En marge des Journées du Patrimoine du Week-end prochain :
SUR LES CHEMINS DU PASSE
Septembre 2010
Une ancienne légende nous rapporte qu’autrefois notre cité n’était encore qu’un hameau perdu dans la montagne : mais une lampe y brillait constamment pendant les mauvaises nuits de tempête et de neige, à la porte d’un refuge où veillait un moine prêt à secourir le voyageur en détresse. Elle dit aussi que l’abri se cachait dans la ruelle de la « Cloître », ce vieux quartier près de l’église.
Ce récit nous frappe tellement il sonne juste, et parce qu’il évoque les commencements du cortège incessant à travers le temps de tous ceux qui, riches ou pauvres, marchands et pèlerins, brigands et soldats, grands de la terre, prélats, compagnons du Tour de France, rouliers et artisans, bateleurs ou savants, ont suivi cet itinéraire séculaire.
Parmi ces voyageurs, des hommes fameux, tels, au XVI° siècle, RABELAIS, RONSARD, DU BELLAY, qui écrivit à la Tête-Noire, l’un des plus vieux relais de Poste de France, et notre plus ancien monument dont nous pouvons être fiers, un sonnet à la mémoire de son oncle, Guillaume de Langey, mort dans ses murs en 1543.
Au XVII° et au XVIII° siècle, des rois, comme Louis XIII, Louis XIV… plus tard le grand Napoléon…plus près de nous en fin de XX° et en début de XXI° siècle : Pascal Clément plusieurs fois ministre de la V° République. Il faudrait citer plus de quarante noms illustres.
Cette foule a piétiné, chevauché, roulé, en voiture, coche, diligence, sur cette voie de passage, à travers nos Monts de Tarare, vers Lyon, le Midi ensoleillé, l’Italie, connue des Gaulois, des Romains, fréquentée dès le Moyen-âge, animée à l’époque de la Renaissance, célèbre au temps de Madame de Sévigné ; promue « grand Chemin Royal », nommée ensuite Route «Impériale », puis « Nationale ». Pendant très longtemps avant les autoroutes elle était la route des vacances pour descendre de Paris à la Méditerranée. Chantée par beaucoup, elle reste un grand succès de Charles Trenet, le « fou chantant ».
Aujourd’hui notre Nationale 7, reste mythique et de nombreuses personnes par des écrits, des photos, des dessins en restent des amoureux. Parmi-eux Thierry Dubois avec son « coup de crayon » extraordinaire, ses livres fameux sur les routes, ses organisations de rallyes internationaux avec des voiture des années 1960, son amour du « Michelin : plaques et bornes indicatrices ; des délaissés de route » en est certainement, un des exemples le plus représentatif.
« LES CHEMINS DU PASSE »…société locale qui s’est fondée chez nous en 1966, adoptant ce titre évocateur, comme riche et vivant héritage, au moment où, à travers la France, une vogue et une floraison spontanées de tels mouvements surgissaient de toutes parts.
Association devenue groupe régional, connu maintenant dans d’autres provinces par ses réalisations : expositions, livres, conférences, son souci de la culture et des traditions populaires, sa propagande en faveur des lieux historiques et monuments, l’association continue son désir d’animation de la vie touristique de ce pays « situé entre Beaujolais et Forez ».
Plusieurs habitants du Canton (16 communes) participent à ses divers travaux, appuyés par Monsieur le Maire et les Membres de son Conseil et la Présidente et son équipe de l’Office du Tourisme de Saint-Symphorien-de-Lay (rue Tête-Noire).
Espérant que cette lampe toujours allumée au bord de notre route, brillera encore longtemps, pour que les hommes des cités, déracinés et perdus, viennent retrouver la halte, le séjour, l’accueil, ce rêve fait de chemins, de sources, de soleil, de paix et de cordialité humaine.
Bernard
PS : il semblerait qu'aujourd'hui encore, dans notre bon village de Saint-Symphorien-de-Lay, qu'une chambre proprette et bien amenagée soit gratuitement mise à la dispositin d'un pauvre de "passage" dans notre village dixit M. TABOADA Henrique.