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SAINT-CYR DE VALORGES : LE BAPTÊME DE LAIR<o:p></o:p>
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Les contes des Bords du Rhins
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Clémence Placide navait guère quitté, au cours de sa longue existence, les abords immédiats de son village natal : Saint-Cyr-de-Valorges.
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Dans son jeune temps, aller jusquà Roanne était une expédition et elle avait conservé, malgré le développement des moyens de transport, une certaine méfiance à légard des voyages. « Et si je mourrais en cours de route » avait-elle coutume de répéter à ceux qui la plaisantaient sur son attitude.
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Un jour, cependant, au grand étonnement de sa famille et de ses voisins, elle se laissa entraîner dans une « aventure » quelle naurait jamais imaginait si son petit fils, Éric avec la fougue de son âge, ne lui avais proposé. « Mémé, je temmène, si tu veux, à un baptême de lair, mon amis André de Régny membre des Chemins du Passé, qui a appris à piloter à larmée, veut bien de prendre à bord de son appareil, bien sur je taccompagne ».
La réponse ne fut pas moins surprenante que la question : « Cest à voir mon garçon, cest à voir ». Et sur le moment laffaire en resta là, chacun intimement persuadé que les propos de lautre relevés tout au plus dune aimable plaisanterie.
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Mais dans la tête de Clémence, lidée fit son chemin et un dimanche matin, alors quelle revenait de la messe vêtue de se plus beaux atours, elle lança à son petit-fils : « Croix-tu que ce serait une tenue convenable pour un baptême de lair ? ».
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Dès lors, Eric ne douta plus de son entreprise et lon prit rendez-vous pour la semaine suivante, en téléphonant à Bois Dieu à Régny chez lami André pour la semaine suivante sous réserve que le temps se maintint au beau.
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Ce fut un samedi très ensoleillé et Clémence avait préparé lombrelle quelle ne sortait que dans les grandes circonstances.
« Tu sais, Mémé, dans lavion cest inutile » souligna le petit-fils malicieux.
« Dit donc, tu me crois déjà gâteuse ? Allez en route ! »
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Eric se mit au volant de sa Renault 5 et, en moins dune heure, on fut à pied duvre sur laérodrome de Roanne-Renaison à Bois Combray.
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Il fallut attendre un assez long moment : tous les avions avaient pris lair. Comme le soleil était chaud Clémence Placide ouvrit son ombrelle et proposa moqueuse : « Veux-tu profiter de son ombre ? » Le petit-fils sourit mais il préféra sallonger sur lherbe en attendant le moment du départ. Trois-quarts dheure sécoulèrent avant quun monomoteur quadriplace natterrit et vain sarrêter à quelques mètres de Clémence. Après une solide poignée de main avec le pilote, Eric sécria « Dépêche-toi, Mémé, et laisse ton ombrelle, elle ne pourrait même pas nous servir de parachute ».
Mémé sinstalla non sans quelques appréhension devant toutes ses manettes boutons et lampes qui clignotaient et lon décolla.
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La visibilité était excellente et Clémence distinguait parfaitement les élèments d un paysage quelle avait appris à connaître sous un autre angle.
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« Tiens, des chevaux »
« Cest le club hippique de Saint-Cyr-de-Favières, précisa André le pilote. « dans quelques minutes nous survolerons Saint-Cyr-de-Valorges ».
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Mémé était tout yeux. Nullement incommodée par les mouvements dun appareil sensible aux « trous dair » elle suivait avec une attention soutenue la leçon de géographie que lui donnait son petit-fils.
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« Tient-toi bien, on va passer en rase-mottes au-dessus de ta maison » et il ajouta à lintention du pilote « Cest bon André, tu peux y aller ».
Mémé riait étonnement radieuse, elle avait cru apercevoir ses poules. Mais déjà lavion avait repris de la hauteur et séloignait de Saint-Cyr après avoir décrit quelques cercles, de plus en plus larges, autour de son clocher ; encore quelques minutes de vol et il se poserait à nouveau sur laérodrome de Roanne-Renaison.
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« Cest un peu trop rapide » remarqua Clémence qui avait pris goût à laventure. Eric lui signala que les heures en « lair » coûtaient chères et André le pilote de surenchérir en précisant que « leur contrôle était strict ».
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« Ça ne fait rien » conclut Mémé, « vous avez bien mérité un rafraîchissement ». Et les prenant chacun sous un bras, elle les entraîna vers le bar dans une sorte de complicité juvénile.
