LA SECONDE EN MILLE MILLIARDS DE MILLIARD
Depuis vingt et un an, ce sont les réactions, les transitions disent les spécialistes de l’atome Césium qui définissent officiellement l’unité de temps : la seconde.
Une nouvelle définition nécessitée, dès la fin des années 60, notamment, par les communications pour la conquête de la lune.
En effet, la seconde est « la durée de 9 192 631 770 Périodes de radiation de transition correspondant à deux niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de Césium 133 ».
La seconde était auparavant définie par rapport à la rotation de la Terre. Jusqu’en 1961, elle était la 84 400e partie du jour solaire. Une exactitude de l’ordre du millionnième de seconde, jugée insuffisante par les astronomes.
Aussi à partir de 1961, on la calcule par rapport à l’année solaire, plus stable, et elle devient la « 31 556 925, 9797 partie de l’année tropique 1900 janvier 0 à 12 heures de temps des éphémérides ».
Depuis on a fait beaucoup mieux. Les masers à hydrogène atteignent une stabilité supérieure au millionnième de milliardième de seconde (10 ˉ15) sur 1 000 secondes, contre le millième de milliardième de seconde (10 ˉ12) pour le Césium.
Mais plus fort encore, les astronomes américains ont découvert un pulsar (corps céleste), nommé « PSR 1937 + 21 », qui émet un signal dont la stabilité serait de l’ordre du dizième de milliardième de milliardième de seconde (10 ˉ19).
Pour mieux connaître ce phénomène, les chercheurs du radio-observatoire de Nançay (Cher) lancent une expérience qui durera douze ans.
La seconde et la vitesse de la lumière sont utilisées pour définir…le mètre. Il est désormais « la longueur du trajet parcouru par la lumière dans le vide pendant une durée d’un 299 792 458e de seconde » (soit 3,33 nanosecondes).
L’étalon en platine irridié déposé jadis, au pavillon de Breteuil, à Sèvres, est relégué définitivement au grenier de l’Histoire.
P.G. Messages N° 373 janvier 1988.