LA JEUNE FILLE EST LE FLIRT EN 1936<o:p></o:p>
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Une jeune fille qui « flirte » manque-t-elle de moralité et de délicatesse ? Le « flirt » pourra-t-il nuire à son futur devoir dépouse et de mère.<o:p></o:p>
(Question posée dans la « boîte aux questions » de la revue « LÉcho de Ste Anne Roanne » Août Septembre 1936).
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LA REPONSE : Je vais Mademoiselle faire figure de censeur bien grincheux en vous mettant en garde contre ce badinage léger, ce jeu de lamour quon appelle le « flirt ». Il est si répandu ! « Que de jeunes filles sont grisées par leur pouvoir de séduction et fières des hommages masculins quil leur attire ». Certaines se vantent parait-il davoir plusieurs « flirts » à la fois, ou de changer très souvent La jeune fille, direz-vous, doit-elle, sous prétexte de vertu se confiner dans une pruderie morose et laisser séchapper loccasion de conquérir le mari de ses rêves ?
Et pourtant, pourtant « il faut bien que je vous crie : Casse-cou ».
Je ne vous ferai pas linjure de vous ranger parmi ces cervelles légères, guidées par le seul instinct ou limpression du moment, celles qui conduisent sans sen apercevoir une liaison équivoque jusquà dénormes bêtises Puisque vous mavez fait lhonneur de me poser cette question, cest que vous avez au moins un doute sur la parfaite moralité de ce qon nomme « flirt ».
Alors, réfléchissez un peu :
Ce nest pas faire un jugement téméraire que daffirmer que le « flirt » tourne fort mal pour certaines vertus ; car il est très difficile dy garder toujours la liberté desprit dun simple jeu. Une jeune fille chrétienne et raisonnable na pas la naïveté ni la présomption de croire que sa pureté na pas besoin de précautions. « Celui qui aime le danger y périra ». Elle le sait et elle sabstient. Et cette prudence naffecte ni son sourire, ni son amabilité.
La jeune fille légère ne seras pas toujours transformée, une fois mariée et mère de famille ; si son foyer ne lui donne pas toutes les satisfactions désirées, ne sera-t-elle pas tentée de chercher une diversion à ses pénibles devoirs dans les liaisons beaucoup plus dangereuses que celles de son adolescence ? Que de drames familiaux ont pour origine la persistance de cette manie du « flirt » quon veut croire innocente !
Et puis, voyez-vous, lamour est une chose trop belle et grave pour être ravalée au rang de simple distraction sentimentale.
Lamour cest le don total de deux êtres pour la traversée de la vie, la création du foyer, léducation des enfants ; et ce don nexige pas seulement une aptitude au plaisir ou des goûts romanesques. Toutes les qualités nécessaires au bonheur conjugal qui sappellent la fidélité, le courage, labnégation, ne germent pas spontanément dans une âme ; il faut les développer par la formation personnelle.
La jeune fille qui joue avec son cur nen a ni le temps, ni le goût, ni les moyens ; elle se prépare donc fort mal aux devoirs comme aux vraies joies du mariage. Sous prétexte dêtre « à la page », de faire comme les autres, elle tourne le dos à sa véritable vocation et à son bonheur ; elle se dispose tout simplement à gâcher sa vie.
« Flirter » pour trouver un bon mari ??? Détrompez-vous ! Le jeune homme sérieux, affectueux, loyal, qui serait lépoux rêvé se dédiera toujours des « vierges folles ». Il ira chercher la compagne de sa vie là où il trouvera de la dignité, de la réserve, de léquilibre et du bon sens. Il ne faut pas moins que tout cela, croyez-moi, pour faire une bonne épouse et une bonne maman.
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