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    NAISSANCE DE LA COMMUNE DE SAINT-ALBAN-LES-EAUX

     

    Délibération du Conseil Municipal de Saint- André d’Apchon

     

    L’an mil huit cent soixante-cinq et le six juillet, sur les dix heures du matin, les soussignés VIAL ROYE, GUYONNET Laurent, DESBENOIT Jean, MONCIGNY Claude-Marie, CAQUET Jacques maire, VIAL Antoine, DARCON Claude, CAQUET Claude, MOISSONNIER Gilbert, PREFOL Antoine et THILLIER Martin adjoint, tous membre du Conseil Municipal de la commune de Saint André d’Apchon assistés de Messieurs GAMBON Charles, CHOMET Jean-Marie, DESBENOIT Claude, COUAVOUX Claude, GOUTTEBARON Claude, LAURENT François, MONTROUSSIER Louis-Jean, BERGERON Antoine, BERGERON Pierre, ROUDILLON Antoine, ROUDILLON Benoît et BOURBON comte de CHASLU les plus imposés, tous réunis sous la Présidence de Monsieur PEROUX délégué par Monsieur le Préfet à la date du vingt-deux mai dernier par suite de la convocation écrite et individuelle à eux faite par Monsieur PERROUX.

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    L’assemblée a pris connaissance :

     

    De la demande des habitants de St-Alban tendant à son érection en commune distincte.

    Du procès-verbal d’enquête de Monsieur le Juge de Paix de Roanne en date du douze juin dernier et autres pièces composant le même dossier plus la lettre de Monsieur le Sous-Préfet de Roanne en date du 22 juin dernier qui autorise cette réunion, par suite Messieurs THILLIER Martin adjoint, CAQUET Jacques Maire, MOISSONNIER Gilbert, PREFOL Antoine, DARCON Claude, CHOMET Jean-Marie, CAQUET Claude, BERGERON Antoine, DESBENOIT Jean, MONTROUSSIER Jean-Marie, LAURENT François membres du Conseil Municipal de SAINT-ANDRE-D’APCHON, sur la vérification des pièces composant le dossier de l’érection en Commune de la section de St-ALBAN expliquent ce qui suit :

     

    Les Conseillers les plus forts imposés de la section du bourg, en protestant tout d’abord contre la délégation de Monsieur PERROUX nommé en cette circonstance par Monsieur le Préfet pour représenter le Maire de la Commune parce que ce dernier ou son adjoint auraient refusé, dit l’arrêté, de signer les pièces relatives à cette affaire, ce qui est complètement faux, les fonctionnaires ayant demandé une demande en règle des habitants de St-Alban et les plans des terrains à distraire de la Commune de Saint-André pour former cette nouvelle commune ainsi que le veut la loi.

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    Ces pièces essentielles leur ayant été refusées ils ont dit purement et simplement  qu’ils signeraient et enverraient à la Sous-Préfecture les pièces relatives à cette affaire aussitôt que celles réclamées par eux leur seraient fournies, et c’est dans ces circonstances que sur le rapport de ces messieurs de Saint-Alban plus ou moins réel, Monsieur le Préfet a pris l’arrêté précité.

     

    L’administration supérieure jugera de la régularité. D’autre part, les conseillers les plus imposés de la même section protestent encore contre la manière irrégulière dont l’enquête s’est faite par Monsieur le Juge de Paix de Roanne sur le commodo et incommodo de cette affaire.

     

    Les habitants de la section de St-Alban sont à peu près tous venus parce qu’ils avaient été prévenus et par écrit et verbalement, tandis que ceux de la section du bourg ne l’ont été que très imparfaitement n’y ayant eu qu’un petit nombre d’habitants qui ont lu l’affiche qui les invitait, et cette affiche signée de Monsieur PERROUX, quoi que datée du 4 juin n’a été apposée que le 6 au soir et l’enquête devait avoir lieu le 12 au matin.

     

    Le délégué aurait don du et faire apposer plus tôt l’affiche, et faire publier la chose à son de trompe ainsi que le recommande la loi, pour que le peuple soit suffisamment prévenu et puisse donner ses dires.

