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LA ROUTE AUTREFOIS ENTRE ROANNE (Loire) ET LYON (Rhône)

Signes et rites de protection



 

SIGNES ET RITES DES PAYSANS FOREZIENS POUR PROTEGER LEURS PERSONNES ET LEURS BIENS<o:p></o:p>

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Un fer à cheval sur la porte d’une ancienne écurie ou étable reconvertie en garage, une croix dessinée par des fonds de bouteilles et intégrée à l’appareillage d’un mur, la présence de ce genre d’objet ou de motif, sur les maisons de la campagne forézienne n’a rien d’exceptionnel. Les promeneurs qui arpentent chemins et sentiers du département le savent bien. Reliquat de superstition où référence au religieux, qui sait ?

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Les maisons parlent, pas de trace dans certaines communes mais les signes recherchés n’y sont pas forcément complètement absents, mais sans doute très réduits. La plaine se révèle moins prodigue que la zone de montagne, notamment en raison de la moindre durée de vie de l’habitat. Rénovée ou reconstruites au XX° siècle, la maison urbaine n’a pas ou peu pris en compte ce « dispositif de défense » mis en place sur les parties externes des fermes par les bâtisseurs des époques antérieures, pour décourager l’invisible adversaire, la menace permanente.

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La croix en cul de  bouteille élit domicile dans le canton de Belmont et le sud de la côte roannaise jusque vers Saint-Just-en-Chevalet. La croix dressée sur pignon se rencontre plutôt dans le canton de Saint-Héand, et le motif cruciforme de tuiles noires sur fond rouge dans les Monts de la Madeleine. Quant aux Monts du Forez, ils préfèrent la croix gravée sur linteaux.

On trouve, le sigle IHS appartenant au fond chrétien, et la tête sculptée renvoyant à l’univers magique populaire : cette dernière subsiste surtout dans les monts du Forez, même si sa signification originelle s’est diluée pour laisser place à une interprétation purement esthétique.

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Se pose au fil du temps la question de la conversion. Celle-ci peut-être tributaire des matériaux utilisés : une croix gravée dans la pierre à plus de chance de franchir les années qu’une chouette clouée sur une porte, l’exhibition d’un signe religieux doit convenir aux convictions du propriétaire. Assez souvent, le signe est gardé, pour sa valeur décorative, et parce qu’il singularise la maison. Reste la stratification des protections comme cette porte de grange à une vingtaine de kilomètres de Roanne qui accumule : pattes en formes de croix, fer à cheval et une plaque « Chien méchant » : des voies bien différentes pour conjurer d’éventuelles agressions. « Le domaine de la protection symbolique est indissociablement magico-religieux. C’est la syncrétique qui est la règle et non pas l’exception »(X) Le mélange des croyances s’exprime par exemple, dans le voisinage entre une niche de Marie et un fer à cheval.

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Chargés de faire fuir le danger, d’écarter le malheur, les signes facilitaient la gestion des peurs. On se protégeait des limaçons de la grêle, de la maladie ou de la sécheresse. On protégeait la maison, les habitants, les récoltes, le bétail.

Les signes sont accompagnés dans cette tâche par divers rites, collectifs comme les processions et les bénédictions, rites domestiques, ou encore pèlerinage.

Alors le « Mal » sera vaincu (ou éloigné) car il est toujours prompt à vous tuer une vache ou à rendre votre enfant idiot.

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(X) Professeur François Laplantine de Lyon II pour la préface du livre édité en 1998 : « ET DELIVREZ-NOUS DU MAL » auteurs : Barou, Blethon, Kocher, Palmier, publié en collaboration avec le Centre d’Etudes Foréziennes de l’Université de Saint-Etienne.

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