LE VELODROME DE ROANNE ROYAUME DES PISTARDS<o:p></o:p>
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Seconde partie<o:p></o:p>
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En cette année où le tour de France fait étape à Roanne, il semble intéressant de reproduire ici un article de mon ami Guy Trévarin certainement un des meilleurs « historiens » du cyclisme à Roanne.<o:p></o:p>
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Le coup de théâtre<o:p></o:p>
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Le 20 août 1898, le maire de Roanne M. Augé est assigné en justice à la requête de M. pierre Donjon. Celui-ci avait vendu 18 ans auparavant, les terrains pour quon en fit une place dénommée « des Cerisiers ».<o:p></o:p>
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Les extraits suivants sont tirés de la plainte ; « Mais attendu quaujourdhui la ville a installé sur lemplacement vendu le vélodrome Que le pourtour du vélodrome a été relevé très considérablement aux virages si bien que lemplacement destiné à une place publique na plus cette affectation Il en résulte un préjudice important pour le requérant qui exige que lon donne à la parcelle laffectation prévues par lacte du 12 septembre 1884 et qua défaut la ville soit condamnée à <st1:metricconverter productid="1ᅠ000 F" w:st="on">1 000 F</st1:metricconverter> de dommage et intérêts ».<o:p></o:p>
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Le tribunal civil de Roanne, nullement convaincu déboute de sa poursuite M. Donjon qui, ne sen tenant pas à ce premier jugement, fait appel devant la cour dappel de Lyon. Mais celle-ci, courant 1914, confirme la sentence du premier jugement : le vélodrome est donc sauvé, et les courses, qui dailleurs nont pas été interrompues durant le conflit , continue de plus belle, telle cette manifestation organisée en mai 1899 par <st1:PersonName productid="la Joyeuse P←dale." w:st="on"><st1:PersonName productid="la Joyeuse" w:st="on">la Joyeuse</st1:PersonName> Pédale.</st1:PersonName><o:p></o:p>
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Le vélodrome de Roanne<o:p></o:p>
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La piste est dabord en terre et les virages à peine relevés. Chaque année laménagement se complète, ce qui permet daméliorer les performances des coureurs.<o:p></o:p>
En 1908, les virages sont définitivement relevés et cimentés. Les lignes droites ne seront cimentées que vers les années trente, époque où la piste prend alors sa dimension définitive : un tour de piste mesure <st1:metricconverter productid="333 m│tres" w:st="on">333 mètres</st1:metricconverter>.<o:p></o:p>
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Les nombreuses associations Roannaises demandant régulièrement lutilisation de la place des Cerisiers, les réunions et manifestations sportives se succèdent et, chaque fois, la ville se doit de mettre en place des barrières, tant et si bien quen 1938, la ville, en accord avec les quatre principaux clubs cyclistes Roannais, réalise la clôture du vélodrome et monte un mur en bordure de la rue Louis Ranvier.<o:p></o:p>
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Des réunions se succèdent et dautres sports attirent eux aussi la grande foule : boxe, galas au profit duvres, courses derrière tandem à moteur, course de moto (qui seront interdites à la suite dun grave accident). Lorganisation dun spectacle est maintenant devenu un vrai métier, celui de « managing director » !<o:p></o:p>
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Toujours avant la guerre en 1938 et 1939, la société Bostons Speedway organise des spectacles, avec moto et auto sous le patronage de Moto-revue. La municipalité lautorise à utiliser le vélodrome pour ses cascades, courses, spectacles et autres fantaisies tels le football avec automobiles, et demande 10% des recettes au profit du bureau de bienfaisance de la commune.<o:p></o:p>
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Le vélodrome Victor Dupré<o:p></o:p>
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Un mois après le décès de Victor Dupré, la municipalité de Roanne change la dénomination du vélodrome. Voici le texte de la délibération lors de la réunion du conseil municipal en date du 9 juillet 1938 :<o:p></o:p>
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« Considérant que Victor Dupré, décédé à Commelle-Vernay le 8 juin 1938, ancien champion cycliste de France et du Monde était une figure aimée et admirée dans les milieux sportifs roannais <o:p></o:p>
Que toute la population sportive de la région roannaise sest intéressée dune façon particulière à la belle carrière de Victor Dupré qui fit acclamer à de nombreuses reprises les couleurs françaises sur les pistes dEurope et dAmérique <o:p></o:p>
Décide quen hommage à la mémoire de lancien champion cycliste de France et du monde, le vélodrome municipal des Cerisiers sappellera désormais Vélodrome Victor Dupré »<o:p></o:p>
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Ce baptême ne plait pas à tous le monde : tel club cycliste sabstient soigneusement de citer son nom, et à loccasion dun gala mentionne encore en 1947 « le Vélodrome de Roanne » et plus tard encore « vélodrome des Cerisiers à Roanne ».<o:p></o:p>
Vieilles rancunes sportives, ou nostalgie dune dénomination dépourvue de tout culte de personnalité ?<o:p></o:p>
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Le déclin<o:p></o:p>
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Dans limmédiat après guerre, le vélodrome reprend vaillamment du service et réunit encore un nombreux public à loccasion de « la coupe de lâge dor » organisée par le CR4C en 1947 et du « prix Victor Dupré » organisé par le VCR en 1948. Les champions sont encore des locaux, mais la reprise du Tour de France éveille lintérêt des foules pour les rois de <st1:PersonName productid="la Grande Boucle" w:st="on"><st1:PersonName productid="la Grande" w:st="on">la Grande</st1:PersonName> Boucle</st1:PersonName>, ce qui explique que le 5 octobre 1947, on invite des « tour de France » à participer à une réunion sur piste avec lespoir que les pourparlers engagés aboutissent à faire venir de grands champions comme Jean Robic, René Vietto et Raymond Impanis.<o:p></o:p>