     

     

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    Maintenant venant au fait de la chose. Les habitants de St-Alban disent qu’il n’y a pas d’homogénéité entre eux et ceux de Saint-André. C’est possible du côté d’un bien petit nombre, mais quant à ceux du bourg ils les voient toujours cordialement et en frères. Ils disent aussi que les dépenses budgétaires de la commune leur section n’a pour ainsi dire aucune répartition et que la presque totalité se trouve absorbée par le bourg. En cela on peut leur donner un formel démenti.

     

    D’abord la Commune a fait exécuter et agrandir une route prenant au numéro 8 et traversant tout le village de St-Alan, elle en a fait également ouvrir une autre pour la jonction du même village avec la Commune d’Ouches. Ces chemins ou routes sont même mieux entretenus que ceux du reste de la commune dans la répartition des journées de prestations la section de St-Alban a toujours une large part pour l’entretien de ses chemins.

     

    S’ils se plaignent qu’ils viennent travailler sur le chemin d’intérêt commun n° 51 qui traverse toute la commune, nous leur dirons que nos prestataires du bourg sont bien allés travailler sur la route d’Ouches et sur celle traversant le village de St-Alban alors qu’ils n’y étaient nullement intéressés. Ces motifs qu’ils allèguent sont donc bien puérils.

     

    Ils disent que la distance de leur village au bourg de Saint-André est de 3 kms tandis qu’au plus elle ne serait que de 2 kms et quart et qu’il y a tout au plus 3 kilomètre pour aller aux limites de la Commune de Villemontais.

     

    Ils prétendent et font valoir que l’importance de leurs eaux minérales donnent beaucoup de vitalité au pays tandis que tous les documents sont là pour prouver que les eaux ont perdu considérablement de leur importance depuis plus de vingt ans et que le nombre des malades qui les fréquentent est très restreint. Du reste cet établissement d’eaux minérales qui est une propriété privée est affermée et les fermiers tachent de faire leur affaires et se mettent peu en peine de celle du pays.

     

    La principale chose pour eux est de fabriquer beaucoup de limonades et d’eaux gazeuses. Cet établissement ne doit être considéré que comme une simple usine employant quelques ouvriers.

     

    Ces messieurs de St Alban prétendent aussi et font valoir à l’appui de leur demande que la population de leur section prend un accroissement considérable tandis que les documents officiels attestent que cette  population est restée stationnaire depuis 25 ans. Le recensement de la population fait en 18540 étant là pour confirmer à cette époque que la population était de 390 habitants et au dernier recensement fait en 1860 elle était d’un chiffre absolument égal.

     

     

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    Le principal motif à nos yeux qui engage les habitants de St-Alban à demander de s’ériger en commune et dont ils se gardent bien de parler, motif sans lequel ils n’auraient jamais penser à faire cette demande, c’est que cinq à six notables de la localité ont entrepris la construction d’une église qui est inachevée, construction pour laquelle ils dépenseront 60 et 70 000 francs sans y comprendre le transport des matériaux qui a été à peu près tout transporté gratuitement par les habitants tandis que leurs ressources en souscription faite parmi tous les mêmes habitants n’atteignaient guère que la moitié de cette somme.

     

    Il était libre à ces Messieurs de se montrer généreux et de construire une église de 100 000 francs s’ils le voulaient, mais voyant que leurs ressources en souscription étaient insuffisantes pour faire un pareil monument et qu’ils n’avaient pas l’intention de parfaire la somme de leurs deniers ils n’auraient dû dépenser que 20 000 francs pour cette construction, et avec cette somme et la conduite gratis des matériaux par les habitants ils auraient pu faire une jolie église ce qui s’est fait pour des constructions analogues dans d’autres communes. Les embarras de la commune de Régny qui a voulu dépasser ses ressources pour la construction de son église sont un exemple frappant.