Avant de rentrer, Eric lamena visiter la « caravelle » avion très performant encore il ny pas si longtemps, mais aujourdhui complètement dépassé. Clémence Placide entrée à lavant de lappareil fut très impressionnée en empruntant lunique couloir permettant de traverser les rangées de fauteuils et de sortir à la queue de celui-ci. En elle-même elle pensas « pauvre avion, avoir fait tant de beaux voyages dans la monde entier et finir sa vie là, dans la « cambrousse », comme cest triste ». En franchissant la portière de la carlingue, juste avant de descendre quelques marches pour rejoindre la terre ferme, un rayon de soleil lui caressa le visage. Son sourire revint aussitôt.
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Le retour au village fut triomphal. Les voisins prévenus, vinrent féliciter Clémence qui un peu grisée, ne savait plus où donner de la tête ; et les moins fiers nétaient pas les gens de son âge qui se disaient au fond deux-mêmes quaprès tout eux aussi
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Mais le dimanche suivant, à la grandmesse, lorsque M. le Curé entonna le « Notre Père qui est au cieux » Mémé se souvint que là-haut, effectivement, on était assez bien placé pour surveiller son monde et elle nen fut que plus recueillie tout au long de loffice.
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Léo MIQUEL (1982)<o:p></o:p>
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En marge des diverses expositions sur ce grand navigateur, reprenons les nouvelles dun journal de lépoque<o:p></o:p>
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DANS LE SILLAGE DE MONSIEUR DE LA PEROUSE<o:p></o:p>
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Cest dans les premiers jours du mois daoût 1785 que « le Brigadier des armées navales » François Galaup de La Pérouse faisait hisser les voiles de sa frégate « lAstrolabe », cependant que son ami, le capitaine de vaisseau Fleuriot de Langle prenait place à bord de « La Boussole » sur jumelle de « lAstrolabe ».
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La rade de Brest était le point de départ dun voyage scientifique autour du monde qui promettait dêtre lexpédition du règne de notre Bien aimé Roi Louis XVI.
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Sa mission remplie, Monsieur de La Pérouse devait revenir à Brest en juillet 1789.
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Héros de la baie dHudson<o:p></o:p>
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Né en 1741 à Albi, le comte de La Pérouse, après un apprentissage à Brest sert comme garde de marine. Il compte à son actif vingt-deux embarquements, neuf de commandements, de nombreuses campagnes dont celle du Canada en 1757, des Indes et de Madagascar de 1772 à 1777. On se souvient des discussions passionnées qui avaient entouré son retour du Canada.
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Après sêtre emparés des forts anglais de la baie dHudson, dans des conditions particulièrement audacieuses qui faisaient de cette action, une véritable épopée, il navait pas cru, après les avoir désarmés devoir les détruire, afin de ne pas conduire leurs occupants à une mort certaine dans ces solitudes glacées.
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Ce trait dhumanité, associé à la gloire du vainqueur, lui avait valu lapprobation expresse de S.M. et nest peut-être pas étranger au choix qui fut fait personnellement par elle de M. de La Pérouse, comme chef de lexpédition navale française dans le Pacifique.<o:p></o:p>
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Fort de cette longue et riche expérience il ne faisait aucun doute quil mènerait à bien cette entreprise.
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Le Roi lui-même<o:p></o:p>
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Notre Roi, passionné de marine et de géographie, a tenu à tracer lui-même le plan de voyage et à rédiger de sa main les longues instructions qui lui furent données à cet effet. Il a vu dans cette expédition la possibilité daffiner le tracé des cartes de nombreuses mers encore mal connues, celle dapprofondir les connaissances ethnologiques et de mettre en place de nouveaux circuits commerciaux.
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LAcadémie des Sciences et la Société Royale de Médecine ont contribué pour leur part à la réalisation du programme de recherche.
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On sait également que les amitiés que M. de La Pérouse à tissées lors dun séjour en Angleterre et lestime que lui portent nos voisins, ont conduit léminente Société Royale de Londres à contribuer à la réussite de lexpédition en prêtant des instruments de navigation, dont certains ayant appartenu au célèbre capitaine Cook.
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Le Cap Horn sans difficultés<o:p></o:p>
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Parties du port breton le 1° août, les deux frégates devaient traverser lAtlantique en longeant les côtes dEspagne, dAfrique et mettre le cap sur la Terre de Feu. Elles transportaient des vivres pour léquipage ainsi que des présents pour les indigènes que lexpédition ne manquerait pas de rencontrer.