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Cette évolution trop coûteuse va précipiter la fin du vélodrome.<o:p></o:p>
Vers 1950, devant limportance des cachets demandés par les vedettes et la raréfaction des pistards au profit des routiers, les rencontres diminuent. Les grands noms de la route, tels ceux de Coppi ou Bobet emportent les ferveurs du public au détriment des pistards mais ils sont beaucoup plus chers encore !<o:p></o:p>
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Dans lalmanach 1951 de Miroir Sprint, la bible sportive de lépoque, on ne se voile pas la face : « Le cyclisme sur piste, dont lagonie traîne en longueur, a tout de même poursuivi son bonhomme de chemin »<o:p></o:p>
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La mort dans lâme les clubs locaux renoncent aux organisations qui ne sont plus rentables. Depuis la fin de la guerre, la courbe de fréquentation de la piste ne cesse de dégringoler.<o:p></o:p>
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En 1953, il reste 5 vélodromes à Paris et 92 en France, dont celui de Roanne. La désaffection du public et le coût de lentretien des pistes condamnent la majorité des vélodromes à une lente disparition.<o:p></o:p>
« Cyclisme-magazine » N°1 de 1958, tente de réagir contre ce déclin. Sous le titre « il est faux de parler dagonie », il se fait le défenseur dun avenir qui selon lui est loin dêtre désespéré pour les vélodromes français au moment où dautres pays européens en construisent bel et bien de nouveaux.<o:p></o:p>
Enthousiasmé par les exploits du phénomène Roger Rivière, le journaliste ajoute « Un seul autre vélodrome couvert français, Saint-Étienne, na pas la vie facile, mais les exploits de Roger Rivière lui ont donné de nouvelles raisons despérer. La piste stéphanoise a fait preuve dune belle activité depuis le mois doctobre. Le renouveau est amorcé ».<o:p></o:p>
Mais il ne souffle mot sur lanneau de Roanne et pour cause.<o:p></o:p>
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La mort du vélodrome<o:p></o:p>
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En janvier <st1:metricconverter productid="1962, M" w:st="on">1962, M</st1:metricconverter>. Colonat, ingénieur à la ville de Roanne, souhaite procéder à la démolition du vélodrome pour récupérer des remblais.<o:p></o:p>
Même si ce projet est dans les têtes, le député maire M. Pillet, refuse pour linstant lautorisation de la démolition, craignant des remous dont se fait lécho un journal local.<o:p></o:p>
Des gamins aux boulistes, en passant par les fêtards en vélo, auto ou moto, le vieux vélodrome sest finalement transformé en terrain de jeu polyvalent. Des terrains de boules ont dailleurs été aménagés au centre de la piste depuis longtemps. La survie des vélodromes français est maintenant un sujet de presse récurrent.<o:p></o:p>
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En décembre 1965, le président de <st1:PersonName productid="la F.F" w:st="on">la F.F</st1:PersonName>.C. (M. Préveral), relance une demande pour la réhabilitation du vélodrome Victor Dupré. La réponse du maire, bien que prudente, ne laisse planer aucune illusion, puisque tout en demandant une étude aux services techniques, il rappelle quen aucun cas, même si la piste est remise en état, ce qui est peu probable, le vélodrome ne pourra être utilisé quen piste dentraînement et non pour lorganisation de spectacles. Ultérieurement, un rapport conclut à limpossibilité définitive de réparer et dutiliser la piste qui nest dailleurs plus utilisée pour les rencontres de pistards depuis bientôt 15 ans.<o:p></o:p>
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Le VCR, relance une dernière fois le sujet en 1967 en exprimant le souhait que le vélodrome soit remis en état dans lintérêt du sport cycliste roannais ; La réponse écrite du maire au président du VCR souligne le déclin du cyclisme sur piste et dénonce limportance déventuelles dépenses de restauration hors proportion avec lintérêt général et nuisibles aux deniers publics.<o:p></o:p>
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Décidé à sortir de limpasse, le maire choisit de réunir la commission des sports du conseil municipal sur la piste elle-même, le 19 septembre, et cest là quelle vote, à lunanimité moins une voix, la disparition du vieux vélodrome. Le conseil municipal, saisi de la même question au cours dune réunion spéciale, décide (à lunanimité moins 2 voix et 3 abstentions) la démolition du vélodrome Victor Dupré.<o:p></o:p>
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En juillet 1968, le vélodrome municipal de Roanne, ex-Victor Dupré, ex-piste des Cerisiers, est livré à des démolisseurs Lyonnais. Les déblais combleront partiellement létang Déroche, lieu voisin, où un terrain de sport est prévu pour les élèves du CES de la rue Lucien Sampaix.<o:p></o:p>
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Tout est perdu fors le sport <o:p></o:p>
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Fin juillet, une dizaine de cyclistes locaux signent un article en forme de faire part pour un ami défunt sous le titre : « De profundis, pour les rondes et les belles américaines dantan » et expriment le vu de voir sédifier un nouveau vélodrome tout neuf, qui à son tour fera naître des champions.<o:p></o:p>
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Mais cest une place avec espace vert qui remplacera le vélodrome, la place des Cerisiers gardera son nom et le jardin se nommera Victor Dupré. Leffigie du champion Roannais, réalisée par le sculpteur Thévenet, est apposée sur une stèle.<o:p></o:p>
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Sources<o:p></o:p>
· Archives municipales de Roanne<o:p></o:p>
· Archives de <st1:PersonName productid="la M←diath│que" w:st="on">la Médiathèque</st1:PersonName> de Roanne<o:p></o:p>
· Archives personnelles.<o:p></o:p>
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