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LA ROUTE AUTREFOIS ENTRE ROANNE (Loire) ET LYON (Rhône)

Une ferme gauloise et une officine de potier à Mably (42)

plan
 

ARCHEOLOGIE MABLY 2014

 

Dans le cadre de l’aménagement de la ZAC de Bonvert à Mably, une fouille archéologique préventive est effectuée par le bureau d’études Eveha. La phase de terrain se déroule sur quatre mois (22 février-30 juin 2014), sur une surface de 10 500 m2. L’ouverture du site a été rendue possible grâce à l’accord de l’aménageur –SAS Bonvert – dans le cadre des journées nationales de l’Archéologie et ce, en partenariat avec le musée Déchelette

 

Eveha : c’est quoi ?

Depuis 2007, l’agrément du ministère de la Culture et de la Communication permet au bureau d’études Eveha de réaliser des fouilles archéologiques préventives sur l’ensemble du territoire national.

Eveha est spécialisée dans les recherches archéologiques pour toutes les périodes allant du Néolithique à l’époque contemporaine. Son activité s’étend également à la sauve garde, à la valorisation et à la promotion du patrimoine historique.

Crée en 2006 à Limoges, Eveha emploie 200 personnes et dispose de quatorze agences réparties sur le territoire national (Limoges, Lille, Lyon, Dijon, Fort-de-France, Clermont-Ferrand, Orléans, Poitier, La Courneuve, Toulouse, Tours, Troyes, Rennes, Caen)

 

 

Une ferme gauloise retranchée à l’intérieur d’un enclos fossoyé.

L’établissement rural de Bonvert semble fondé durant la première moitié du Ier siècle avant J.-C. Un enclos d’habitat, des fosses parcellaires et quelques fosses correspondent à une première occupation. La partie centrale de l’emprise de fouille est occupé par un enclos d’habitat dont le plan, exceptionnellement complet, délimite un espace trapézoïdal d’une superficie proche de 4 000 m2. Cet espace est dévolu aux activités domestiques et concentre plusieurs édifices. Tous les bâtiments de cette période sont érigés en matériaux périssables (terre et bois) sur une structure de bois fixée et calée jusque dans le sol géologique.

L’occupation prend également place à l’extérieur de l’enclos, au nord. Deux bâtiments se composant de quatre trous de poteau agencés en carré (4 m2 et 9 m2) ont ainsi été repérés. Ce type de plan est traditionnellement interprété comme celui d’un grenier surélevé, dévolu au stockage des céréales ou du fourrage.

 

Perduration et mutation de l’occupation à l’époque gallo-romaine.

L’occupation perdure au cours du Ier siècle de notre ère. Le paysage rural est caractérisé par l’apparition de nouvelles structures fossoyées et par la partition de l’espace en trois ensembles : au centre le secteur d’habitat, au nord-est le secteur artisanal et au nord-ouest, le secteur funéraire

.

La répartition des bâtiments structure l’organisation de l’établissement en bordure nord de l’enclos gaulois, désormais comblé. La partie occidentale de l’ancien enclos abrite également une activité à caractère artisanal, vraisemblablement une officie de potier destinée possiblement à satisfaire aux besoins de l’établissement. Les trois fours à céramique sont concentrés dans un espace relativement réduit de 40 m2, dans la partie nord-est de la zone de fouille.

 

Une canalisation en terre cuite construite au moyen de matériaux de couverture (tegulae, imbrex) semble par ailleurs en relation directe avec un niveau de démolition gallo-romain, visible sous la forme d’un amoncèlement de tuiles romaines de  formes grossièrement rectangulaire. La fonction de ce dispositif reste pour l’instant indéterminée, mais pourrait – à titre d’hypothèse de travail – être rattachée à l’activité potières (bacs de décantation d’argile ?)

 

Un enclos quadrangulaire situé au nord-ouest appartient lui aussi au Haut-Empire. La fonction de cet aménagement n’est pas entièrement déterminée pour l’instant. Néanmoins les urnes cinéraires fouillées à l’intérieur et en bordure de l’enclos montrent qu’il s’agit probablement d’un dispositif ayant une fonction funéraire.

Dans le courant du III° siècle, l’ensemble des bâtiments et structure du Haut-Empire est abandonné.

 

 

L’ENCLOS FUNERAIRE ANTIQUE

zone funeraire
A environ 200 m au nord-ouest de l’enclos domestique, une petite zone funéraire a été remarquée. Elle est constituée d’un modeste enclos quadrangulaire fossoyé de 20 x 20 m. Trois fosses renfermant des crémations du Ier siècle de notre ère ont pu être mises en évidence dans cette zone de fouille.

 

Cet ensemble funéraire est contemporain de la phase récente de fonctionnement de l’enclos d’habitat. Un second secteur funéraire antique a également été repéré sur la bordure nord de l’enclos. Il se compose pour l’instant d’un nourrisson inhumé sur un élément de tuile romaine.

 

L’HABITAT GAULOIS

 

La principale occupation repérée dans l’entreprise de fouille correspond à un enclos quadrangulaire fossoyé d’environ 65 m de côté. L’enceinte de la cour de ferme reconnue sur ses quatre côtés, est matérialisée par un puissant fossé à fond plat doublé d’une levée de terre sur la partie est de l’enclos comportant l’entrée. Celle-ci se caractérise par une interruption du fossé sur une longueur reconnue de 8 mètres, ainsi que par l’aménagement d’un porche sur quatre ou six poteaux, imbriqués à l’architecture de l’enclos. L’ensemble du mobilier recueilli lors de l’échantillonnage de ces structures permet d’attribuer l’occupation à une phase chronologique couvrant l’intégralité de la Têne D et le Haut Empire (milieu II° siècle avant J.C. au II° siècle après J.C.).

 

LA ZONE ARTISANALE ANTIQUE

fours de potiers
Le site a livré au moins trois fours de potiers d’époque gallo-romaine. La fouille est toujours en cours, mais on peut supposer une certaine perduration  de l’activité potière en raison du recoupement de deux fours. L’exemplaire le mieux conservé possède une chambre de chauffe circulaire, arasée au niveau du sommet des quatre piliers, construits à l’aide de fragments de tuiles. La sole suspendue, destinée à accueillir les vases à cuire, n’est pas conservé. La chambre de cuisson était reliée par un canal vouté à une fosse de travail qui permettait au potier d’alimenter le foyer.

 

Le mobilier céramique découvert en association est très abondant. On note en particulier une sur-représentation des bois peints dits  de « Roanne », dont la datation est centrée sur le milieu du Ier siècle de notre ère.

 

Sans titre 1

 

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