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Un certain nombre de savants avaient pris place à bord ils devaient assurer par leurs observations le succès scientifique de laventure.
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On sait par des correspondances envoyées lors descales, que les 97 marins et les 19 officiers ont gagné le Pacifique après des escales à Madère et à lîle Sainte-Catherine au large du Brésil.
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Le 7 février 1786, les deux navires ont doublés Le Cap Horn sans difficultés. Ils ont alors remonté la côte américaine, abordé à lîle de Pâques et aux îles Hawaï, puis cinglé vers les côtes occidentales de lAmérique du Nord, abordant en des lieux que nul navire navait jusqualors approchés.
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M. Fleuriot de Langle assassiné.<o:p></o:p>
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La traversée sest poursuivie à travers tout le pacifique nord et lexpédition a fait escale à Macao puis à Manille vers janvier 1787. Après avoir abordée les côtes de Sibérie, « LAstrolabe » et « La Boussole » sont alors redescendues vers le sud et ont atteint les îles Samoa en décembre 1787 ;
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Daprès plusieurs témoignages, cest dans larchipel que sest produit le premier incident. M. Fleuriot de Langle et dix marins ont été assassinés par les habitants des îles.
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Malgré la profonde tristesse qui lhabitait M. de La Pérouse nen a pas moins décidé de continuer sa route. Il est arrivé en Australie, plus précisément à Botany Bay.
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Dans un ultime rapport daté du 7 janvier 1788, au ministre de la Marine, il faisait part dun certain pessimisme quant à la suite de son périple. Les dernières nouvelles de lexpédition ont été envoyées le 15 février 1788 dAustralie par des compagnons du capitaine.
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Depuis nous sommes sans nouvelle des deux frégates. Notre roi en ce début dété 1789, préoccupé par la disparition de M. de La Pérouse et son équipage, a réunit un petit état-major de marins et dexplorateurs chevronnés afin de pouvoir reconstituer litinéraire inconnu de lexpédition.
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Deux bateaux bientôt à sa recherche <o:p></o:p>
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On a remarqué la présence de M. Fleurieu, connu pour ses qualités de stratège. Quant à la Société dhistoire naturelle, elle a saisi lAssemblée Nationale afin darmer deux bateaux de la Marine Nationale qui partiront croiser dans les zones indiquées par M. Fleurieu.
Voilà pour lheure les seules nouvelles que nous sommes en mesures de fournir à nos lecteurs, inquiets, comme nous, du sort de M. de La Pérouse et de son équipage.
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Quest-il advenu de ce navigateur chevronné parti à la demande expresse du Roi, découvrir dans le Pacifique des terres encore inexplorées ?
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Les dernières nouvelles envoyées dAustralie date de février 1788 ;
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Lépopée de M. La Pérouse sombre dans le plus profond mystère
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Avertissement aux lecteurs : en fait nous navons que reproduit une partie des articles dun supplément du Journal Le Progrès-Centre Dimanche du 8 octobre 1989.<o:p></o:p>
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Lastuce étant que ce supplément était présenté sur deux pages, et écrit à lépoque même des évènements.<o:p></o:p>
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La Une était ainsi composée :<o:p></o:p>
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- Hommes, de pleins droits : Déclaration historique à lAssemblée.<o:p></o:p>
- Quadruples exécution à Saint-Etienne<o:p></o:p>
- Montbrison terre délection pour les états du Forez<o:p></o:p>
- Vallée du Gier : la grande peur<o:p></o:p>
- Une dent contre le modernisme deux ateliers stéphanois détruits (des ouvriers fabriquant des fourchettes pour les repas se révoltent contre la mécanisation de leur outil de travail)
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Roanne : GALA DE LA RESISTANCE au Palais des Fêtes<o:p></o:p>
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(Mardi 8 mai 1945, jour de larmistice mettant fin à la 2° Guerre Mondiale)<o:p></o:p>
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PROGRAMME : 1° partie.<o:p></o:p>
Orchestre<o:p></o:p>
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Renée TERDAL (Résistante Roannaise) <o:p></o:p>
Dans son tour de chant<o:p></o:p>
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Maurice SIGEL (Chanteur de la Forêt<o:p></o:p>
Accompagné au piano par Yvon Alain
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Jean-Jacques VITAL<o:p></o:p>
Dans son répertoire<o:p></o:p>
Animateur de lHeure du Soldat<o:p></o:p>
Metteur en onde de « Les Clandestins »<o:p></o:p>
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A lentracte : VENTE AUX ENCHERES DIRECTES<o:p></o:p>
(Bicyclette, tableau, couvre-lit et autres objets de valeur)<o:p></o:p>
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PROGRAMME : 2° partie.<o:p></o:p>
Orchestre<o:p></o:p>
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Jean NOCHER<o:p></o:p>
Les meilleurs poèmes de la Résistance<o:p></o:p>
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Pierre DAC<o:p></o:p>
Le Roi de lHumour<o:p></o:p>
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Orchestre<o:p></o:p>
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Dégustez à lentracte nos brioches « RAMADIER »<o:p></o:p>
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Quelques comme on dit aujourdhui « sponsors » :
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Articles de Fumeurs L. DHUME, 21 rue Beaulieu ROANNE
ModernPhoto : R. GIACOMINI , 25 avenue de Paris ROANNE
Central-moto : FLACHER, 27 avenue de Paris ROANNE
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Central Hôtel place de la Gare ROANNE.
