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LA ROUTE AUTREFOIS ENTRE ROANNE (Loire) ET LYON (Rhône)

Histoire de la Chapelle de Montcizor

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Histoire de la Chapelle Sainte-Anne de Montcizord

 

  1. PREAMBULE :

 

Le texte ci-après est tiré de la brochure rédigée en 1987 à l’occasion du 125eme anniversaire

de la chapelle Ste-Anne de Montcizord par André ORSINI, époux de Marie-Antoinette

DUPERRAY, descendante d’Antoine LAFFAY et de Marie-Jeanne CHERPIN, les constructeurs.

 

25 ans plus tard, en 2012, nous fêtons le 150eme anniversaire de la chapelle.

Une association vient d’être créée pour organiser dans un premier temps la célébration de

cet anniversaire. Dans un deuxième temps, l’objectif de cette association sera d’assurer et

de pérenniser « l’entretien, la sauvegarde et l’animation de la chapelle de Montcizord, afin de

la maintenir comme un lieu de mémoire patrimoniale, de recueillement et de culte lié à la

paroisse de Sainte Anne de Val de Gand ».

 

A l’occasion de cet anniversaire, il nous a semblé utile de faire connaitre aux nouvelles

générations cette très belle histoire. En la diffusant largement, nous voulons aussi rendre

hommage au bâtisseur de la chapelle, ainsi qu’à tous les habitants de Montcizord (la voisinée) qui l'ont aidé dans cette tâche difficile. Rappelons que les habitants de Montcizord étaient à l’époque des cultivateurs et des tisserands de condition très modeste.

 

Pour situer plus simplement la filiation, Antoine LAFFAY était le grand-père de la grand-mère

de Marie-Antoinette DUPERRAY-ORSINI. Sa grand-mère s’appelait Antoinette MOINEDUPERRAY,

son arrière-grand-mère, Madeleine LAFFAY (1841-1904), était la fille cadette du

couple LAFFAY-CHERPIN.

 

 

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Au départ, Antoine LAFFAY et Marie-Jeanne CHERPIN étaient chacun veuf d’un premier

mariage. De sa précédente union, Antoine LAFFAY n’avait pas eu d’enfant, en revanche

Marie-Jeanne CHERPIN était mère d'une fille, nommée Marie RATIGNAT, qui a eu une

descendance, parmi laquelle nous citerons les familles connues CANTIN, PERRIN, MIGNARD,

peut-être d’autres encore à découvrir.

 

De ce second mariage, Antoine LAFFAY et Marie-Jeanne CHERPIN auront 12 enfants.

Pendant longtemps seuls 9 enfants étaient connus.

 

En repartant des registres d'Etat-Civil désormais numérisés jusqu'à l'orée du XXe siècle et

consultables sur Internet, Alain FELTEN, époux de Marie-Noëlle BOACHON (petite-fille

MOINE), poursuivant le travail entrepris par André ORSINI, a pu rétablir cette famille

LAFFAY-CHERPIN dans son intégralité. Un certain mystère persiste toutefois, car pour

certains de ses membres aucune date de mariage ou de décès n'est connue. Que sont-ils

devenus ?

 

Avant de reproduire ci-dessous le texte d’André ORSINI, nous tenons à le remercier et à lui

rendre hommage pour le colossal travail de recherches généalogiques effectuées. A cette

époque héroïque, il s’est rendu dans chaque mairie pour consulter un nombre incalculable de registres d’état civil et de baptêmes (au risque de se trouver enfermé, le soir à l’heure de

fermeture… et ce fut effectivement ce qui lui arriva ! ). Il a effectué également de

nombreuses recherches par courrier. Donc, une nouvelle fois, nous tenons à redire un grand

MERCI à André.

Rédigé le 20 Mai 2012

par Jean-Pierre Boachon et Alain Felten

 

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  1. REPRODUCTION DU TEXTE D’André ORSINI

 

Certains s’interrogeront sur l’utilité de cette brochure consacrée à la chapelle de

Montcizord, dans la Loire, entre Fourneaux et St-Symphorien-de-Lay, sur le territoire

de cette dernière commune.

 

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Voir taille réelle

 

A l’écart des grandes routes, cette modeste construction est depuis plus d’un siècle le point

de rassemblement de toute une famille : discrète, champêtre, calme, perdue dans le silence

des chemins ruraux, dédiée à Ste Anne la mère de la Vierge Marie. Elle a vu passer et verra

sûrement passer encore beaucoup de monde. Les uns sont là pour prier, d’autres pour s’y

reposer ; certains s’arrêtent ici pour y retrouver des souvenirs, et les plus jeunes aiment

découvrir une chapelle dont on parle en famille… Quel que soit notre degré de spiritualité ou

d’indifférence, nous sommes tous en marche. Une halte est parfois nécessaire.