     

    Aujourd’hui ce qui engage ceux qui sont à la tête de cette construction à pousser la section à s’ériger en commune ; c’est afin de pouvoir les imposer au maximum de l’impôt durant quarante ou cinquante ans au moins afin de payer la différence ce qui serait une charge regrettable et désastreuse pour les pauvres habitants, lesquels, pour la plupart sont loin de comprendre les motifs pour lesquels ils sont poussés à demander leur érection en Commune tandis qu’avec leur souscription primitive et volontaire ils auraient pu faire construire et leur église, et une cure ainsi qu’une maison d’école dont ils sont dépourvus.

     

    La section du bourg a fait faire des réparations à son église il y a quelques années pour une somme de 10 000 francs résultant de souscription volontaire mais elle n’a pas essayé de dépenser plus qu’elle ne pouvait payer.

     

    Le gouvernement par une faveur spéciale a érigé en succursale la section de Saint-Alban, le Conseil et les plus fort imposés du bourg sont loin de contester ce fait car cela rapproche les habitants des offices religieux et c’est bien ce qu’ils demandaient et ce qu’il leur fallait.

     

    Quant à former une commune distincte distraite des Communes de Saint-André d’Apchon et de Villemontais, les Conseillers et les plus fort imposés de la section du bourg déclarent s’y opposer énergiquement et font valoir pour les principaux motifs que cette distraction nuirait essentiellement aux ressources budgétaires des deux communes, diminueraient de beaucoup leur importance, que ce démembrement ne ferait que trois communes bien secondaires, que leurs ressources ordinaires ne suffiraient jamais aux dépenses obligatoires sans des impositions extraordinaires annuelles toujours onéreuses pour le contribuable, qu’il serait comme impossible à ces communes de faire aucune réparation urgente ou exécuter des travaux d’utilité publique sans écraser le peuple d’impôts par des impositions extraordinaires, que plus les communes ont d’agglomération plus il leur est facile pour les ressources qu’elles ont de faire face à leurs dépenses budgétaires et à exécuter des travaux d’utilité que si il y avait même plusieurs communes réunies ensemble ces travaux se feraient plus facilement attendu que les dépenses obligatoires seraient plus restreintes pour une seule commune que pour plusieurs, que c’est même dans les vues du gouvernement que les communes se réunissent plutôt pour former une forte agglomération que de se démembrer pour en former de bien secondaires surtout lorsque rien que des motifs puérils le demandent et pour contenter le seul amour propre de quelques personnes que le démembrement demandé serait un bien triste exemple à suivre pour d’anciennes sections de communes érigées en succursales depuis vieilles dates. Tel sont Crozet dépendant de La Pacaudière, Lay dépendant de Saint-Symphorien-de-Lay, la Tuilière dépendant de Saint-Just-en-Chevalet, les Moulins dépendant de Chérier et d’autres section de communes érigées en succursales qui auraient moins autant de droits que ces Messieurs de Saint-Alban dont la section a été érigée en succursale depuis quelques mois seulement.

     

    Enfin que dans tout état de chose, sans rien déranger à la forme actuelle un officier ministériel soit tôt au plus nommé au village de Saint-Alban pour veiller à la police locale.

     

    Tels sont les motifs et les réflexions que les Conseillers Municipaux et les plus fort imposés de la section du bourg de Saint-André d’Apchon prient l’Administration supérieure de prendre en sérieuse considération et ont signé les jours mois et an que dessus après en avoir délibéré.

     

    PREFOL, THILLIER adjoint, MOISSONNIER, DARCON, CAQUET Ainé, GUYONNET, DESBENOIT, CHOMET, CAQUET Maire, LAURENT, BERGERON, MONTROUSSIER, BERGERON, COAVOUX, DESBENOIT.

     

    Par suite, Messieurs BOURBON Comte de CHASLU, MONCIGNY Claude-Marie, VIAL ROYE Paul, ROUDILLON Antoine, ROUDILLON Benoît, GOUTTEBARON Claude, VIAL Antoine, GAMBON Charles, Perroux Président persistent dans leur demande en  érection de commune distincte et s’en réfèrent à la Commission Syndicale pour réfuter les assertions des membres du Conseil Municipal de la section du Bourg de Saint-André d’Apchon et les plus imposés contenues dans la libération de ce jour et ont signé à la même date.

