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    <st1:PersonName productid="LA SOURCE" w:st="on">LA SOURCE</st1:PersonName> « VICTOIRE »

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    Où se trouvait cette source ? A l’extrême sud-est du territoire de notre commune. On pouvait y accéder par le chemin de halage longeant la rive droite de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName>, puis en empruntant le chemin qui remontait le ruisseau dit « <st1:PersonName productid="La Poussette" w:st="on">La Poussette</st1:PersonName> », lequel est la limite naturelle entre Cordelle et Saint-Priest-la-Roche.

    A <st1:metricconverter productid="1 kilomètre" w:st="on">1 kilomètre</st1:metricconverter> de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName> se dressaient jusqu’au printemps de 1982, 3 bâtiments, 1 hangar couvert et la villa du directeur, le tout disposé autour d’une cour.

    L’eau de la source jaillissait là, par pulsions, d’une fente existant dans un puissant dyke de porphyre quartzifère, à la température constante de 9° centigrades avec un débit régulier (même par les plus grandes sécheresses)  de <st1:metricconverter productid="10 000 litres" w:st="on">10 000 litres</st1:metricconverter> par jour.

    Mais voici l’histoire de cette petite source d’eau minérale. Chacun sait que le moindre événement survenant dans nos pays de campagne s’entourait toujours d’une auréole de légende.

    Ce fut le cas pour l’origine de cette source « Victoire » qui sourdissait sur la limite des communes de Cordelle et de St-Priest, néanmoins sur le territoire de la première citée.

    On raconte dans le pays Cordellois, qu’une paysanne prénommée Victoire possédait un âne. Jusque-là rien d’exceptionnel, quand on saura que ces bêtes de somme devaient en ce temps-là être plus nombreuses sur le territoire  de notre commune que ne le seront jamais les tracteurs ! D’ailleurs notre pays était surnommé le pays des ânes. Par ailleurs, ce fameux âne était une « fine bouche » puisqu’il avait toujours par habitude d’aller se désaltérer au même « creux ». Tenter de le faire s’abreuver ailleurs s’avérait inutile. Il refusait systématiquement toute autre boisson que celle qu’il avait découverte. Il s’en trouva fort bien, car soit disant, il ne fut jamais malade et mourut fort vieux.

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    En 1839, le docteur  J.B. Arthaud de Viry, médecin roannais, fut sans doute le premier à analyser cette eau minérale qui constituait un véritable élixir de jouvence pour notre Maître Aliboron.

    Le propriétaire Millet avait construit un petit puits carré de <st1:metricconverter productid="2 mètres" w:st="on">2 mètres</st1:metricconverter> de côté et de <st1:metricconverter productid="0,60 m" w:st="on">0,60 m</st1:metricconverter> de profondeur destiné à recueillir cette eau. La « Fontaine Millet » était née. Les gens d’alentour pouvaient ainsi venir y puiser à leur gré. A cette époque, on disait de cette eau qu’elle était froide (15°), peu abondante (son débit : <st1:metricconverter productid="11 litres" w:st="on">11 litres</st1:metricconverter> par minute) et qu’elle ne laissait échapper que quelques rares bulles d’acide carbonique à des intervalles assez éloignés.

    Par son goût, elle rappelait l’eau de Saint-Alban, mais déposait une proportion plus forte d’hydrate de fer. D’autre part, il n’était guère probable, vu sa situation et son débit, qu’elle puisse jamais être utilisée.

    Les analyses effectuées révélèrent également que l’eau recueillie à cet endroit du sol cordellois renfermait entre autres : de l’acide carbonique, des bicarbonates de soude, de potasse, de chaux, de magnésie, du chlorure de sodium, de l’alumine, de la silice, des traces de fer.

    L’Académie de Médecine de Paris et <st1:PersonName productid="la Faculté" w:st="on">la Faculté</st1:PersonName> de Lyon approuvèrent ces résultats et l’Etat, par arrêté du 29 août 1865, donna son autorisation pour l’exploitation de cette source.

    La société Grange jeune et Cie, qui exploitait la source effectua un captage plus profond et plus organisé en construisant un grand puits en ciment d’une profondeur de <st1:metricconverter productid="3 mètres" w:st="on">3 mètres</st1:metricconverter>.

