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LA ROUTE AUTREFOIS ENTRE ROANNE (Loire) ET LYON (Rhône)

L'habit et la route


 

L’HABITATION ET LES ROUTES<o:p>
 
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Toute habitation postule un chemin. Aucun groupement humain ne peut, en effet subsister entièrement replié sur lui-même. Il existe cependant dans les rapports de l’habitation et des routes qui la vivifièrent de grandes différences, dues à l’état de la civilisation et aux circonstances politiques.

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Dans l’incertitude et les dangers des époques troublées l’habitation s’isole le plus possible. Dans les pays où les points d’eau sont nombreux, chaque maison se retranche de la société et ne communique avec la grande artère de circulation que par un sentier détourné. Ce fut le cas de la plupart des habitations rurales antique et notamment des aedificia celtiques et des villas romaines qui se trouvaient toujours à quelque distance des grandes voies.

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Cependant diverses circonstances amenèrent les hommes à se rapprocher des routes. Les fleuves et les rivières suppléèrent l’absence de points d’eau et les habitations durent se grouper, bon gré mal gré, dans leur voisinage.

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Les villes importantes pourvues de fortifications, se formèrent le long des fleuves aménagés par l’homme et, de préférence, au voisinage des confluents où les courants de navigation se rejoignent. Ces confluents sont aussi, très souvent, favorables à la rencontre des routes terrestre. Ce fut l’origine de la plupart des capitales.

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Le parcours entre ces villes fortes ne tarda pas à attirer à lui et à fixer une foule d’auxiliaires de la route. Ainsi, se formèrent de distance en distance, des bourgs allongés dans lesquels la disposition des habitations est caractéristique. L’hôtellerie, la forge en furent le noyau. Plus tard s’y établi le relais de poste. Alors que la ville forte voisine restait le siège de l’administration locale, le bourg de route accapara peu à peu tout le commerce. On vit alors la cité dépérir au profit du bourg établit dans la plaine. De nombreuses agglomérations de <st1:PersonName productid="la France" w:st="on">la France</st1:PersonName> présentèrent cette caractéristique ; chez nous c’est le cas de Lay, petite ville fortifiée très prospère, qui petit à petit  va perdre sa notoriété ( à la suite d’un déplacement de route ) au profit de Saint-Symphorien-de-Lay alors simple hameau.

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Il est arrivé d’ailleurs, au cours des âges, qu’un mouvement inverse se produisit à l’occasion de guerres ou de troubles sociaux. Des villes romaines comme Vaison ont abandonné leur site de plaine, sur la grande voie, pour gagner une hauteur peu accessible. Passé le Moyen Age les habitants sont revenus  dans la plaine couvrant de constructions modernes le site de la ville antique. C’est le cas de l’enceinte fortifiée de Rochemaure qui fut abandonnée au XVI° siècle au profil de la ville allongée le long de l’ancienne voie romaine.

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Les voies ferrées, produisent, avec des causes différentes, des effets analogues. Sans parler des villes entièrement artificielles qui furent créées en Amérique le long de la grande voie transcontinentale, il est certain que le voisinage de la voie ferrée déplaça le centre de bien des agglomérations que leur situation sur des hauteurs rendait difficilement accessibles aux convois. Ainsi se créèrent de vastes faubourgs reliés à la vieille cité par un chemin plus ou moins long et qui arrivèrent à confisquer à leur profit le commerce qui s’y exerçait jadis.

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La voie ferrée augmenta l’attraction qu’exerçait déjà la vallée sur les populations isolées dans la montagne. Elle fut un agent très actif de la dépopulation de certaines régions rurales, concurremment avec l’industrie, toujours attirée par le voisinage des fleuves navigables et des canaux.

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Réciproquement, elle fut parfois un agent de création de villes de chantier où elle attira une population commerçante destinée au ravitaillement des équipes de construction. Ces villes survécurent parfois à l’achèvement de la ligne, surtout lorsqu’elles marquaient une étape pour le changement des locomotives.

                                                     Pierre FUSTIER  (L’homme et le routes »

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