Illustration lHostellerie
Saint Isidore vers 1900 (fléche bleue)<o:p>
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LHOTEL SAINT-ISIDORE DE ROANNE<o:p></o:p>
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A larrivée de la route de Paris dans Roanne, et de la route de Briennon, se trouve une vieille auberge qui nous reporte aux temps des diligences. Cest lhôtel Saint Isidore, maison basse, à un seul étage, avec une enseigne peinte sur sa façade.
Les fenêtres du rez-de-chaussée en arc surbaissé, doivent dater de la fin du XVIIème siècle, mais dautres éléments (escalier, cheminée) prouvent que le bâtiment originel doit remonter à la fin du XVIème siècle. Il est vétuste, sa façade nobserve pas la verticalité mais il est encore solide.
Le café sur la façade est enterré de trois marches par suite de rehaussement de la chaussée. Dans cette salle basse on voit une cheminée avec un linteau élevé soutenu par deux corbeaux ; au milieu du linteau, un blason qui représente un cerf, peut-être un blason de fantaisie imposé moyennant finance à laubergiste par les officiers du roi.
Dans la cuisine une porte Louis XVI ;
Dans la cours, de petits bâtiments senchevêtrent. Une petite tourelle contient un escalier à vis en bois qui conduit à un grenier ; il doit dater de la fin du XVI° ; endessous, lentrée dune grande cave voûtée en plein cintre ; au rez-de-chaussée, une grande pièce avec une cheminée Louis XIV à la coquille, denviron <st1:metricconverter productid="2 m│tres" w:st="on">2 mètres</st1:metricconverter> de large, encadrée de boiseries Directoire.
Une grande cour souvre avec des hangars, écuries, et remises ; elle était jadis bruyante de chevaux, voitures et postillons et jusquà lère des autos, les jours de marché pleine de carrioles paysannes et de chevaux de labour patauds et mal peignés ; lhôtel a gardait sa clientèle de ruraux motorisés, qui se retrouvent entre copains de Briennon ou de Saint-Germain-Lespinasse.
Jetons un coup dil à lenseigne qui a été repeinte en 1950, mais dune façon inexacte. Selon la légende, Isidore était, au commencement du XII° siècle, un paysan espagnol quon a appelé « le laboureur de Madrid » dont il est le patron, par suite du miracle suivant : un jour, il fut tellement absorbé dans une prière, en apercevant une croix, pendant quil labourait, quil en oublia son attelage. Un ange descendit du ciel pour conduire ses bufs et achever les sillons.
Lancienne image montrait, sur la droite, lange labourant le champ. Dans limage actuelle, saint Isidore se voit bien à gauche, priant devant une Croix, mais ses bufs, traînant un tombereau, sont dans un chemin montant et lange nest pas là pour remplacer le Saint.
Cette enseigne picturale, moderne, est la dernière qui subsiste de celles qui ornaient, à Roanne, les nombreuses hostelleries dautrefois, le Coq Hardi, le Cheval Blanc, le Loup enchaîné, etc.
Cette vieille et pittoresque hostellerie de St-Isidore, qui a vu passer sur la route royale, depuis Henri IV, tant de voyageurs, obscurs ou illustres, est menacée parce quelle se trouve à lorigine dune voie rectiligne prévue par notre plan durbanisme, prolongeant lavenue de Paris jusquau pont sur <st1:PersonName productid="la Loire. La" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Loire." w:st="on">la Loire.</st1:PersonName> La</st1:PersonName> ligne droite est limpératif catégorique des urbanistes. Peu leur importent les conséquences pratiques.
Ce tracé(§) rencontre sur son passage bien dautres obstacles et plus importants.
Quen adviendra-t-il en ce temps de pénurie de logements ? Cest le secret de lavenir
François DECHELETTE (Journal « Le Pays Roannais » du 2 janvier 1953)
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(§) Avenue de Lyon : ce nom a été attribué au large tracé de la nouvelle route nationale 7 à travers la ville, de la place Louis Flandre au pont sur <st1:PersonName productid="la Loire. Il" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Loire." w:st="on">la Loire.</st1:PersonName> Il</st1:PersonName> a fallu pour franchir les quartiers de Fontquentin et des Minimes raser 350 logements (anciens, vétustes mais de loyer modéré), compenser par la construction de 1800 autres dans de grands immeubles neufs, autour dun centre commercial ouvert en 1970.
Lavenue de Lyon a surtout occupé des cours et des jardins : ceux du Pensionnat de <st1:PersonName productid="la Charit←" w:st="on">la Charité</st1:PersonName>, de lHôpital (où fut démolie une ancienne chapelle), de lancien couvent des Minimes entourant labside de léglise, et partiellement celui des Petites Soeurs des Pauvres.
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