    PERROUX Président, BOURBON Comte de CHASLU, VIAL ROYE, MONCIGNY, ROUDILLON, VIAL, ROUDILLON, GOUTTEBARON, GAMBON.

     

    SAINT-ALBAN FUT ERIGE EN SUCCURSALE PAR DECRET IMPERIAL LE 18 MARS 1865, PAR LA SUITE EN PAROISSE ET COMMUNE LE 28 AVRIL 1866.

     

    CE N’EST QUE DEPUIS LA DELIBERATION DU CONSEIL MUNICIPAL DU 16  FEVRIER 1908 QU’ELLE PORTE LE NOM DE SAINT-ALBAN-les-EAUX (POUR EVITER DES ERREURS DANS L’ACHEMINEMENT DU COURRIER).

                                                        Texte extrait du Bulletin Municipal n° 2  de juin 1979

     

     

     

    texte du site internet :

    Une légende veut que St Alban premier martyr de la foi en Angleterre, avait pour désaltérer ses bourreaux qui le conduisait au supplice, fait jaillir sur son chemin une source miraculeuse qui acquit par la suite la réputation de guérir les malades.

    C’est au beau milieu du vignoble de la Côte Roannaise que jaillit une eau reconnue naturellement gazeuse en 1878. Ainsi on ne peut pas parler du village sans parler de ses sources antiques.
    Jadis coiffées des cloches de cuivre bridées et scellées à la margelle empêchant le joyau tant convoité de s’écouler dans la « Montouse », couvertes d’un grand chapiteau blanc sous lequel Mme Bergeron gardienne du lieu offre selon étrenne, un verre d’eau des puits aux curistes et touristes qui s’abandonnaient à flâner le long de la rivière, bordée de hauts platanes, errant ainsi jusqu’au jardin anglais, où confortablement installés ils pouvaient trouver repos.
    Station thermale réputée dés l’époque gallo-romaine, le village connut ses heures de gloire au 19ème siècle. Chaque année pendant les trois mois d’été la petite bourgade accueillait jusqu’à 1500 curistes par saison. Ces eaux se prenaient alors avec succès, soit en dégustation, soit sous forme de douches ou de bains vapeur à base de gaz carbonique et d’eau minérale.

    L’ambiance de liesse perpétuelle qui, sous la seconde restauration fut celle de la petite station révélée dans la correspondance d’une curiste, « Mme De Sévigné » dit-on, qui exprimait sa résolution d’aller demander à Vichy le repos réparateur rendu nécessaire par cette bruyante et permanente agitation !

    On accourt dés lors de Lyon, de Paris. La création, en 1900, de la ligne de chemin de fer reliant Roanne à Boën fut une aubaine pour le village car le « tacot » permettait aussi à de nombreux promeneurs de rejoindre la station le temps d’une courte halte. Le village s’est ressenti de cette affluence de buveurs d’eau, les logements se multipliant entre 1870 et 1900, s’enrichissant de cinq hôtels : l’Hôtel Saint Louis, l’Hôtel de l’hydrothérapie, l’Hôtel des Eaux Minérales, l’hôtel Thermal, l’Hôtel des Princes auxquels on ajoutait la pension de famille de « Moncigny » (plus connu aujourd’hui sous le nom de Petit Prince) et les nombreuses chambres de fortune proposées par les villageois.

    Comme dans toutes les stations balnéaires, les plaisirs du jeu vinrent s’associer à l’activité locale émergente, avec l’implantation de son casino où chacun pouvait se divertir mais aussi apprécier les représentations de troupes parisiennes lors des fêtes de nuit.
    La période qui suivit fût propice aux compétitions sportives et plus spécialement aux sports mécaniques (c’est encore vrai aujourd’hui avec le traditionnel moto-cross), mais on organisait aussi des courses d’âne…

    La seconde guerre mondiale vint mettre en sommeil l’établissement thermal, le Grand Hôtel et le casino.

    Le peintre Jean-Puy (1876-1960) a séjourné  épisodiquement au cœur même du village, sur la place, face à l’église

     

    http://saintalbanleseaux.fr/
     

     

     


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