Halte Fleurie 96, rue Jean Jaures ROANNE
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Tissus Confection EUGENE BELUZE 15, ru Charles de Gaulle Roanne
Pharmacie GAILLARD place des Promenades ROANNE
Grand Café des Négociant J. MAGRANER ROANNE
Maroquinerie LEON 37, rue Charles de Gaulle ROANNE
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LA BOITE À MONNAIE DUN VITICULTEUR DU VILLAGE DE LAY<o:p></o:p>
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Lobscurité était totale et des relents de moisissures imprégnaient toute chose alentour. Largent dit-on na pas dodeur mais lorsquil séjourne longuement dans une atmosphère confinée, il convient daccueillir le dicton avec une prudente réserve.
Une pièce de un franc, que les hasards dune existence déjà longue avaient conduit dans le « bas de laine » dun viticulteur beaujolais, faisait état de vingt années de service devant ses compagnes de captivité.
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« Mes chères, lexpression gardait encore un certain crédit malgré les dévaluations successives, vous ne pouvez imaginer ce quon peut voir de choses, en deux décennies pour peu que la chance vous accompagne ».
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Lauditoire devint attentif. Lintervenante poursuivit :
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« Jai débuté dans des conditions qui me parurent difficiles. Il faut dabord se rappeler que pour nous, et vous en conviendrez je pense, la pire des situations est celle qui nous condamne à limmobilité.
(une voix) - Nous en savons quelque chose
- Jai donc chu, à peine mise en circulation, dans une tirelire en terre cuite dont je ne pouvais sortir avant quelle ne fût brisée. Fort heureusement, la maladresse du garçon détenteur de ce bibelot me libéra plus vite que je ne my attendais et je connu alors ma première poche ; une poche de pantalon de gamin, vous voyez ce que cela peut-être ; une sorte de fourre-tout dont le contenu se renouvelle perpétuellement. Et je me retrouvai sur le trottoir ; enfin, presque, car une voiture me poussa aussitôt dans une bouche dégout.
- Quelle horreur ! dirent à lunisson quelques pièces neuves de cinq francs.
- De fait, ce fut un long calvaire, enchaîna la conteuse. Il fallut dix bonnes années avant que le cloaque ne parvint à me rejeter sur une plage de la Méditerranée.
- Vous avez dû éprouver un grand soulagement, murmura une auditrice.
- Mieux, un bonheur inexprimable : le va-et-vient des vagues me lavait de toutes les souillures et un soleil radieux me redonnait mon éclat.
- Jusquà ce que avançât une consoeur dépressive.
- Jusquà ce que ma course reprit. Je dois avouer tout de même que je profitais largement des vacances estivales ; lestuaire dun collecteur dégout nétant pas, à lévidence, un lieu fréquenté par le grand tourisme, je ne fus recueillie quà la mi-novembre par un garnement venu patauger dans une zone qui devait très certainement lui être interdite. Et je fus échangée le jour même, contre un chewing-gum dans un distributeur automatique.
- Cela doit être « sympa » de pouvoir de temps à autre retrouver des collègues, de briser son isolement, souligna une « cinquante centimes » qui avait le sens de la convivialité.
