ESSAI DE RECONSTITUTION
De l’ancienne église de Saint-Symphorien-de-Lay (1937)
Pour ce travail, nous nous sommes inspirés d’abord de ce qui reste de l’édifice primitif. Puis nous avons utilisé :
Ce qui subsiste de l’ancienne église indique bien qu’elle était de style roman, non pas le roman à plein centre de la première période, mais celui de la période suivante, où les arceaux des voûtes tendaient déjà à l’ogive sans la dessiner complètement.
L’ancienne église était un peu moins longue que celle d’à présent et beaucoup moins large. La nef centrale était la nef actuelle de saint Symphorien. La nef latérale de droite (côté de vent) n’était guère qu’un simple couloir de 2,5 mètres de largeur, celle de gauche (côté de bise) mesurait 3,90 mètres. Tout près du chœur, il y avait deux chapelles : à droite, une chapelle dédiée à la Sainte Vierge, et dont l’autel chose curieuse) était sous le vocable de saint Antoine ; à gauche, une chapelle dédiée à saint Laurent et dont l’autel était sous le vocable de saint Jean.
E n redescendant la nef, à partir du clocher, on rencontrait, adossé au premier pilier de gauche, un autel à sainte Anne ; au pilier suivant, et sous la chaire, un autel à sainte Catherine. L’autel de Notre-Dame-de-Pitié, avec son retable en bois doré, que nous possédons encore, se trouvait du côté opposé (côté de l’évangile).
Au bas de l’élise, il y avait une tribune ou les Confrères du Saint-Sacrement faisaient leurs dévotions et tenaient leurs assemblées. Les officiers de cette confrérie ne badinaient pas sur l’observation du règlement, et nous avons trouvé une liste des « incorrigibles » qui furent réprimandés, mis en pénitence et finalement « chassés ».
Mais revenons à l’église. D’après la note précise de l’architecte Le Saule, sa plus grande longueur dans œuvre était de 29,50 mètres, tandis qu’elle est maintenant de 37 mètres ; sa largeur était de 12,84 mètres, contre 18,75 mètres d’à présent.
Sa superficie totale, y compris les chapelles était de 398 m2.
Nous ne pensons pas pourtant que la toute première église, qui datait vraisemblablement de la fin du XII° siècle ait eu les dimensions que nous venons d’indiquer. Elle fut allongée dans la suite, et c’est alors, sans doute, qu’on la dota du magnifique portail gothique qui est du XVI° siècle ou plus surement du XV° siècle.
A propos de ce portail, disons un mot de la sculpture assez curieuse qui orne son tympan. Une brochure, que nous avons sous les yeux, la mentionne comme étant du XIII° siècle. Nous ne la croyons pas si ancienne. Sans doute, remarque-t-on dans le maintien de la statue la raideur et le manque d’élégance de cette époque, mais le dais sous lequel la Vierge est assise, et qui ne forme qu’un seul tout avec elle, semble bien appartenir à l’époque de la Renaissance. Quant à la date (1762) que l’on peut lire sur le socle, elle doit être tout simplement celle de la mise en place.
Attenant à l’église, il y avait le cimetière où se trouvait une chapelle dédiée à sainte Marthe. On y célébrait la messe chaque lundi, en vertu d’une prébende de 40 livres fondée au profit des prêtres du pays. Voilà pourquoi Claude Givre, natif de Saint-Symphorien et curé de Croizet, fut pendant quelques temps le bénéficiaire de cette prébende.
Nous n’avons rien dit encore du clocher. Il renfermait quatre cloches, et il était, dans ses grandes lignes, tel que nous le voyons aujourd’hui.