LE PUITS<o:p></o:p>
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Louis MERCIER, auteur de cette poésie connaissait bien Saint-Symphorien-de-Lay. Habitant Coutouvre, il venait souvent rendre visite à notre curé Chovet (1899-1923) avec qui il avait fait une partie de ses études .<o:p></o:p>
<o:p> </o:p>Ce texte, extrait des « Poèmes de la maison », couronné par lAcadémie Française, rappellera bien des souvenirs à nos anciens.<o:p></o:p>
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Notre puits est ancien, et voilà bien des ans<o:p></o:p>
Que ceux qui lont creusé nont plus soif en ce monde<o:p></o:p>
Son toit chenu, ses murs qui vont se crevassant<o:p></o:p>
Son pleins de mousse folle et dherbe vagabonde ;<o:p></o:p>
La margelle seffrite et tremble comme un seuil<o:p></o:p>
Fatigué par des pas multipliés ; le treuil<o:p></o:p>
Gémit en enroulant la chaîne rauque et vieille<o:p></o:p>
Qui guinde, ruisselante et sonore, la seille.<o:p></o:p>
Mais il ne tarit point, et tout croulant quil soit,<o:p></o:p>
Comme un trésor limpide, il garde inépuisable<o:p></o:p>
Leau quon met dans le pain, leau dont lhomme seul boit,<o:p></o:p>
Et quon ne donne pas aux bêtes de létable.<o:p></o:p>
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Leau du puits est un don riche et mystérieux<o:p></o:p>
Jailli du sein obscur des natales collines ;<o:p></o:p>
Plus vivante que leau qui ruisselle des cieux,<o:p></o:p>
Elle vient de la nuit féconde où les racines<o:p></o:p>
Puisent les sucs qui font les feuilles et les fleurs,<o:p></o:p>
Et nourrissent les fruits dont les vergers se parent ;<o:p></o:p>
Elle naît et sépure aux noires profondeurs<o:p></o:p>
Où leffort patient de la sève prépare<o:p></o:p>
Lépanouissement du divin renouveau ;<o:p></o:p>
Et ceux de la maison, lorsquils sen désaltèrent, <o:p></o:p>
Boivent dans la vertu que recèle cette eau<o:p></o:p>
Quelque chose de lâme éparse de la terre.<o:p></o:p>
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