- Effectivement, reprit notre héroïne, jai passé là une semaine en discussions interminables, mais néanmoins enrichissantes, bien que nous fussions, toutes du même bord. Mais ce qui mamusa le plus, ce fut tout autre chose.
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On fit à nouveau silence.
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« Y en a-t-il parmi vous qui savent ce quest une table de jeux ? »
Personne ne semblait avoir connu une telle expérience.
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« Imaginez un immense tapis vert sous une lumière éblouissante et là, une foule de billets de pièces, de jetons de toute sorte dans un échange incessant entre des mains avides et le râteau sélectif dun habile croupier Des saisons au casino, jaurais aimé en connaître beaucoup je pense. Je ne pense pas quil puisse y avoir pour nous de situation plus
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- Enivrante ?
- Cest cela.
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La « semeuse » se tut. Il y eut dans le récipient comme un grand moment de tristesse tant la condition des recluses était différente de celle qui venait dêtre évoquée. On soupira dans lobscurité.
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Soudain, le couvercle se souleva et une main hésitante apparut ; chacun retenait son souffle. Quels allaient être les heureux bénéficiaires dun nouveau voyage
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On attendait un long moment ; lhomme ne se décidait toujours pas. Tout à coup, ce fut la consternation ; la main souvrit laissant échapper quelques monnaies qui vinrent ainsi sajouter aux autres. Et le couvercle se referma.
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« Au temps pour les crosses », ricana un « napoléon » qui tenait à rappeler par cette formule toute militaire quil avait connu les guerres de lEmpire ».
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Notre pièce de un franc sentit le découragement la gagner. Pourtant si jose mexprimer ainsi, elle fit contre mauvaise fortune bon cur et semploya à remonter le moral de ses compagnes de misère :
« Il est rare quune situation soit totalement désespérée. Nous ne somme ici que depuis quelques mois et ce serait bien le diable si notre propriétaire néprouvait pas le besoin de se servir de nous dune manière ou dune autre !
- Mes petites, marmonna un louis dor que personne navait encore remarqué, quand vous serez ici depuis un demi-siècle, vous comprendrez ce que cela signifie de tomber entre les mains dun paysan avare, doublé dun collectionneur « numismatique ».
Léo MIQUEL (1982)
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Visite du Général de Gaulle à Roanne le 7 juin 1959 (Cliché Gouttebaron)
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DEVEAUX UNE FIGURE DE ROANNE VEUT SERRER LA MAIN DU GENERAL DE GAULLE<o:p></o:p>
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Cétait à loccasion de la visite à Roanne du général de Gaulle. Une brève visite certes, mais qui avait nécessité de la part du service dordre et du protocole un énorme travail.
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Tout avait été minutieusement préparé comme à laccoutumée afin déviter tout incident. Le moindre détail avait été examiné à la loupe.
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Pourtant, on frôla ce jour-là non pas lincident grave, mais plus simplement le ridicule avec une séance au sommet imprévue, c'est-à-dire la grande rencontre Charles de Gaulle - Jean-François Deveaux. Un incident humoristique pour la presse et les lecteurs, mais qui vous envoie cependant un commissaire divisionnaire terminer sa carrière à Rodez où Privas.
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En effet, un journaliste de nos amis, facétieux et nullement gaulliste (cétait son droit) avait décidé pour samuser, denvoyer son coupe-file tricolore et anonyme à Jean-François Deveaux, chaque journaliste de la presse locale devant être présenté au général.
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Recevant le bristol, Jean-François Deveaux, candidat malheureux aux élections, trouva tout à fait normal, que Charles de Gaulle lui soit présenté. Navait-il pas dailleurs à lui communiquer sa façon de cerner les problèmes internationaux, daméliorer léconomie et de transformer la France en un Pays où il ferait bon vivre. Cétait loccasion ou jamais.
Malheureusement pour lui, il ne pensa pas quen cette circonstance il devait au moins faire toilette et notamment se raser ; trouver un costume moins fripé et cirer aussi ses brodequins éculés davoir tant parcouru lasphalte roannaise. Enfin, de ne pas conserver sa musette dancien combattant 14-18, ni son chapeau délavé par les intempéries.
