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LA ROUTE AUTREFOIS ENTRE ROANNE (Loire) ET LYON (Rhône)

PRADINES : la première cabine téléphonique

 
 
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PREMIERE CABINE TELEPHONIQUE A  « PRADINES » (Loire)<o:p></o:p>

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(Pas facile d’avoir le téléphone au début du 20° siècle, l’exemple du village de Pradines en est la preuve ; le texte est tiré  du discours de M. AUDIFFRED ( Député de la Loire de 1879 à 1904. Sénateur de la Loire en 1895 et de 1904 à 1917) à la séance du 25 janvier 1906, dans sa brochure intitulée  « LA CANDIDATURE OFFICIELLE au Sénat » où il fustige « les abus de pouvoir des préfets ».)

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Laissons la parole à M. Audiffred.<o:p></o:p>

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« Dans la commune de Pradines, le conseil municipal, invité à nommer un gérant désigne un M. Gonin. Au bout de quelques jours le directeur des postes écrit au maire la lettre suivante :<o:p></o:p>

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                                                                                 Saint-Etienne, le 30 juillet 1904<o:p></o:p>

                             Monsieur le maire<o:p></o:p>

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   J’ai l’honneur de vous faire connaître que j’ai soumis à M. le préfet la délibération en date du 19 juin 1904 par laquelle votre conseil municipal propose M. Gonin pour la gérance de la cabine téléphonique, et que ce haut fonctionnaire rejette cette candidature, comme nettement hostile aux institutions républicaines.<o:p></o:p>

   En conséquence, j’ai l’honneur de vous prier de vouloir désigner une autre personne pour cet emploi.<o:p></o:p>

   Agréez, etc.<o:p></o:p>

                                      Le directeur des postes et télégraphes<o:p></o:p>

                                                                                 Signé : illisible.<o:p></o:p>

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Le conseil municipal défère à la demande du préfet et désigne M. Dugelay. La candidature et le dossier de M. Dugelay sont adressés au directeur des postes, et celui-ci répond le 27 septembre 1904 :<o:p></o:p>

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                                                                                 Saint-Etienne, le 27 septembre 1904<o:p></o:p>

                             Monsieur le maire<o:p></o:p>

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   J’ai l’honneur de vous informer que je viens d’agréer M. Dugelay comme gérant de la cabine téléphonique.<o:p></o:p>

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Suivent les instructions pour le placement de la cabine. Et puis, en exécution de cette décision  du directeur des postes, le titulaire, M. Dugelay, déloge un de ses locataires, fait exécuter des réparations dans son immeuble ; l’équipe des télégraphistes vient percer le mur de M. Dugelay pour établir les fils téléphoniques et, quand tout est terminé, le directeur des postes écrit au maire : « Monsieur le Préfet ne veut plus de M. Dugelay ».<o:p></o:p>

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Tout cela avait pris du temps, le service téléphonique ne s’installait pas, bien entendu, mais qu’importe ? Les contribuables, les commerçants, est-ce que cela compte ? C’est la nomination de tel ou tel délégué, de tel gérant, agent futur de la candidature officielle, qui importe ; quant au service téléphonique, il peut attendre ! C’est le 4 février 1905, que M. le maire reçoit la lettre suivante de M. le directeur des postes :<o:p></o:p>

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                             Monsieur le maire<o:p></o:p>

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   Ainsi que j’ai eu l’honneur de vous le faire connaître par ma lettre du 3 décembre dernier, la candidature de M. Dugelay, qui avait paru devoir être agréée pour la gérance du bureau téléphonique, a été définitivement et absolument écartée par l’autorité supérieure.<o:p></o:p>

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Elle n’avait pas paru être agréée, elle l’avait été formellement, et je vous rappelle la phrase de M. le directeur des postes :<o:p></o:p>

« J’ai l’honneur de vous informer que je viens d’agréer M. Dugelay comme gérant de la cabine téléphonique ».<o:p></o:p>

M. le directeur des postes continue :<o:p></o:p>

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   Dans un but d’entente et pour arriver à une solution désirable pour la commune intéressée j’ai proposé pour l’emploi de gérant à M. le préfet, M. Gonin qui avait été présenté par vous-même en premier lieu et chaleureusement appuyé par votre lettre du 27 août <st1:metricconverter productid="1904, M" w:st="on">1904, M</st1:metricconverter>. Gonin vient d’être l’objet d’un avis favorable par l’autorité préfectorale.<o:p></o:p>

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Je ne comprends plus ! Comment ? M. Gonin était notoirement hostile aux institutions républicaines le 30 juillet <st1:metricconverter productid="1904, M" w:st="on">1904, M</st1:metricconverter>. le préfet n’en voulait pas et quatre mois après, alors qu’on avait fait des réparations dans l’immeuble de M. Dugelay, qu’on avait posé les fils téléphoniques, M. le préfet se ravise et dit : « Je ne veux plus de M. Dugelay, mais j’agrée le premier candidat, celui qui était un réactionnaire notoire, un adversaire de la République ».<o:p></o:p>

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Messieurs, si ce n’était pas odieux, ce serait comique.<o:p></o:p>

Ce qui s’en est suivi, c’est qu’un jour les employés du téléphone sont venus vers la maison de M. Dugelay et, de force, malgré les avis de madame Dugelay, en l’absence de son mari, ils ont arraché les fils téléphoniques et ont voulu pénétrer dans l’intérieur de la maison. Mais cette femme a déclaré que si les ouvriers pénétraient dans son domicile, elle déposerait une plainte entre les mains du procureur de la République ; cette menace a suffi pour arrêter les agents de l’administration ».<o:p></o:p>

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Note : Dans la Loire comme dans les autres départements le préfet est vraiment la personne qui « règne d’une façon despotique » sur les nominations des gérants des cabines téléphoniques. <o:p></o:p>

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