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BIEN CONNUES DANS NOS CAMPAGNES, AH, LES VACHES !<o:p></o:p>
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La vache, cest qui ?<o:p></o:p>
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Tirant son nom du latin classique « vacca », la vache est comme chacun sait, un mammifère de la race bovine, domestiqué par lhomme depuis 4 500 ans dabord pour consommer sa viande et, plus tard pour lui fournir son lait. Si lon dit couramment que, dans le cochon tout est bon, on pourrait en dire autant de la vache, qui offre à lhomme bien dautres choses que sa viande et son lait. Exception faite de lInde, région dans laquelle la vache, étant sacrée, a droit à tous les respects, toutes les dévotions, lhomme ne lui offre le clos et le couvert que pour être en mesure de lexploiter au maximum, depuis sa naissance jusquà sa mort.
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La vache ça sert à quoi ?<o:p></o:p>
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A sa naissance la vache est baptisée « taure » ou plus couramment, « génisse » (du latin classique « junix », dérivé de « juvenis » : jeune). Cette pucelle ne le reste pas longtemps : dès son premier anniversaire, que cela lui plaise ou non, elle est conduite au taureau des alentours, étalon régnant en moyenne sur 25 à 30 vaches, qui sempresse de lhonorer pour assurer sa descendance.
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Six mois plus tard, elle devient « vache » en mettant au monde un veau, quelle materne jusquau moment où le fermier le lui confisque sans ménagement, dans un but spéculatif. La vache sert dabord à cela ; elle devient alors « vache à lait », a ne pas confondre avec la « vache à eau », très appréciée des campeurs. Les hommes sabreuvent abondamment du lait des vaches et se nourrissent des nombreux produits quils en tirent. Le débit deau de lAmazone fait figure de maigre ruisseau à côté du volume de lait fourni par lensemble des vaches de la terre. Nul ne sait exactement la nature et lintensité du plaisir que les vaches peuvent prendre à se faire tâter journellement le pis, mais on peut valablement penser quelles ont beaucoup perdu sur ce point, avec lavènement de la trayeuse mécanique.
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Mais la vache nest pas éternelle, elle vieillit et sépuise à fournir son lait et à vêler sans cesse, tant et si bien que son exploitation ne vas pas la laisser disparaître de sa belle mort. Après lui avoir systématiquement dérobé ses veaux et son lait, il va lui réclamer sa viande et sa peau, avec ses cormes en sus. Conduite à labattoir, elle finira en morceau chez le boucher et le tanneur. Évidement la vache meugle ou beugle de toute cette indifférence à son égard.
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Accessoirement, la vache sert aussi à décorer le paysage (elle est quand même plus jolie à regarder quune de ses affreuses éoliennes en ferraille), en broutant dans les prairies et en regardant passer les trains. Quoi de plus charmant et bucolique que toutes ses vaches multicolores, émaillant la verdeur des pâturages et cependant attentives à tout ce qui se passe autour delles !
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Il nest pas interdit de porter au crédit de la vache le fait que son nom se rattache à une des plus belles découvertes de la médecine, la vaccination. En 1796, un médecin anglais, Édouard Jenner, expérimentant sur des vaches, met au point un produit de guérison de la variole quil appelle « vaccin ». En 1861, le français Louis Pasteur, sinspirant des principes biochimiques de Jenner, expérimente avec le succès que lon sait un vaccin préventif dune maladie qui ravageait le monde : la rage. Avec lui, la vaccination moderne est née.
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Les expressions « vaches »<o:p></o:p>
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Même en son absence, la vache est toujours présente à notre esprit, il nest, pour nous convaincre, que dextraire de notre langage des expressions rappelant le nom de cet animal.
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Certaines sont neutres et nont quun aspect imagé comique :
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Dautres prennent une allure critique :
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Quelques-unes, enfin son franchement méchantes et insultantes pour lanimal :
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On finira par la petite histoire racontée par les enfants : il sagit de quelques mots échangés entre deux animaux : le taureau sadressant à son ami le hibou lui dit :
- Toi de la chance, ta femme est « chouette », tandis que moi la mienne « ah, la vache ! ».
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Conclusion<o:p></o:p>
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0n ne peut pas parler de vache à lait, sans penser à son correspondant de la race humaine quest le contribuable. Si on ne lui emprunte ses enfants quen temps de guerre, on ne se gêne pas pour lobliger à régurgiter une bonne part du produit du travail de ses muscles et de son cerveau. La différence essentielle entre ces deux catégories de vaches à lait, réside dans le fait que, si lexploitation des vaches est entreprise par les hommes ceux-ci ont le monopole de sexploiter entre eux.
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Robert Provost (revue lANR n° 446)
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