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LA ROUTE AUTREFOIS ENTRE ROANNE (Loire) ET LYON (Rhône)

RECYCLAGE

chiffonnier
 

RECYCLAGE

 

Trop riches, nous commençons seulement à trier et recycler ce dont nous n’avons plus besoins, ce qui constitue nos déchets, nos ordures…

A la fin du 19° siècle, 20 000 personnes vivaient à Paris de cette récupération et de ce recyclage, y gagnant de quoi vivre.

 

Chiffonniers : un regroupement hiérarchisé de métiers

 

A la base, il y a le coureur ou piqueur qui passe ses nuits, la hotte sur le dos à fouiller les ordures. Plus haut, dans la hiérarchie est le placier qui ne court pas la nuit : il s’est arrangé avec plusieurs concierges à qui il rend des services de propreté pour avoir le monopole de l’immeuble. Il propose en plus de menus services aux locataires contre les restes de repas. Les « places » sont lucratives et se revendent comme un « pas-de-porte ».

Certaines « places » de 7 ou 8 immeubles de six étages rapportent 20 francs par jour (alors qu’un citoyen moyen en gagne 5).

Aussi le placier possède souvent une voiture à bras ou même un attelage. Le chineur est encore au-dessus, lui achète à la criée le verre, la ferraille, ou les chiffons. Le maître-chiffonnier achète au poids la marchandise triée et la paie comptant, il remplit des wagons et expédie le tout en usine. Au dessus encore, il ya le financier qui fixe les prix, règle les cours des marchés et spécule sur les marchandises. Et puis il y a les spécialistes ne s’intéressant qu’a une sorte de marchandise : mégots ou bouts de cigare, écumeurs d’égouts, repêcheur de chats et chien noyés.

 

Recyclage

 

Classés par catégories précises, les déchets se valorisent et le chiffon, qui donne son nom au métier, tient la place d’honneur.

 

L’industrie papetière est en effet de plus en plus gourmande de chiffons et le chiffon français est même très recherché à l’étranger, où il est mieux payé.

Il est alors fortement taxé à l’exportation sous Louis XV, et même, en 1771 il lui est interdit de quitter le territoire. La bagarre entre chiffonniers et papetiers, par règlements et taxations interposés, ne finira qu’en 1879 avec l’abolition de toutes les taxes sur les chiffons.

 

Ce sont surtout les chiffons de coton qui sont employés pour le papier, les chiffons de laine servent d’engrais, puis à partir du milieu du 19°, grâce aux machines à effilocher, on en fait de la laine artificielle dite laine « renaissance » qui sert de nouveau à l’habillement.

 

Le verre cassé est réutilisé après avoir été trié   et lavé dans les verreries comme groisil ou cassin pour faire des bouteilles ou du verre à vitre. Les bouteilles, les flacons, et les pots de verre non cassés sont lavés et classés et expédiés aux différentes entreprises d’origine de l’embouteillage. Les tessons de gros verre et les culots de bouteilles sont destinés à la fabrication du papier de verre.

 

L’os est d’un bon rapport, les gros os dit « de travail » sont transformés en objets de brosserie, de tabletterie ou en boutons. Ceux-là sont vendus 25 francs les 100 kilos. Les petits os vont au brulage (a moitié prix) pour faire de la gélatine, de la colle, du noir d’encre ou de l’engrais.

Les débris de graisse, chair et cartilage sont vendus aussi 25 francs l’hecto. Le fondeur en fait des bougies ou de la margarine.

 

Les cheveux sont d’un bon profit, et la belle qui jette dans sa corbeille sa pincée de cheveux par jour ne se doute pas du bonheur qu’elle procure aux chiffonniers (à 12 francs le kilo). Elle achètera  peut-être fort cher une partie de sa chevelure en postiche.

 

Les bouchons, les éponges, les croûtes de pain sont des articles très prisés, sans parler des tuyaux de caoutchouc, des jarretières, des bretelles et autres matières élastiques. Papiers et cartons sont les produits les plus courants et d’un recyclage facile et constant. Quarante-cinq tonnes de papier sont ramassés par jour par les chiffonniers parisiens à la fin du 19° siècle. Elles sont transformées la plupart du temps en papier d’affiche ou carton-pâte, donc au fait des centaines d’articles différents

 

Lignes tirées de l’article de Daniel Boucard (revue Nos Ancêtres, Vie et Métiers Mars 2007).

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