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LA ROUTE AUTREFOIS ENTRE ROANNE (Loire) ET LYON (Rhône)

REGNY : DU MARBRE NOIR DE « PIETRE QUALITE… »

 

illustration : le bénitier en marbre noir de l'église de NEAUX

 

REGNY : DU MARBRE NOIR DE « PIETRE QUALITE… »

 

Exploitées dès le XVII° siècle, les bancs de roche étaient assez épais pour fournir quelques pierres de taille et des blocs que les marbriers sciaient et polissaient à Roanne et à Lyon.

Appelé « marbre de Régny » il était en fait extrait de deux carrières situées sur le territoire de Saint-Symphorien-de-Lay, mais travaillé de l’autre côté du ruisseau sur le territoire de Régny. Ces carrières de la Marine devinrent réellement régnyçoises après l’annexion de ces quartiers par la commune à la fin du XIX° siècle.

Actuellement recouverte par la végétation, on trouve l’entrée de la carrière  sur la rive gauche du Refouivy, à côté de la ligne de chemin de fer.

 

Le marbre de Régny se présente sous forme de roche grise bleuâtre, coupée de veines spathiques blanches. Ces « qualités » sont évoquées dès 1751 par Dezallier d’Argenville ou Alléon-Dulac en 1795.

Passinge releva également en 1797 « son analogie avec le marbre de Thizy. Par ailleurs, le même naturaliste fit connaître, placé au-dessus des marbres, le grès anthracifère à restes végétaux charbonneux. »

 

Décrit comme très cassant, dur, lourd, ne résistant pas au feu, s’écaillant ou se fendant à l’air, se détruisant à l’eau, et, cerise sur le gâteau, « dégageant une odeur fétide lorsqu’on le racle avec un couteau » et « triste à la vue », mais quand même « d’un beau poli », il est utilisé « au défaut d’autres pierres de taille » à Régny et dans les bourgs environnant pour base de maçonnerie, parements de murailles, chambranles de portes, frontons de cheminée, linteaux, dallage d’église, margelle de puits, seuils de portes ou jambages de croisées, dans les églises et habitations.

 

Octavian et Pierre Ferla, « maîtres tailleurs de pierre à Régny » ont ainsi réalisés le bénitier de l’église Sainte-Marguerite de Neaux, posé le 9 mars 1732, tel que le décrit le curé de la paroisse, Pascal Durand : « Ce grand bénitier en marbre noir, ainsi que ceux de la plupart de nos églises et chapelles des paroisses environnantes, proviennent des carrières de Régny d’où ils ont été extraits et taillés à Régny. »

 

On le retrouve aussi sur les dalles et les nefs, les bénitiers et les escaliers de la nouvelle église de Saint-Symphorien bâtie en 1825, sur les degrés du perron de l’église du collège des jésuites de Roanne (actuelle chapelle du Lycée Jean Puy) en 1687, sans oublier le bénitier de la Chapelle de Naconne, datant de 1672.

 

La pierre de taille se vend « sur les lieux 1,30 F le pied courant, taillé et dressé, ou 2 F le pied cube brut pour les blocs de grandes dimensions, soit 40 à 50 F le mètre cube ».

Cependant comme à Nérondes et à Naconne, on l’exploite plutôt pour l’alimentation des fours à chaux.

 

                           André Devis (Régny : les douze premiers siècles)

 

 

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