RADIO VAL DE REINS INTERVIEW "LES CHEMINS DU PASSE"

23.03.2010

Quand RVR rencontre CDP<o:p></o:p>

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Interview en ce début 2010 de Bertrand Lacroix Vice-président de l’Association des Chemins du Passé par la Radio Régionale « Radio, Val, de Reins (1) » d’Amplepuis (Rhône)<o:p></o:p>

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RVR : Bonjour. Nous avons le plaisir de vous accueillir aujourd’hui dans nos locaux pour parler avec vous d’une Association ancienne, bien connue sur la région, et qui se nomme « Les Chemins du Passé ». Pouvez vous nous la présenter et nous dire pour quelles raisons, elle se nomme ainsi.<o:p></o:p>

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CDP : C’est également un plaisir pour nous d’être sur les ondes de RVR qui est très ancienne, elle aussi.

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Notre association a été fondée en 1966 par la volonté de quelques personnes qui souhaitaient que se fassent connaître et que se conservent notre histoire locale, notre patrimoine et notre culture locale. C’est une voie romaine qui fut à l’origine de l’Association. En effet, Mr Pierre Fustier, récemment installé à Fourneaux, au château de l’Aubépin, entreprit des recherches locales sur les moyens de communication entre la Loire et la Saône, et en particulier sur les voies romaines. Une équipe se regroupa autour de lui, dans le but de faire partager les découvertes et les investigations.

Fondée par Antonin Becaud, notre premier président, l’Association regroupait diverses personnalités et quelques membres. Citons entre autres Mr Bal, Chenevier, Coquard, Vignon Joseph et Vignon André. Son but est de valoriser le patrimoine local. De tout cet ensemble est née l’Association type loi de 1901 « Les Chemins du Passé ». A ce moment là, elle est la première association culturelle du Roannais.

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Vous m’avez questionné sur l’origine du nom.

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Particulièrement perspicace, Madame Bal, épouse du notaire local, propose un nom : « Les Chemins du passé ». L’association des deux noms « Chemins » et « Passé » donne l’ambition au groupe : notre région est un lieu de passage, un chemin tant et tant emprunté et depuis si longtemps ; en plus, le groupe se donne la mission d’en faire revivre le riche passé. A l’unanimité, le nom est approuvé.

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Aujourd’hui, notre association s’intéresse plus particulièrement au 16 communes du canton de St Symphorien de Lay (Chirassimont, Cordelle, Croizet sur Gand, Fourneaux, Lay, Machézal, Neaux, Neulise, Pradines, Régny, St Cyr de Favières, St Just la Pendue,St Priest la Roche, St Symphorien de Lay, St Victor sur Rhins, Vendranges) et c’est environ 70 personnes qui sont adhérentes, dont une douzaine participent chaque mois à nos réunions qui ont lieu tous les 3^ème vendredi de chaque mois, à notre local de St Symphorien, à 20 heures. Bienvenue si vous êtes intéressés. .

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RVR : Les plus anciens de notre région se rappellent des foules immenses qui fréquentaient les expositions à St Symphorien. Parlez nous de leur montage, de leur fréquence.<o:p></o:p>

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CDP : Dès la création de l’Association, une exposition annuelle est mise en place. Il n’y eut pratiquement jamais de manques d’idées à présenter mais de l’idée à l’exposition, le chemin est long. Là encore, il faut admirer le formidable enthousiasme d’Antonin Becaud pour le choix des thèmes, l’organisation, l’implication de la population et particulièrement des commerçants. De nos jours, c’est toujours vrai : la personnalité du président d’une Association, quelle qu’elle soit, influence inexorablement son dynamisme.

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Les premières expositions connurent un succès important tant au point de vue de la fréquentation que des sujets abordés ou de leur présentation. La presse locale d’alors confirme les milliers de visiteurs qui se sont déplacés les premières années. Il est vrai que les sujets abordés attirent d’abord le public local puis, avec le succès, déborde très vite sur un périmètre plus vaste. La télévision ne connaît pas encore son succès actuel.

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Citons quelques exemples de thèmes exposés : les documents et photographies de notre canton et de celui de Néronde, la Route, poumon vital de notre région, Napoléon, les conteurs, les Histoires étranges d’autrefois, les écoliers, « Il y a cent ans, la femme… », les heures dorées. etc…etc. Rappelons quand même que pour cette dernière, les visiteurs faisaient la queue sur la rue pour accéder aux étages et montaient les escaliers par trois, côte à côte.

