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    <st1:personname productid="LA BOITE AUX" w:st="on">LA BOITE AUX</st1:personname> LETTRES RURALE EN 1830 MARQUE LE DEBUT DE <st1:personname productid="LA POSTE DANS" w:st="on">LA POSTE DANS</st1:personname> NOS CAMPAGNES

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    La loi du 3 juillet 1829 donne obligation à <st1:personname productid="la Direction Générale" w:st="on">la Direction Générale</st1:personname> des Postes de fournir gratuitement à chaque commune du Royaume, à partie du 1° avril 1830, une boîte aux lettres qui serait levée un jour sur deux par le facteur rural crée par la même loi. En effet, avant cette date, 35 580 communes étaient totalement dépourvues de présence postale, seules les agglomérations importantes bénéficiaient d’un service postal incomplet tout de même.

    Cette loi provoque une véritable révolution dans le monde rural : les habitants vont s’habituer à voir quotidiennement le « facteur », pour distribuer le courrier à domicile et pour expédier les lettres. Ce modeste fonctionnaire deviendra vite un personnage aimé et attendu.

    Dès la promulgation de la loi citée, l’Administration, qui ne disposait que de 10 mois, lance un appel d’offres dans chaque département, pour la fabrication des boîtes aux lettres en bois ( préférées à l’époque aux boîtes en fonte). Un autre marché, national celui-ci, provoqua la livraison de 35 000 serrures et 7 000  clefs. Ces 35 000 boîtes complètes (serrures-barres de fixation et lettres-timbres) furent réparties en mars 1830, sur tout le territoire par l’intermédiaire des Directeurs des Postes (actuels receveurs) et transportées au chef-lieu de chaque commune par les nouveaux facteurs. L’installation et l’entretien restaient à la charge de la municipalité, dans certaine condition : la boîte devait être encastrée dans le mur d’un établissement public (mairie, école, église), de préférence au Nord pour éviter les différences de températures. Ce matériel à donc été parfaitement conservé. En 1987 soit plus de 150 ans après la pose et la mise en service de très nombreuses boîtes de ce types furent retrouvées intactes avec les serrures d’origine, en fonctionnement, soit dans les écoles soit même à l’intérieur des églises comme dans le Sud-Ouest.

    La boîte est essentiellement constituée d’un coffre en bois de chêne de <st1:metricconverter productid="25 mm" w:st="on">25 mm</st1:metricconverter> d’épaisseur et d’une porte. Le coffre à la forme d’un tronc de prisme, à la base rectangulaire, assemblé à queue d’aronde. Il est recouvert d’une peinture à l’huile blanche. Il est pourvu d’un dessus incliné, protecteur contre la pluie, et d’une porte en bois, puis en tôle en 1856, donc l’aspect varia jusqu’en 1894. Cette porte était peinte ne « gris artillerie » avec les mots « Boîte aux lettres » en noir.

    La présentation de ces portes évolua afin de donner aux expéditeurs de lettres, le plus de renseignements possibles sur le passage du facteur. Dès 1856, le n° de la levée ou le quantième du mois apparaîtra, puis le n° de la levée et le nom du jour de la semaine en 1882, les usagers peuvent connaître le nombre de levées quotidiennes. De nos jours, ces indications disparaissent progressivement, ce qui est bien dommage.

    7 types de porte ont été relevés entre 1830 et 1900. Le modèle de 1856 avait fait l’objet en 1853, du dépôt d’un brevet d’invention.

    Modifié il fut adopté en remplacement de la porte en bois, absolument muette : un petit volet laissait apparaître sur du carton amovible, soit le n° de la levée, soit le quantième du mois (cas d’une levée par jour).

    En 1868, le serrurier parisien Thiéry, imagina un système simple de cadrans émaillés, mobiles, qu’il suffisait de tourner, pour faire apparaître le n° de la levée et le jour intéressé. La fixation de ces cadrans fut améliorée en 1890, d’abord bloqués par des écrous, Foucher, successeur de Thiéry imagina des contre-poids en laiton qui facilitaient la manœuvre, tout en protégeant l’émail des cadrans. Enfin, en 1894, la porte prit la place de toute la façade ce qui permettait de voir l’intérieur de la boîte.

    La préoccupation majeure et constante de l’Administration, fut la protection du courrier contre le vol. De nombreux systèmes furent mis à l’essai, sans succès, mais dès l’origine, la porte fut munie d’un peigne denté, fixe, puis mobile en 1890, qui empêchait avec efficacité, le retrait des lettres à l’aide d’une ficelle enduite de glu.

    Dès 1830, l’administration décide un contrôle du service des facteurs. Un petit cachet en fonte fut fixé à l’intérieur de la boîte, il porte une lettre de l’alphabet dans un cercle (le W n’a jamais été utilisé en zone rurale). Cette lettre identifie la boîte car elle est différente dans chaque boîte de l’arrondissement postal. Lors de la levée le facteur doit apporter une empreinte de cachet, sur une feuille de route appelée « Part », le cachet étant encré à l’aide d’un tampon en laiton (en 1830, il s’agissait d’une spatule en bois, transportée dans un étui de cuir contenant une encre épaisse).

    Au retour de sa tournée, le facteur restitué le part qui était vérifié par le receveur et remis le lendemain au facteur pour la nouvelle tournée. Cette disposition est toujours en vigueur en 1991(&). De 1835 à 1911, chaque objet était frappé de l’empreinte de la lettre-timbre.

    Une précision sur la serrure : la forme en a été modifiée en fonction de la disposition du volet ou des cadrans, mais le principe est resté le même, elle utilise une clef forée, ne pouvant être retirée que lorsque la porte est fermée, pêne sorti.

    A partir de 1900, les boîtes en fonte furent préférées aux boîtes en bois. Plus rien ne différencie les boîtes rurales des boîtes urbaines, sauf la lettre-timbre qui existe toujours dans un cercle pour la boîte rurale et dans un carré pour les boîtes urbaines.

    Vers 1840 les communes furent autorisées à se procurer auprès de <st1:personname productid="la Direction Générale" w:st="on">la Direction Générale</st1:personname> des Postes, et à installer à leurs frais, des boîtes aux lettres dites supplémentaires « partout où les besoins de la population s’en feraient sentir » : écarts de bourg, de hameaux, sections.

    La boîte de 1830 installée sur le territoire de la dite commune, restait la boîte « principal », les autres boîtes sur le territoire de la dite commune étaient considérées comme « supplémentaires ». Ces boîtes étaient levées dans les mêmes conditions, au cours des tournées. Par contre, la lettre-timbre, toujours dans un cercle, indique la même lettre que la boîte principale mais affectée d’un chiffre.

    (&) Toujours en vigueur en 2006, le tampon encreur en deux parties en plastique du facteur est appelé familièrement « nénette » par les utilisateurs.

                                                                                               Camille Marteau

    (Monsieur Camille Marteau, aujourd’hui décédé, était le responsable du bureau de poste installé à l’intérieur même des établissements « Manufrance" à Saint-Etienne, il était membre le l’association philatélique de l’UPPTT. Groupe LOIRE et l’auteur d’un excellent ouvrage sur les « Boîtes aux lettres ». Une grande partie de ses collections est exposée au Musée du château à Montrond-les-Bains dans <st1:personname productid="la Loire." w:st="on">la Loire.</st1:personname>


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