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    LA REVOLTE DU ZERO

     

    Un, deux, trois, nous sommes les rois

    Quatre, cinq, six vivons en amis

    Sept, huit, neuf en table de neuf

     

    Le petit zéro se morfondait dans son coin… pourquoi ne me chante-t-on jamais, moi ?

    Ah ah ah s’esclaffèrent tous les chiffres... Le zéro veut une chanson pour lui, rien que pour lui !  Tu veux rire ! Sais-tu ce que tu es le zéro ? Rien… Nul … Zéro… On ne sait même pas d’où tu viens... Tu es un étranger, arrivé un jour, immigré, stationnant dans notre monde parfait des chiffres supérieurs et semant la folie dans tous les comptes.

    Mais enfin qu’avez-vous de plus que-moi ? Je suis né un jour de quiétude et celui qui m’a donné vie a failli hurler « Euréka « 

    Mais enfin, tu n’as encore pas compris ; on existe depuis bien plus longtemps que toi ! Juste après le boulier… et tu sais le boulier on l’a tué car il ne savait que rouler !

    Je suis le premier dit Un… et unique, indivisible, majestueux. Je suis le tout ; on me dit le dieu des chiffres…je suis celui qui crée tout… Toi tu n’existes même pas …Quoique l’on fasse, personne ne peut me diviser, me multiplier, je suis fabuleusement parfait. Tous les êtres humains tentent de me ressembler car s’ils arrivent à devenir un en eux-mêmes, ils seront parfaits.  Toi tu es le rien : le zéro quoi ! D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi je continue à te raconter tout cela, car je suis certain que tu ne comprends rien nul, zéro…

    Moi, dit Deux, je suis le langage des amoureux… Ils me conjuguent, ils me chantent, ils m’admirent car être deux, c’est le plus merveilleux cadeau du monde. On commence un groupe ; on se lie à quelqu’un …N’est ce pas Un ?

     Deux, c’est amorcer le partage d’une vie, Deux c’est la rencontre propice à la création, c’est le commencement du monde en expansion. Je suis indispensable, moi, Deux. D’ailleurs à une lettre près on pourrait me nommer le dieu moi aussi.

    Moi, dit Trois, je suis trinité et dans beaucoup de religions je suis le chiffre sacré avec mon ami Sept. Les amoureux aussi me vénèrent car après être Deux quand ils s’aiment très fort ils inventent l’enfant qui sera le troisième de la famille.

     C’est à Troie que fut amené le fameux cheval qui conduisit à la victoire. Moi, Trois,  je suis comme un développement magique du Deux.

     

    Quatre s’impatientait. Moi, je suis historique. Les mousquetaires étaient quatre et ils ont rencontré des aventures extraordinaires. Toujours sur les chemins, défendant les opprimés, pourfendant les méchants, chevauchant jours et nuits pour sauver leur roi, narguant le cardinal, triomphant en toute amitié, partageant leurs chagrins et leurs amours. Avec eux j’ai presque atteint la noblesse. Je suis aussi chiffre d’église

    Comment cela demandèrent les autres en chœur ?

    Evidemment puisque je suis aussi les quatre points cardinaux !

     Tous éclatèrent de rire

     

    Sans moi vous ne seriez pas grand chose se rebiffait Cinq. Je suis le suprême cadeau de l’être humain : cinq doigts, cinq sens.

     

    NE VOUS MOQUEZ PAS hurla Cinq. (Il faut dire que Cinq avait mauvais caractère et lorsqu’il était très en colère, il lui arrivait d’avoir des gestes de violences extrêmes ; on disait même que parfois il laissait la marque des Cinq sur le visage de ceux qui l’avaient offensé !)

    Depuis sa célébrité avec le « conseil des  Cinq Cents » il était très fier ; il répétait sans cesse que ce conseil discutait et votait les lois  sous la constitution de l’an III, mais il passait volontiers sous silence la défaite du conseil des Cinq Cents face aux grenadiers de Bonaparte ! La victoire du coup d’Etat du 19 brumaire lui avait laissé un goût amer et développé un art de la bagarre verbale qu’il utilisait de façon presque permanente.

