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LA ROUTE AUTREFOIS ENTRE ROANNE (Loire) ET LYON (Rhône)

Se trouver un "Amoureux"


 

SE TROUVER UN AMOUREUX<o:p></o:p>

(Une quête très sérieuse de l’autre)<o:p>
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Le choix du conjoint était dicté jadis, on le sait, par des considérations sociales, des coutumes et des principes dont plusieurs auteurs ont rendu compte.

Les jeunes gens, dont le sort était entre les mains des parents, jouissaient don d’une liberté très relative sinon dans leurs fréquentations du moins dans la perspective du mariage. Une entende des jeunes n’est cependant pas à exclure et chacun savait bien d’ailleurs « en qui il (ou elle) pouvait prétendre. »

L’endogamie constatée partout jusqu’au XX° siècle résulte directement de la dimension du territoire habituellement fréquenté et non de pratiques coercitives agissant dans le même sens. Le phénomène n’a pas fait l’objet de comptages statistiques ; quelques sondages dans les registres de l’état-civil, par exemple à Ambierle (Loire) pour la période comprise entre 1851 et 1870, ont prouvé que la mariée était originaire de la commune dans 85% des cas, 5% venaient des communes immédiatement voisines les autres venant de l’extérieur. Pour le marié, on trouve successivement 66, 21, et 13%, ce qui atteste une plus forte mobilité masculine. On assiste, à la fin du XIX° siècle, à un élargissement géographique des échanges matrimoniaux qu’il convient de mettre en parallèle avec le développement des nouveaux moyens de transport.

L’âge du mariage lui aussi, n’a pas été repéré que ponctuellement. Il serait intéressant de comparer non pas les chiffres globaux mais des séries constituées selon des classes sociales ou des secteurs géographiques défini anthropologiquement. Les études partielles tendent à mettre en évidence que la mariée était souvent plus jeune que son mari (de 1 à 6 ans.)

L’inquiétude féminine de ne pas trouver de mari explique sans doute, dans ce conteste social, les pratiques magiques auxquels recouraient certaines fille d’Eve. Ces recettes s’échangeaient à voix basse durant les veillées,  ou bien elles étaient traitées comme des plaisanteries à l’occasion de joyeuses réunions.  Ce qui pouvait être, aux yeux de certaines, jeux innocents, devenait pour d’autres l’espoir secret qui répondait aux émois de leur cœur.

Recettes susceptibles de procurer un amoureux, un bon ami (d’après Alice Taverne) :

  • « Se procurer chez une sorcière de la poudre de chauve-souris et en jeter une pincée sur l’épaule du jeune homme désiré, sans que celui-ci s’en aperçoive ; il deviendra infailliblement amoureux. »
  • « Placer une feuille de lierre et une glace sous son traversin et dire ‘Miroir, fais-moi voir en dormant celui qui sera mon amant’ Une variante de la même recette consiste à invoquer la lune au début de la phrase. »
  • « La jeune fille désireuse de se marier doit réciter le soir avant de s’endormir ‘Je mets le pied sur l’antibois. Je me couche au non des trois rois, Gaspard, Balthazar et Melchior. Qu’ils me $fassent voir en mon dormant, celui que j’épouserai en mon vivant’. »

Ces invocations devaient êtres faites plus particulièrement pendant la nuit de <st1:PersonName productid="la Chandeleur" w:st="on">la Chandeleur</st1:PersonName> (1 au 2 février) qui est avec celle du premier mai et <st1:PersonName productid="la Saint-Jean" w:st="on">la Saint-Jean</st1:PersonName>-Baptiste l’une des grandes dates pour les opérations magiques.

Tout porte-bonheur ou talisman convenu pouvait naturellement servir les mêmes desseins, mais des objets relevant de la magie initiative étaient spécialement désignés et pouvaient s’acquérir au cours d’une noce (ruban, morceau de jarretière de la marié et.)

Un usage moins compromettant consistait à interroger le sort, par exemple « en plaçant des feuilles de buis sur une surface chaude (cuisinière ou poêle.) Lorsqu’elles vinrent en tourbillon sous l’influence de la chaleur, on crie : ‘mariage’ Par contre, si les feuilles ne virent pas, la candidate au mariage doit aller pieds nus, au matin, cueillir d’autres feuilles de buis afin d’interroger à nouveau le destin. »

Dans un autre village celle qui réussissait à prendre deux papillons blancs à la fois se mariait l’année même.

Tout le monde connaît par ailleurs la plaisanterie qui consiste à faire remarquer à la personne qui tourne la salade le nombre de feuilles tombées hors du saladier : autant d’année à attendre avant de se marier !

D’autres pratiques s’abritaient sous le couvert de la religion et notamment le culte marial. Dans la région roannaise les jeunes filles célibataires se rendaient à Notre –Dame de Vernay, de préférence le jour du pèlerinage le 8 septembre. Outre les dévotions, il faut boire de l’eau d’une petite fontaine et jeter dans celle-ci des sous, des cailloux, des épingles. Il était bon aussi de manger une pomme ! Une invocation patoise à <st1:PersonName productid="la Vierge" w:st="on">la Vierge</st1:PersonName> noire de Vernay a été recueillie sur la rive gauche de <st1:PersonName productid="la Loire." w:st="on">la Loire.</st1:PersonName>

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« Boune Viarge de vé Varné,

Doui-me une homme

Qu’o saille blanc, qu’o saille né,

Je le predré cômme o serai »

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Bonne Vierge de Vernay

Donnez-moi un mari

Qu’il soit Blanc, qu’il soit noir.

Je le prendrai comme il sera !

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Des « pierres de mariage » sont connues en diverses provinces comme celle de Naconne, commune de Régny. Sur cette large pierre adossée à une croix venaient s’asseoir les candidates au mariage. Les historiens locaux qui ont cité la coutume n’ont pas toujours osé dire que l’efficacité réclamait un contact « cul  nu » avec la roche.

                              La fiancé, la femme, l’enfant (Musée Alice Taverne à Ambierle)



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