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Cest donc en sa tenue habituelle quen ce jour où, le tricolore flottait à lunisson en ville et que les anciens combattants avaient astiqué leurs décorations que J.F. Deveaux se dirigea vers le centre ville. Un voyage parsemé dembûches avec les barrages de CRS comme jamais on nen avait vu en bord de Loire. Avec comme objectif en vue lHôtel de Ville, il aborda serein le premier barrage. Discipliné, le CRS laissa passer cette espèce de vagabond sans hésiter. Au second barrage où les consignes devaient être plus sévères, le CRS sceptique appela son brigadier. Ce dernier crut comprendre au cours du questionnaire que lhomme était conseiller général (alors quil navait été que candidat).
Il donna donc lordre de laisser passer ce suspect, en se disant que ce devait être un campagnard probablement demeuré et qui navait pas pris le temps de se changer.
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Notre invité inattendu franchi le troisième barrage (normal puisque les deux autres lavaient laissé passer) et il sapprêtait à monter tout joyeux les marches de lHôtel de Ville face à quelques milliers de Roannais canalisés sur la place, des inconditionnels, afin de se rendre dans la grande salle de réception, quelques minutes avant larrivée du Président.
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Cest alors que lil de lynx du commissaire des Renseignements Généraux opérant comme un laser, transmit aussitôt linformation à son cerveau, lequel sonna lalarme générale et quau bord de lapoplexie, il fonça tel un pilier de rugby sur lintrus, limbécile qui allait tout ficher par terre son système de protection rapprochée. J-F. Deveaux se retrouva plaqué au sol puis saisi par des poignes vigoureuses et porté dans une pièce annexe, non pour y subir un passage à tabac mais un interrogatoire poussé.
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Bien québerlué dun pareil accueil, lui qui sattendait à une vibrante Marseillaise et à une poignée de main historique, voulant justifier sa présence, sortit de sa musette crasseuse son authentique laisser-passer. Cétait à ny pas croire. Et au R.G. on ny croyait pas du tout puisque cétait ce même service qui avait supervisé toutes les demandes dinvitation. On enquêterait plus tard sur cela, probablement un opposant au régime, mais en attendant promptement, il fallait se débarrasser de lintrus.
Cest ainsi que par une porte dérobée, cinq minutes avant larrivée du cortège officiel, linfortuné Deveaux, conscient dêtre à nouveau victime dune injustice flagrante et prenant la foule à témoins, fut conduit au poste de police tout proche, le temps de la réception officielle.
Ouf, les inspecteurs de police pouvaient séponger la sueur qui perlait à leur front. Rétrospectivement, ils revenaient de loin.
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Mais décidément, cétait un jour sans pour les RG que cette matinée là. Parmi les invités, se trouvait le commandant Gouttebaron, un baroudeur connu qui avait été lieutenant pendant la guerre dans le régiment blindé que commandait Charles de Gaulle
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Le commandant était venu avec son fanion, quil avait bien lintention doffrir à son ancien colonel. Hélas pour lui, le protocole, encore lui, était tout à fait opposé à cela et il fut fait interdiction au commandant de donner suite à son projet.
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Le commandant, un peu « soupe au lait », il est vrai, sénerva quelque peu, ne comprenant pas, fort justement, pareil interdit. Dinvectives en invectives et malgré ses décorations lui masquant une partie de sa poitrine, on arracha, un comble, le fanion des mains du chef de peloton du général. Ce fut la bousculade, pour ne pas dire une belle mêlée, et, en proie à une belle crise de nerfs, notre héros, ancien combattant, fut transporté manu militari en ambulance, non sans peine et non sans bruit car lhomme était nerveux, juste au moment où débouchait le cortège.
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Et cest ainsi que, Charles de Gaulle croisa son ancien subordonné sans le savoir.
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Deux histoires que ne relatèrent pas nos confrères chargés de couvrir lévènement et qui, pourtant, auraient bien mérité la « Une ».
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Si pour le commandant, il ny eut pas de suite, les fins limiers des services des Renseignements Généraux et de la Brigade Judiciaire tentèrent bien, mais en vain, de savoir qui avait pu fournir son laisser-passer à Jean-François Deveaux, linvité que lon nattendait pas.
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Le secret professionnel a été bien gardé ! Jusquici du moins. A lheure de la retraite le commissaire avait encore conservé au creux de lestomac cet incident. Compte tenu de sa conduite vis-à-vis de la presse locale ce jour-là, touts les confrères roannais se délectèrent de ce bon gag.
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Tiré de louvrage de Gérard Decombe « Les Joyeux compères du Roannais ».<o:p></o:p>
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