     

    Allons, allons minauda Six reste calme Cinq, et laisse moi te bercer par les douces notes de ma création ! Tu sais bien qu’ici tout fini en chanson. Ecoute je suis moi-même une douceur, un tremblement musical de ces dernières années. Et si la musique adoucit les mœurs, je crois Cinq que tu devrais t’asseoir sur ton arrondi et tendre davantage ta courbure vers le calme des mélodies.

    Te souviens du « Groupe des Six «  Ils étaient simples, sans certitude et pourtant ils ont défié le temps et la note ! Allez , comme je te voudrais plus serein, je vais te rappeler : autour de Satie, tout en tendresse, Auric et sa « sonate en fa pour piano », faisant frémir les images de « l’éternel retour » ou de «  à nous la liberté » ; Poulenc qui nous laisse succomber aux charmes du bestiaire d’Apollinaire, aux douceurs de Ronsard et d’Aragon flirtant avec la magie d’Eluard et de Cocteau ; Durey, Milhaud orchestrant les dissonances les plus ardues,  multipliant les batteries , nous offrant « la création du Monde « et les Malheurs d’Orphée » ;  Honegger le néo romantique au lyrisme puissant nous entraînant dans ses symphonies et le quatuor à cordes .

    Dis donc je n’en compte que Cinq … Alors ne te gorge pas de partition Six, tu chantes faux !!

    Oh ! Excusez- moi dit Six rougissant ; j’ai oublié de citer  la douce Germaine Tailleferre et ses œuvres vocales, sa musique de chambre …

    D’abord ils ont même donné des œuvres collectives dont le fameux « Album des six  » 

     

    Bon te voilà célèbre Six mais je te signale  que le septième jour Dieu s’est reposé  affirma majestueusement  Sept… Sans moi Dieu serait encore très fatigué et ne s’occuperait plus de rien ! En fait ce serait zéro ! Sans oublier les sept merveilles du monde !

    Que serait l’humanité sans moi ? l’Egypte et ses pyramides, les jardins de Babylone ,le phare d’Alexandrie, le temple de Diane à Ephèse, le mausolée d’Halicarnasse, le colosse de Rhodes et la statue de Zeus olympien de mon ami Phidias , le fameux génie créateur du Parthénon. Moi Sept, je suis le temps ...une semaine, un rythme de vie …et si on m’agace je vous déclare la guerre des « sept chefs » simplement pour vous ramener à Thèbes et à la guerre fratricide de Polynice et Etéocle vous savez celle qui à inspiré l « Antigone » de Sophocle !

     

    C’est bien joli tout cela s’exclama soudain Huit, mais franchement c’est un peu désuet… Alors que moi, je crée les émotions fortes, je lie l’espace et l’attraction des corps et des esprits. Souvenez-vous comment les belles se jettent dans les bras de leurs amoureux lorsqu’elles entrent dans les parcs d’attractions et descendent ma boucle. D’ailleurs, je ne voudrais vexer personne ici, mais c’est moi que l’on nomme le Grand Huit !

     

    Neuf soudain se redressa… moi je suis le symbole des déesses… Jupiter et Mnémosyne ont eu neuf filles et chacune a dominé l’art par sa beauté ou sa grâce. Ainsi je suis courtisé par tous. Quel bonheur est le mien ! Décidément c’est moi le meilleur !

     

    Zéro réfléchissait tristement et des grosses larmes roulaient jusqu’au pied de la page. Alors, moi le zéro, je ne suis qu’une tache dans l’univers ? Je roule, je roule et c’est tout… mais je ne peux pas dire «  c’est tout puisque vous m’affirmez que je ne suis rien !  Mon Dieu expliquez-moi pourquoi. »

    Mais c’est injuste alors. Pourquoi m’a-t-on créé si je ne sers à rien 

    D’abord on ne t’aime pas le zéro lancèrent méchamment  les autres chiffres… avec toi on devient trop vite âgés … dès que tu es derrière nous on a la dizaine qui nous enferme, puis la centaine… si tu es avant nous on devient plus petit… il n’y a bien que la virgule qui accepte de bon gré de se mêler à toi.

