur une autre voie de communication, celle de la Toile du réseau internet.
Passionné par l’Histoire, il a dit un jour à son amie Martine combien il aimerait voir à l’avenir réunis les deux départements de la Loire et du Rhône, comme ils l’étaient à leur origine, lorsque la Révolution française créa les départements en 1790, dont le département de Rhône-et-Loire. Il avait fallu alors que le chef-lieu, Lyon, se révoltât peu de temps après contre le pouvoir révolutionnaire de Paris pour que ce dernier réprimât dans le sang la capitale des Gaules jusqu’à vouloir l’anéantir. En guise de sanction, il s’en suivra une division du département en deux entités administratives distinctes, les nouveaux départements de la Loire (chef-lieu Montbrison en 1795, puis Saint-Etienne en 1855) et du Rhône (chef-lieu Lyon), comme pour séparer le bon grain de l’ivraie.
Sans la moindre compétence en art campanaire, pas plus qu’en histoire locale, il a réalisé ce reportage en gage d’amitié à la demande du Conseil municipal et de son amie qui lui a fourni un peu de documentation. Il a pris un réel plaisir à monter ce diaporama qu’il a voulu le plus objectif et le moins ennuyeux possibles. Si quelques erreurs ou incohérences s’y étaient glissées, qu’il en soit excusé ! L’essentiel reste pour lui que la réconciliation entre les deux départements, ceux de la Loire et du Rhône, soit sur la bonne voie, comme une justice enfin rendue à l’Histoire.
Jean-Paul BARRUYER, septembre 2010