    Dans un rapport qu’il faisait le 12 février 1866, devant la faculté de Médecine de Lyon, Monsieur Glénard, directeur de l’Ecole de Médecine vantait le mérite de cette production naturelle et déclarait que « l’eau  minérale de cette source est une eau fraîche, limpide, d’une saveur acidulée, très agréable, sans arrière goût amer ou salé, présentant tous les caractères des eaux alcalines gazeuses. En raison de ses importants principes magnétiques et sodiques, l’emploi quotidien de cette eau légère, résolutive sans inconvénient convient tout particulièrement aux personnes que leurs occupations privent d’exercice et dans les cas de congestions abdominales, d’entérites et de maladies de l’estomac »

    Dans la région, et cela depuis fort longtemps, cette eau avait la renommée de posséder des qualités cicatrisantes et résolutives. Il n’était pas rare de voir les paysans venir de très loin pour laver leurs coupures et leurs plaies ; celles-ci se résorbant et se cicatrisant très rapidement.

    Vers <st1:metricconverter productid="1880, M" w:st="on">1880, M</st1:metricconverter>. Forest nouveau propriétaire, essayait d’améliorer cette exploitation, en créant un petit établissement de bains moitié briques et moitié bois. Composée d’un hangar équipé de trois baignoires installées dans des cabines de sapin, cette mini-station thermale avait une fréquentation de 150 baigneurs en moyenne par an. Par ailleurs, <st1:metricconverter productid="16 000 litres" w:st="on">16 000 litres</st1:metricconverter> d’eau étaient vendus annuellement sous forme de boisson ( <st1:metricconverter productid="10 000 litres" w:st="on">10 000 litres</st1:metricconverter> sur place, au détail, plus 6 000 autres litres expédiés).<o:p> </o:p>

    En 1903 la source de Font-Poussette ou Victoire appartenait à M.M. Gaudron et Scolary. Mais l’éloignement de toute agglomération et les difficultés des communications firent que l’exploitation devint difficilement rentable et cessa avant la guerre de 14-18.

    Néanmoins, le maire de Cordelle estimait que «  dans ce site sauvage mais idéal, sur les bords de <st1:PersonName productid="la Loire" w:st="on">la Loire</st1:PersonName>, une Société et un bon hôtel avec bains seraient certain de prospérer »

    Puis l’établissement fut mis en vente et adjugé à M. Vigouroux.

    A cette époque-là, un certain Brun, qui fut aussi gérant, créa même une guinguette. Chaque fin de semaine, les jeunes des environs s’y retrouvaient pour danser. On s’y amusait bien et les gorges de <st1:PersonName productid="La Poussette" w:st="on">la Poussette</st1:PersonName> résonnaient des cris des garçons et des filles qui venaient au bal, de Cordelle et de Saint-Priest en empruntant les coursières à travers bois.

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    A la fin de l’année 1941, la station redémarrait sous la direction, d’une nouvelle entreprise qui s’intitulera « Société des Eaux Minérales de St-Priest-la-Roche.

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    En 1946, son gérant était M. Jacques Gautheron. L’installation s’était modernisée. L’eau captée et amenée dans un réservoir de <st1:metricconverter productid="6 m3" w:st="on">6 m3</st1:metricconverter> était pompée dans d’autres cuves, puis amenée à des machines qui assuraient la mise en bouteilles, le capsulage, l’étiquetage. D’autres activités complémentaires existaient également : lavage et rinçages des bouteilles en retour, stockage, expédition, service commercial. A la vente de l’eau minérale avaient été adjointes dans les dernières décennies, la fabrication et la vente de limonade et de sodas.

    N’oublions pas de préciser que cette eau minérale ne décomposait pas le vin et permettait de présenter des boissons claires et agréables. On la retrouvait couramment sur les tables régionales ; elle était même exportée en Afrique (Egypte) et en Amérique.

    Cette société des Eaux Minérales de St-Priest-la-Roche fut dirigée entre autres par M. Pharabet.

    Son dernier gérant sera M. Henri Bidault jusqu’en 1975, date de sa fermeture définitive.

    Le site a disparu dans la mise en eau du barrage de Villerest.


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