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    L’INSPECTEUR-VOYER

     

    Au 19° siècle, l’entretien des chemins vicinaux, si utiles notamment aux transports des denrées agricoles, est déjà à la charge des communes et représente une part importante de leurs budgets.

     

     Afin de rationnaliser quelque peu leur maintien en état, La Maison rustique du XIX°      siècle de MM. Bailly, Bixio et Malpeyre ne manque pas de conseils pour recruter l’homme adapté à cette tâche :

     

       « Nous avons observé que pour arriver promptement et sûrement à l’amélioration générale des chemins vicinaux et pour assurer l’emploi utile des sommes et des efforts qui y sont consacrés, le meilleur moyen était de confier la direction et la surveillance des travaux et de l’entretien à un inspecteur ou conducteur-voyer capable de diriger les travaux et ces chemins avec les soins et l’économie qu’ils exigent, et d’exercer une surveillance active et constante. Parce que ce n’est qu’en réparant les petites dégradations à mesure qu’elles deviennent sensibles qu’on évite les ornières profondes et les grandes dépenses.

     

    Pour assurer cette surveillance, il faut que celui qui s’en charge s’en occupe exclusivement. Ainsi, il vaut mieux donner à un inspecteur toute l’étendue des chemins qu’il peut diriger à la fois, sur deux où trois communes, que d’en charger une personne dans chaque commune, parce que les émoluments qu’une commune rurale peut accorder à un voyer ne pouvant suffire pour assurer son existence, il serait obligé de se livrer à d’autres occupations qui pourraient le retenir aux époques où sa présence sur les chemins serait le plus nécessaire, tandis que la réunion des traitements alloués par 3 ou 4 communes doit être suffisante pour faire de ces fonctions un état assez avantageux pour qu’on craigne de le perdre, et pour permettre d’exiger l’exclusion de toute autre occupation, en sorte que l’inspecteur-voyer n’aura à penser qu’à ses chemins, et acquerra beaucoup plus d’expérience et d’habileté que celui qui ne s’en occuperait que temporairement.

     

    Il aura dans chaque commune un ou deux ouvriers intelligents (sic) et de confiance qu’il formera avec soin. Il leur fera faire les petites réparations habituelles suivant les besoins. Et quand il jugera à propos de former des ateliers ambulant, ce seront ces ouvriers de confiance qui les dirigeront et qui veillerons au bon emploi de leur temps : l’inspecteur, ayant la responsabilité du travail, doit toujours être libre de choisir et de renvoyer ces chefs-ouvriers. La surveillance sur ces inspecteurs s’exercera par les maires et par les conseillers municipaux, lesquels pourront déléguer un commissaire spécial annuel, et par les propriétaires intéressés au bon état de chaque chemin, qui dès qu’il y aura un service organisé, y veilleront avec l’activité de l’intérêt particulier, parce que, pour chaque habitant, le bon état des chemins dont il se sert habituellement, est un véritable intérêt personnel.

     

    Quoique ces moyens de surveillance soient assez directs et multipliés pour prévenir ou pour réprimer promptement les fautes et les négligences, nous pensons qu’il faut encore y ajouter un moyen d’action plus puissant, celui des peines et des récompenses. Pour cela il faudrait que le traitement de chaque inspecteur-voyer fût composé de deux parties : l’une, fixe, serait seulement suffisante pour assurer convenablement son existence, et l’autre, variable dépendrait des autorités locales. Elles ne seraient allouées à l’inspecteur, qu’autant qu’on serait satisfait de sa conduite et de l’état de ses chemins dans chaque commune ».

     

                                                                                 Nos Ancêtres (2007)


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