LE TRESOR DE LAY (I°partie)<o:p></o:p>
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Texte de monsieur Pierre FUSTIER
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</o:p>Au III° siècle, à lépoque ou la domination romaine
sétend sur <st1:PersonName productid="la Gaule" w:st="on">la Gaule</st1:PersonName>
qui devient complètement romaine, quétait Saint-Symphorien-de-Lay ? Il
est assez difficile de la savoir, parce-que son nom nest pas latin. Les
communes qui portent un nom de saint sont généralement du Moyen-Âge.
Plus ancienne est certainement la ville forte de Lay, dont le bourg de Saint-Symphorien nétait quune émanation. Il nest pas question de Lay avant le Moyen-Âge où cétait une châtellenie des Sires de Beaujeu.
On manque donc complètement de renseignements écrits, et quant aux renseignements monumentaux, aux trouvailles dédifices, ou autres, il ny en a pas eu. Il est très probable que notre région était une région extrêmement boisée, comme le dit le nom de Lay (qui veut dire forêt en ancien français).
La seule originalité ce cette région était dêtre traversés par un grand nombre de routes. Une des principales était notre National 7 actuelle. Tous les passants se succédaient, et les grands personnages, y compris plusieurs rois de France, et un nombre immense de célébrités de toutes espèces fréquentaient cette route.
Mais cette route nétait pas unique, et je vais vous dire ce qui me fait penser et ma amené à mintéresser à cette question des routes traversant.
En 1949, une trouvaille assez importante, et sortant un peu de lordinaire, a été faite sur le territoire de la commune de Lay. On réparait la petite voie vicinale D 13 et on élargissait un tournant quand le cantonnier Rodriguez, un Portugais, a trouvé un débris de muraille. Il nen a pas fait grande importance. Comme il tirait du sable, il a décapé, un peu, et est tombé sur une espèce de pavement grossier, et, sous une pierre, il a trouvé un trésor.
Ce trésor se présentait, à dit Rodriguez, sous la forme dun saucisson, cest à dire un cylindre assez long, un pied environ, et dune dizaine de centimètres de diamètre. IL semblait être enveloppé dans une matière noirâtre, peut-être du cuir, peut-être du bois. En tous cas très pressé par la curiosité, Rodriguez détruit lenveloppe, ce qui est très regrettable et il a trouvé un nombre considérable de pièces romaines, en argent, dit-on en réalité en très bas alliage dargent, comme on faisait à cette époque où linflation se faisait sous forme daltération des monnaies.
Ces monnaies étaient empilées de façon assez régulière. Elles ont été nettoyées, décapées, et présentées à un spécialiste qui a étudié ce trésor au point de vue des dates.
Ces 1127 pièces, qui étaient des « deniers » dont quelques-unes plus grandes que les autres et quon appelle des pièces antonymes, qui valaient 2 deniers ; sétageaient en grande majorité, entre les règnes dHADRIEN LE PIEUX, qui a vécu de 117 à 138 après J.C., jusqu'au règne dALEXANDRE SEVERE, en 222-235 après J.C. donc sur une période assez restreinte.
Le plus grand nombre de ces pièces appartenait à la dynastie SEPTIME SEVERE.
SEPTIME SEVERE était un arabe, il a été un très grand Empereur car il rétablit lordre dans lEmpire qui était à ce moment là complètement en décomposition. Il a fondé une dynastie.
Père de deux fils : CARACALLA et GETA (né à Lyon). CARACALLA a assassiné son frère pour prendre sa place. Ensuite, il y a eu deux empereurs doccasion, avant larrivée des Empereurs Syriens. Leurs droits venaient de ce que la femme de Sévère était une Syrienne, qui sappelait JULIA DOMNA. Elle avait deux surs et ses deux surs ont été les mères de deux nouveaux Empereurs : HELIOGABALE, prêtre de Cybelle, excentrique aux murs douteuses et puis lui a succédé un très bon Empereur ALEXANDRE SEVERE, qui était un garçon plein de bonne intentions, qui adorait tous les dieux (il avait mis le Christ parmi ses dieux personnels), il a essayé de remettre un peu dordre dans lEmpire, mais il a été assassiné, il navait que 25 ans.
Cest ALEXANDRE SEVERE dont le denier le plus récent marque la date denfouissement du trésor. Il est évident quon ne pouvait pas le faire descendre plus bas.
Cest donc vers 235 au maximum, que le trésor a été enfoui. Cette époque était une époque de grand trouble dans lEmpire. Il y avait eu de nombreuses invasions dAlamans, tribus germaniques dévastatrices.
On peut faire lhypothèse que ce trésor a été enfoui dans la crainte de lévasion. Et les fouilles que jai fait entreprendre ensuite ont donné quelques consistances à cette Hypothèse. Avec lautorisation du Service des Fouilles, on a continué, aux frais de la commune de Lay, a dégagé complètement un mur, un débris de mur dune quinzaine de mètres de profondeur et un autre mur perpendiculaire, dune maçonnerie assez pauvre. Dans un coin du bâtiment, il y avait des restes dun foyer de cuisine, rudimentaire, caractérisé par des cendres de bois et des ossements danimaux. Il y avait aussi des débris de verre, des clous, un pavement et un drainage destiné à rendre le sol moins humide.
Cest sous une pierre du canal de drainage quavait été enfoui le trésor.
Aux environs de cette bâtisse existe un chemin très ancien, qui est très fréquenté, il passe au Brêts, il croise là le chemin de Régny à Saint-Symphorien-de-lay, tout à fait sur le plateau.
Jai remarqué que ce chemin très ancien servait encore de route dEtat au XVIII° siècle. Il allait vers Amplepuis, et dans la direction opposée vers Roanne.
Jai fait fouiller un tronçon, qui était complètement envahi de végétation, et on a trouvé là une chaussée romaine très caractérisée, avec son empierrement très solide, très bombé, et très étroit ; cette chaussée passait devant le petit bâtiment en question..