« RAMASSER LA FEUILLE », « CUEILLIR DES SIMPLES »
Les plantes médicinales ont toujours joué un rôle important dans la thérapeutique d’autrefois, et malgré la découverte des produits de synthèses, les extraits de plantes gardent encore aujourd’hui une valeur thérapeutique importante pour le traitement de certaines maladies.
Les régions les plus importantes pour le ramassage des plantes médicinales sont les départements du Massif Central : Ardèche, Puy-de-Dôme, Haute-Loire, Loire, Cantal, Lozère, auxquels il faut y ajouter la Drôme et l’Isère.
Autrefois il existait des foires à l’arrière-saison dans les montagnes où l’on pouvait vendre à des collecteurs, les récoltes de l’été. Ainsi, dans le Massif Central, on trouvait des foires de violettes séchées. Les pâtres qui descendaient des hauteurs avec leurs troupeaux rapportaient les herbes recueillies à leurs moments perdus et avaient été encouragés dans ce travail en étant sur de pouvoir tirer partie de leur ramassage. Aujourd’hui, le ramassage consiste surtout en armoise, arnica, aubépine, busserole, centaurée, digitale, gentiane, marron d’Inde, myrtilles (airelles), mousse de pin et de chêne, petit houx, feuilles de frêne, de châtaignier, de noyer, pied-de-chat, bourgeons de pins, salicaire, saponaire, saule, sauge, serpolet.
Dans certaines régions notamment dans le Mont du Forez, à Eglissoles, à Saint-Anthème, à Chalmazel, des essais de séchoirs spéciaux ont été organisés par certains ramasseurs. Les installations de certains laboratoires pharmaceutiques ont déjà discipliné et donné un regain d’activité à certains ramassages, comme ils ont encouragé la culture de certaine plantes médicinales dans quelques régions de la France.
« Ramasser la feuille », comme on disait autrefois, « cueillir des simples », comme on le dit aussi, ne permettra jamais de gagner une fortune, mais cela peut permettre d’apporter un sérieux appoint dans un budget, dès que deux ou trois enfants d’une même famille se donnent la peine d’employer leurs promenades de fin de semaine et certaines heures de leurs courses en forêt pendant leurs vacances d’été.
C’est une occupation qu’il faut encourager dans toutes les écoles, en en parlant et en intéressant les enfants aux richesses qui existent dans les bois et les près et dont on oublie trop souvent de tirer parti, comme on le fait depuis longtemps dans les pays étrangers.
André Plichet (Extrait de « La Presse Médicale » du N° 73 du 5 novembre