J.M. ROLAND DE <st1:PersonName productid="LA PLATIERE" w:st="on">LA PLATIERE</st1:PersonName>
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Voyage en France 1769<o:p></o:p>
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Illustration : dessin de Joëlle Savey (Le Postillon tome III « Le Chant des escoliers »)
Ce personnage fut Ministre de
lintérieur de Louis XVI à <st1:PersonName productid="la Révolution" w:st="on">la
Révolution</st1:PersonName> et le mari de Madame Roland (écrivain).
Il raconte sa situation à la mort
de son père :
« Laîné (Dominique né en 1722, chanoine-chantre de la cathédrale, conseiller-clerc au bailliage de Beaujolais, guillotiné à Lyon le 22 décembre 1793), qui se trouve chanoine, conseiller et héritier de mon père, était déjà grand à sa mort lorsque nous étions encore petits.
Trop jeune pour régir sagement et ne pas abuser de la position où lâge, la fortune et les circonstances le plaçaient au-dessus des autres. Il arrangea dun côté, brouilla de lautre et au total fit dassez tristes débris dune fortune déjà délabrée. La nécessité de se tirer devint plus urgente pour chacun : deux Jacque-Marie (1731-1807) et Pierre (1732-1789) se firent ou ont les fit Bénédictins ; le second était alors engagé dans une autre route ; quant à moi, mon âge trop tendre me fit négliger jusquà un autre temps.
Je voulus continuer mieux des études mal commencées, on me mit au collège des Jésuites de Roanne en Forez (« Un beau collège, bâti par le soin du P. de <st1:PersonName productid="la Chaise" w:st="on">la Chaise</st1:PersonName>, confesseur de Louis XIV » dit R. de Hesseln . Cette particularité de la vie de Roland était inconnue. On voit dailleurs que ce séjour à Roanne dut être court, vers 1750 ?), et javoue que, sans une maladie qui mobligea de revenir à la maison, jétais la proie de cet ordre si souple et si insinuant quand il désirait quelque chose, si fier et si insolent quand il ne craignait rien. Il est pour tout le monde un âge de ferveur, soit pour lamour, soit pour la dévotion : on passe de lun à lautre sans cahots ; cest la même disposition de lâme, il ny a que lintention différemment dirigée. Jaime lexpression dun homme de bon sens sur la manie quont les jeunes gens de lun et lautre sexe, pendant quelques instants de leur vie, de se clôturer pour toujours : « cest, dit-il la petite vérole de lesprit ».
La maladie qui extirpa les racines de cette dernière fut longue et longtemps dangereuse ; ce ne fut quaprès plus dun an de régime, de remèdes et de langueur que, toujours délicat et faible mais néanmoins bien trop tôt et de bonne grâce livrée au plaisir que près dun an encore, je marrachai au pays, à mes parents et à moi-même pour aller à Lyon tenter un état pour lequel je ne me sentais pas trop grand goût, mais dont les bassesses et les friponneries que jy vis faire par les gens chez lesquels on m avait maladroitement placé auraient anéanti et tourné en horreur les plus décidés. Javais alors entre 18 et 19 ans, et 20 complets lorsque je pris de là lessor qui ma tant et pour si longtemps éloigné".
Toutes ces données sur la première jeunesse de Roland sont dune imprécision agaçante. Essayons de les coordonner. Quand son père meurt, en 1747, il avait treize ans, et il semble quil fut alors au collège de Villefranche : « des études très mal commencées ». On lenvoie alors chez les Jésuites de Roanne ; ce doit être en 1749 ou 1750. Une maladie le ramène vers sa mère : « un an de régime, de remèdes et de langueur » : mettons 1750-1751. Puis une année de dissipation, soit 1751-1752. On le place ensuite dans le commerce à Lyon : « Javais alors entre 18 et 19 ans », ce qui nous mène vers 1752-1753. Enfin, « un an complet » (soit 1753-1754) quand il prend son « essor » et part pour Nantes (en mai 1757, comme il le dira plus loin) ; il dut y séjourner peu de temps, et nous savons quil était déjà à Rouen avant la fin 1754. Mme Roland, dans ses Mémoires tome II page 245, dit quil quitta sa famille à « 19 ans », ce qui nous porterait à 1753. Jai dit dans une note de mon édition que se dut être en 1752. Cela devra être rectifié puisque Roland dit ici : « 20 ans complets », cest à dire 1754.
Laîné ayant tout en main, et régissant toujours tout, y a souvent mis trop de fantaisie ; il a gêné par-là les autres et sest gêné lui-même. Ce nest quaprès nombre dannées que, la trace des erreurs les mettant bien à découvert, il en a convenu et sen est repenti, mais peut-être comme un joueur qui a tout perdu gardant toujours un secret penchant pour la bâtisse, je le crois, il ne lui manque que de largent pour avoir sans cesse autour de lui toutes sortes douvriers. Cette ruse ou violence, et toujours aux dépens et tant dautres, quon croit faussement éblouir ou faire taire en les écrasant de sa morgue. Leur absence a un effet tout contraire ; on devient humain, doux, généreux ; la société, la vertu même y gagne. Jai vu une foule dhommes inabordables se mettre ensuite à la portée de tout le monde, le désirer, sen faire mérite ; jai vu en bien plus grand nombre des femmes méprisantes, hautaines, acariâtres, devenir humbles, douces, et très sociables. Les gens riches en général ne font rien, ne savent rien, et il est très ordinaire de trouver les passions et les préjugés, lignorance et labsurdité, enfouies dans lor, bien plus encore que sous les haillons. Doù je pense, et par mille autres raisons encore que ce quon nomme adversité nest pas un grand mal ; je serais au contraire fort tenté den conclure en généralisant la thèse comme le fait <st1:PersonName productid="La Fontaine" w:st="on">La Fontaine</st1:PersonName> du cocuage" ..
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Tiré de louvrage
de CL.Perroud (1913)
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J.M. ROLAND DE <st1:PersonName productid="LA PLATIERE" w:st="on">LA PLATIERE</st1:PersonName> se déplaça à plusieurs reprises dans le village de Sainte Colombe sur Gand où il avait de la famille.<o:p></o:p>
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