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RVR : J’ai souvenance d’une exposition sur la guerre de 1914-1918. Rappelez nous les circonstances. <o:p></o:p>

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CDP : C’était en effet en 1984 que cette exposition eut lieu. Le Crédit agricole nous ouvrit ses locaux et permit alors aux visiteurs de se rendre compte de l’horreur qu’avaient connu leurs grands pères. Les plus anciens étaient là et ce fut dur pour eux de revoir ces moments atroces mais encore si proches pour eux.

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RVR : Les expositions continuent-elles toujours. <o:p></o:p>

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CDP : Oui, les expositions continuent. Cette année par exemple, nous avons exposé sur les 1000 ans de la naissance de Cluny (exposition temporaire qui a eu lieu des samedis 7-14 et 21 novembre et les dimanches 8-15 et 22 novembre). Cette exposition itinérante a été réalisée par le conseil général qui l’installe dans les villages qui possèdent un patrimoine clunisien, comme c’est le cas de St Symph avec son bâtiment de la Cloitre. Et pour l’année prochaine, nous sommes en préparation d’une exposition qui portera sur le thème du train local aux diverses époques. Un fascicule devrait accompagner l’exposition pour en conserver la mémoire.

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Ces expositions ont lieu dans la Chapelle St Charles (300m²) qui nous est gracieusement prêtée par la municipalité de St Symphorien, que nous remercions ici.

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RVR : En dehors des expositions, quelles sont vos activités ? Sorties, publications…<o:p></o:p>

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CDP : Nous possédons un centre d’études, trop peu fréquenté à notre goût, qui permet aux lecteurs qui le souhaitent d’accéder à la consultation de tous nos ouvrages et études locales.

Pour le consulter, il suffit de prendre contact avec un membre de l’association ou avec Isabelle Pignard, notre présidente actuelle, de Croizet sur Gand. Téléphone : 06 80 06 25 40, en dehors des heures de travail.

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Avec le virage dans les années 1990 de l’arrivée de l’informatique, nous avons du nous mettre au goût du jour, afin que, comme une personne nous l’avait fait remarquer avec ironie, « Les Chemins du Passé ne deviennent pas les Chemins dépassés ». Un peu piqués au vif, les membres ont su alors parfaitement réagir et créé un blog qui affiche aujourd’hui plus de 63 000 visiteurs différents. Il sert de référence pour la connaissance de notre histoire

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Si la présidence d’Antonin Becaud ne fut pas très abondante en publications écrites, la relève va vite combler la carence. Sous l’impulsion soutenue et tellement appréciée de Gabriel Fouillant, également président dans les années 90, la bibliothèque locale va vite s’enrichir de monographies locales, toutes aussi poussées les unes que les autres. St Symphorien de Lay, notre chef lieu de canton, a sorti le dernier tome de 600 pages sur ses deux derniers siècles d’histoire, il y a juste un an. Cet ouvrage est disponible à la librairie de St Symphorien de Lay, ainsi qu’à l’Office de Tourisme situé dans les locaux de la Tête Noire.

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Les deux autres tomes racontant l’histoire de cette commune sont également en vente à la librairie et à l’Office de Tourisme.

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Le premier tome aborde la partie préhistoire jusqu’au XVIème siècle, avec une riche documentation sur toute la présence romaine locale et les découvertes de villas et de trésors monétaires. Suit alors la partie moyenâgeuse avec la création du village puis la guerre de Cent, les sanglantes guerres de religion etc.

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Située sur un lieu de passage obligatoire entre le bassin de la Loire et celui de la Saöne, car le plus étroit géographiquement, la redoutable et redoutée montagne de Tarare nous livre ses secrets dans le tome II qui couvre la période du XVIème au XVIIIème siècle avec toutes les célébrités et autres personnages pittoresques qui l’ont foulée.

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Parler de notre région sans aborder le fameux relais de la Tête Noire nous laisserait ignorer un bâtiment d’une valeur architecturale et historique reconnue et tellement appréciée des visiteurs. Avec toute l’insécurité qui y est liée, avec la Terreur engendrée par les évènements, la période Révolutionnaire est ensuite abordée, pour faire place aux passages de Napoléon à la tête de l’armée d’Italie, puis du Pape Pie VII qui va couronner le futur Empereur qui repassera ensuite à la fin de son règne et saluera sa mère réfugiée au Couvent de Pradines. Que d’épisodes historiques évoqués par notre grand ami décédé Gabriel Fouillant.

