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LA ROUTE AUTREFOIS ENTRE ROANNE (Loire) ET LYON (Rhône)

LES FACTEURS RURAUX (Mars 1881)

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LES FACTEURS RURAUX (Mars 1881)

 

Les facteurs ruraux qui ne lisent point le Journal Officiel, peuvent croire qu’à la Chambre, on ne prend aucun souci d’eux. Ils se tromperaient. Dernièrement les facteurs de Méru (Oise) adressaient une pétition à la Chambre demandant que leur situation fût améliorée.

 

La 23° commission, par l’organe de M. Mathieu son rapporteur, a recommandé cette pétition à la plus sérieuse attention de Monsieur le Ministre des Postes et des Télégraphes.

 

Cette classe de fonctionnaires, dit M. Mathieu, est extrêmement intéressante, et il faut reconnaître que leur situation pécuniaire est très inférieure à celle de tous les autres fonctionnaires de l’Etat, malgré les améliorations apportées à leur salaire depuis quelques années.

 

Le dévouement et l’exactitude que l’on exige d’eux, la probité dont ils doivent faire preuve, ainsi que les fatigues que leur imposent les parcours considérables que le plus grand nombre d’entre eux est obligé de faire chaque jour, par tous les temps, sont autant de causes qui militent en leur faveur, et qui doivent appeler l’attention des législateurs et du ministre des postes et des télégraphes.

 

Monsieur Cochery a répondu le 10 février dernier à la résolution de la 23° commission des pétitions, par une lettre adressée à M. le Président de la Chambre, dont nous détachons les pages suivantes :

 

                                                                            Monsieur le Président

 

     La situation si intéressante de ces modestes et dévoués serviteurs, n’a jamais cessé d’être l’objet de mes constantes préoccupations, et tous mes efforts tendent à l’améliorer, dans la limite des ressources budgétaires.

 

     Avant 1877, le taux de rémunération des facteurs ruraux  était de 0 fr 06 environ par kilomètre, et encore tous n’étaient-ils pas payés d’après ce taux, qui a été porté depuis à 0 fr 06 ½ et qui va être relevé à 0 fr 06 ¾ à partir du 1° janvier 1881, grâce, au crédit de 500 000 francs voté par le Parlement.

 

     Ainsi que je l’ai indiqué, dans les explications qui ont accompagné la présentation du budget de l’exercice 1881, ce n’est là qu’une première augmentation. Je me propose, en effet de demander, sur l’Exercice 1882 un nouveau crédit de 500 000 francs pour permettre de porter à 0 fr 07 c ; la rémunération kilométriques des facteurs ruraux. Il restera à examiner ensuite, ce qu’il y aura lieu de faire ultérieurement, notamment pour 1883 et pour 1884.

    

     Cette marche prudente est nécessaire à cause du grand nombre d’intéressés, ce qui rend la moindre amélioration dans leur situation une lourde charge pour le Trésor. Je dois rappeler en outre, qu’antérieurement à l’année 1879, les facteurs ne jouissaient que de deux hautes-payes attribuées la première, après 15 ans de service et 40 ans d’âge, la deuxième après 20 ans de service et 5 ans de jouissance de la première haute-paye.

 

     La dotation de la haute-paye a été augmenté depuis d’une somme de 45 000 francs et il est actuellement attribué trois hautes-payes de 50 francs aux facteurs locaux et ruraux. Ces hautes-payes leur sont accordées, successivement après 10, 15, et 20 ans de services.

 

     Enfin sur l’initiative de l’honorable M. Bouchet, la Chambre a bien voulu mettre à  ma disposition, un crédit de 200 000 francs pour chacune des années 1880 et 1881. Grâce à ces crédits, les facteurs malades ou empêchés ne sont plus tenus de prélever sur leur modeste salaire, les frais de leur remplacement, qui sont aujourd’hui à la charge de l’Etat.

 

     Toutes les fois qu’un surcroit de travail est imposé à ces sous-agents, je m’efforce de leur en tenir compte par des indemnités spéciales. Enfin en dehors de la remise    de 1% sur les timbres-postes vendus par eux, les recouvrements aux facteurs des émoluments accessoires analogues.

 

   La loi du 5 avril 1879 attribue par moitié, en effet, au receveur et au facteur des remises calculées à raison de 20 centimes par 20 francs ou fraction de 20 francs sans pouvoir toutefois dépassé 50 centimes. Le montant total des prélèvements ainsi opérés s’est élevé jusqu’à présent à 191, 984 francs mais si ce chiffre est encore peu considérable, le développement que prend le service nouveau indique qu’il atteindra rapidement une importance réelle. Il y a donc leu d’espérer que le développement de ce service contribuera à améliorer la position des facteurs ruraux.

 

     J’ajoute en terminant, que les tournées excessives dépassant le maximum réglementaire de 32 kilomètres ont été dédoublées.

Tous ces faits témoignent de la sollicitude du Gouvernement à l’égard des facteurs ruraux.

 

                                                          Le Ministre des Postes et Télégraphes

 

                                                                                            COCHERY

 

  

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