 

 

 

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D’après le « Dictionnaire topographique du Forez » (Dufour), en 1402 un nommé Durandus de

Montissol de Symphorien rédige son testament ; cela prouve qu’au début du XVème siècle, il y

avait déjà là quelques habitations.

 

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Voir taille réelle
Sur la carte de Cassini (XVIIème siècle), un monument religieux existait au hameau de

Montcizord : croix, chapelle ou simple oratoire ? Impossible de le préciser car textes ou

croquis sont muets sur ce sujet encore aujourd’hui.

La chapelle actuelle a été bâtie en 1862 comme l’indique une inscription au-dessus de la porte.

Selon une tradition orale qui m’a été rapportée par Antoinette Moine, petite-fille des

fondateurs et confirmée par d’autres personnes, voici l’origine de cette construction :

Antoine LAFFAY (1794-1868) voyant sa femme Jeanne-Marie CHERPIN (1799-1876) très

gravement malade, se met en route à pied pour Ars ; là, il se faufile dans la foule pour

rencontrer l’abbé Jean-Marie VIANNEY. Après avoir écouté le pèlerin, le saint curé promet

de prier Dieu pour la guérison et demande l’édification d’une chapelle dédiée à Sainte Anne,

patronne des tisserands. De retour à Montcizord, Antoine LAFFAY voit les forces revenir

chez sa femme qui reprend bientôt la lourde tâche de mère de neuf enfants et d’épouse

attentive et dévouée.

Le couple LAFFAY-CHERPIN est enterré dans le cimetière de St-Symphorien-de-Lay dans la

première tombe à gauche en entrant.

Les habitants du hameau ont participé à cette construction comme l’a attesté Antoine

LAFFAY lui-même sur un petit carnet. On peut y lire :

- page 26 : cette chapelle a été construite en 1862, la soixante huitième année de

mon âge et de mon épouse la soixante troisième et qui sommes l’un et l’autre parrain

et marraine de la petite cloche et qui a été bénie le 8 décembre de ladite année.

 

 

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- page 27 : et la chapelle bénie et dédiée sous l’invocation de Ste Anne et le chemin

de croix béni et érigé le 6 avril susdite année sous le règne de Napoléon III et de

Mr Jean ROUX curé de la paroisse, chanoine honoraire de Lyon et de Mr Jean-

Baptiste DUMOLIN maire de la commune.

page 16 : La chapelle a été bénie par Mr ROUX, curé, qui a dit la messe pour la

première fois à la chapelle le huit septembre et qui a donné dix francs.

- page 26 : J’ai fourni moi-même toute la pierre brute, fait les fondements, tout le

toit, charpente, crépi dedans et dehors, fait le carrelage et l’autel.

- Les noms de ceux qui ont contribué par quelque don ou charroi sont indiqués cidevant.

- Les pages précédentes contiennent la longue liste des donateurs d’argent, de

charrois gratuits pour le transport du sable, de la chaux, du sable ou de pierre …

d’une nappe d’autel, de bouquets … Tous voulaient une belle chapelle.

- Ajoutons que la cloche porte cette inscription :

- Sit nomen domini benedictum

- Parrain : Antoine Laffay

- Marraine : Jeanne-Marie Cherpin

- Propriétaire à St-Symphorien-de-Lay

- Curé de la paroisse : Jean Roux chanoine honoraire de Lyon

- Burdin fils aîné, fondeur à Lyon 1863

Dimension de la Chapelle : 7 mètres de longueur par 3 mètres de largeur.

Au début du XXème siècle, la façade était ornée par une statue disparue depuis.

En construisant cette chapelle, les gens de Montcizord n’ont-ils pas voulu exprimer qu’il ne

suffit pas d’être chrétien le dimanche quand on se déplace pour aller à l’église mais que la vie

au hameau, dans les champs ou à l’atelier doit être toute entière orientée vers Dieu. La

présence de cette chapelle, au milieu de la campagne, nous rappelle notre devoir de sanctifier

notre travail, de ne pas nous laisser accaparer par les soucis matériels mais de regarder vers

le ciel. Depuis 1862, combien s’y sont arrêtés sur le chemin de l’usine ou en partant labourer ?

On peut imaginer la vie de hameau avec ses 33 foyers et ses 142 habitants autour de la

chapelle toute neuve ; il y avait alors 77 enfants ou jeunes gens. Quelle animation avec des

soirées en commun ! « nous avons commencé les veillées le 9 octobre 1860…nous avons quitté

les veillées le 9 mars 1861, un samedi », peut-on lire sur un petit carnet.