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Suite à une promesse que nous lui avions faite, notre association se devait de terminer son oeuvre. Nous avons vu que c’était chose faite et nous pouvons dire aujourd’hui que c’est un succès car le tirage du tome III s’épuise. Vous y trouverez abordés, pour les deux derniers siècles, la partie agriculture, associations, bâtiments communaux,commerces, industries, artisanat, administration, guerres, hameaux, religieux, routes, trains, réalisations communales etc, bref tout ce qui fait la vie d’une commune normale. A titre d’exemple de l’intérêt du livre, puis je me permettre de vous poser une question toute simple ? Le marché est installé depuis un temps immémorial à St Symphorien, le jeudi matin ? Auriez – vous une idée de la date de l’installation ? Non ? Et bien les premières délibérations du Conseil Municipal à ce sujet remontent à 1840. Et oui, il y a 170 ans que le marché anime notre place le jeudi matin. C’est là une des informations que vous pourrez trouver dans ce livre, au milieu de tellement d’autres.

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Le dynamisme et le besoin de communiquer de Gabriel Fouillant vont entraîner à sa suite d’autres membres qui sauront à leur tour conserver les maillons de cette longue chaîne que constitue l’histoire d’un pays et d’une région. « Ce que tu as trouvé écrit, tu dois le transmettre, l’écrire, afin que d’autres, à leur tour, puissent en profiter », nous disait-il inlassablement en insistant sur la véracité des écrits. Il fut pour nous un exemple et un maître inimitable.

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Depuis le formidable élan donné par Gabriel Fouillant, près d’une centaine d’ouvrages ont été publiés et font maintenant référence locale. Quelle impulsion !!!

Les derniers en date : les légendes locales (sorties le 3 octobre dernier) et les maisons fortes. Dans ces ouvrages, nous avons fait revivre un bout d’histoire de nos 16 communes du canton. Ces ouvrages sont également disponibles en librairie de St Symph.

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En dehors des publications, nous faisons également des visites dans les communes voisines pour participer à la diffusion de l’information culturelle et dans le but de communiquer avec les gens. Nous remercions aujourd’hui les maires qui nous accueillent aimablement.

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Pour partager notre goût de la culture, nous organisons également des sorties entre membres. Ainsi, il y a quelques mois, nous avons visité le Brionnais avec ses magnifiques églises romanes. Le Crozet nous a accueilli ; Montbrison nous a permis d’intervenir à son festival d’histoire en présentant des thèses d’étudiants locaux, l’Aubépin nous a ouvert les portes de son château. La découverte d’autres lieux historiques est toujours enrichissante pour les membres de notre Association. Nous pouvons aussi accueillir des groupes qui demandent un accompagnement pour des visites guidées. Cette formule nous a permis plusieurs fois déjà de faire visiter les villages historiques de Lay ou de Régny, le relais de la Tête Noire, les tableaux de la collection Fesch qui se trouvent dans l’église de St Symphorien ou encore le route elle-même à ses diverses époques et dénominations : voie romaine, puis grand chemin charretier, puis route royale, impériale et enfin RN 7 (RN 8 au départ). L’ancienneté et le sérieux de notre association sont un gage de reconnaissance pour les visiteurs. .

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RVR : Pour conclure, comment voyez-vous l’évolution de votre Association ?<o:p></o:p>

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CDP : Je pense qu’un mot tout simple de Gabriel Fouillant résume notre action : « Dans n’importe quel village où je suis allé, disait-il, j’ai toujours trouvé au moins une personne qui s’intéressait à l’histoire de son pays ». Si notre Association, dans ce monde où tout va si vite, est capable d’assurer le lien entre ces personnes des petits villages, alors notre rôle est partiellement rempli.

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Notre devoir est de connaître notre histoire, de la faire partager et surtout de la transmettre aux générations futures.

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Merci de cet entretien et longue vie à Radio Val de Reins, qui, elle aussi, participe à sa façon, à cette longue chaîne humaine à travers les siècles. Ce serait vraiment dommage de la rompre.

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(1) La rivière qui passe dans le département du Rhône s’écrit : Reins dans celui-ci, mais à la particularité de changer son orthographe : en Rhins dans le département de la Loire.