En 1962, la messe du Centenaire a été célébrée par l’Abbé André MOINE , petit-fils

d’Antoine LAFFAY et de Jeanne-Marie CHERPIN ; il était alors curé de Fourneaux.

Mise en vente par les services fiscaux chargés du Domaine, la chapelle est achetée par Jean

LAFFAY et Robert CHAIZE le 20 janvier 1971 ; mais elle reste ouverte à tous.

 

 

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Bien sûr, on ignore pratiquement tout de Anne, cette femme juive dont le nom signifie « la

gracieuse » ; avec Joachim son époux, elle fut honorée dès les premiers siècles de l’église.

L’empereur Justinien Ier et fit bâtir à Constantinople une église sous son vocable vers 550.

Justinien II en fonda une autre vers 705 ; le corps de la sainte fut apporté dit-on de

Palestine à Constantinople en 710. Anne (fête le 26 juillet) est le modèle accompli de vertu

pour les personnes engagées dans la voie du mariage ; elle a formé la Vierge Marie à

l’innocence et à la piété et on peut imaginer qu’elle fut une grand-mère admirable pour Jésus.

Pourquoi ne pas la choisir comme patronne des grands-mères ?

Si les évangiles canoniques ne parlent ni de Anne ni de Joachim, il est bon de rappeler ce qu’en

disent les évangiles apocryphes : triste de sa stérilité, Joachim se retire au désert : « la

prière sera ma nourriture et ma boisson ». S’arrachant à son chagrin, Anne descend au jardin

et voit un nid de passereaux : « pitié de moi ! je ne ressemble même pas aux oiseaux du ciel

qui sont féconds ! Pitié Seigneur ! Alors un ange apparaît : Anne, tu enfanteras et l’on parlera

de ta progéniture sur toute la terre ». Averti, Joachim revient avec ses troupeaux pour faire

des offrandes au Temple. Au terme de sa grossesse, Anne accouche d’une fille ; « elle a été

glorifiée en ce jour ! elle se nommera Marie ». Si la légende est belle, elle n’enlève rien au

mérite de cette mère parfaite.

Rappelons l’apparition de Ste Anne, près d’Auray (Morbihan), en 1623, à Yves Nicolazic ; d’où

un important lieu de pèlerinage.

. . . / . . .

GENEALOGIE DESCENDANTE

Comment a-t-elle été établie ?

S’il est relativement aisé d’établir une généalogie ascendante, rechercher les descendants

d’un couple est beaucoup plus difficile. Les familles éclatent, se dispersent, vivent un

affaiblissement des liens affectifs entre ses différents membres au gré des mutations

professionnelles. Si au XIXème siècle on vivait et mourait à l’ombre de son clocher, en cette

fin du XXème siècle les distances semblent se raccourcir à quelques heures de voiture, de

TGV ou d’avion.

Alors, comment retrouver tout le monde ? établir la liste de tous les descendants du couple

LAFFAY-CHERPIN est une tâche délicate : patience, mémoire, ténacité sont nécessaires. Bien

sûr, nous avons consulté les actes d’état-civil ; ensuite, il y a eu des contacts directs, des

renseignements de bouche à oreille, et enfin, l’expédition de nombreuses lettres ; certaines

ont eu des réponses –merci à tous- d’autres n’ont pas provoqué de réponse ; il est toujours

temps de répondre.

Cette généalogie descendante est donc incomplète ; il y a certainement des erreurs qu’il est

toujours possible de corriger.

. . . / . . .

 

 

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Voici donc quelques éléments de la vie d’une famille dont l’origine est dans l’acte de foi

d’Antoine LAFFAY et de Jeanne-Marie CHERPIN réalisé dans cette humble chapelle de

Moncizord.

Il faudrait maintenant que chaque famille conserve un exemplaire de cette brochure

(photocopie autorisée) tenu à jour et complété de génération en génération.

Merci encore à tous ceux qui m’ont apporté leur aide.

Un dernier vœu : selon nos connaissances actuelles, le nom de LAFFAY n’est plus porté que par

des filles. Quand elles se marieront, pourquoi ne pas associer ce nom de LAFFAY à celui de

leur époux ?

J’attends vos remarques, vos corrections, de nouvelles informations au fur et à mesure des

évènements familiaux pour une mise à jour permanente. Merci.

ORSINI André

1987

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G
Un grand merci à tous ceux qui veillent à sauvegarder ce lieu. Il était cher à ma mère, habitante de Lay, qui, en 1939, venait (à pied !) implorer la protection de Ste-Anne pour les hommes de la famille rappelés sous les drapeaux. Elle s'appelait Anne-Marie.
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