    On ne te veut plus. D’ailleurs si la multiplication arrive, tu nous réduis à néant. Un zéro multipliant un de nous, nous rend inexistant ! C’est insupportable. Tu vois que tu ne sers à rien quand on te rajoute à nous, tu ne nous apportes rien… et en plus tu ne peux même pas nous diviser…Tu n’es pas un des nôtres ! Tu n’existes pas dans l’histoire, tu ne peux rien créer, bref tu es tout à fait inutile.

     

    Zéro réfléchit et se dit : puisque c’est ainsi, roule, coule  et sors du jeu…

    Zéro roula, roula, roula et sortit de l’univers, là - bas  loin, très loin…Il tomba dans l’oubli…

     

    Le monde des poètes commença à tourner en rond. Dans leurs rêves les plus fous, jamais aucun chiffre n’avait disparu ainsi ; ils se frayaient leurs chemins dans les méandres de leurs pensées, créant la poésie du nul, asservissant les écrits de néant.

     

    Les philosophes n’en finissaient plus de se torturer. Comment sortir du néant quand il n’y a plus de zéro ? Et si Zéro n’existe plus,  le tout ne peut donc plus le tutoyer.  Disparu le zéro et l’infini, anéanti le tout et le rien …C’était la galère cérébrale.

     

    Les mathématiciens tombèrent fous. Comment chercher une équation si le zéro a disparu ? L’inconnue maintenant se dissimulait derrière les lettres et ne se laissait jamais découvrir ; on la soupçonnait d’être amoureuse de Zéro et d’avoir quitté le monde avec lui.

     

    Les fusées ne décollaient plus car on ne savait pas remplacer le compte à rebours. Quel chiffre choisir après Un pour permettre à sa majestueuse rêverie sidérale de chatouiller les étoiles ? Comme le monde était un peu agressif on n’osait pas dire « feu » par crainte de voir la terre entière éclater en bagarres et devenir incontrôlable.

     

    Seuls les écoliers étaient heureux ; plus personne pour leur infliger des commentaires désobligeants sur la qualité de leur travail. Ils pouvaient enfin développer leur qualité créatrice sans craindre les moqueries ;

    Le monde sombrait dans le chaos…

     

    Les chiffres faisaient tristes mines... Finalement il n’était pas inutile notre Zéro. Plus personne ne s’intéresse à nous maintenant.

     

    Huit dit : « je vais essayer de trouver Zéro et de le ramener dans la farandole des chiffres. »

     Il partit donc dans le temps…

    Que de péripéties il vécut dans sa recherche ! Il dut d’abord escalader le point d’interrogation qui refusait de le laisser passer car Huit ne savait pas où chercher Zéro.

     « Mais puisque je te dis que c’est justement pour retrouver Zéro que je commence ma quête ; je ne peux donc pas te dire où je vais »

    Rien n’a faire répondit Point d’interrogation, pas de réponse à ma question, on ne passe pas !

    Tant pis, dit Huit je vais me débrouiller ! Et à force de contorsions, il parvint à franchir Point d’interrogation.

    En chemin, il faillit tomber dans la crevasse de la virgule. Se retenant à la ligne, s’accrochant, se tortillant,  il se tourna à droite, puis à gauche et hop! Il fut de l’autre côté.

    Mon Dieu, tu es qui toi demanda-t-il contemplant avec des yeux tout rond l’obstacle devant lui.

    «  Moi, on m’appelle Point Virgule. Je ne suis pas un Point, Je ne suis pas une virgule, je suis plus ! »

    « Et tu sers à quoi ? »

    « Dis donc Huit sois un peu poli ! Moi, je ne sème pas la discorde ! Je suis là pour assembler deux mêmes idées dans mon amie Phrase. Tu ne pourrais peut être pas t’exprimer longuement si je n’existais pas ; vois –tu je suis déçu que tu ne comprennes pas cela Toi Monsieur Huit ! Passe et laisse moi tranquille.

    Huit, un peu confus sauta au-dessus de Point Virgule, s’aplatit un peu et disparut sur l’autre page.

    Il tomba sur une formule mathématique et s’arrêta devant Deux Points.

     « Allons bon se dit-il cette fois je fais attention ; je ne veux pas vexer Deux points sinon il va falloir subir son énumération de qualités ! »

    Pardon Deux Points, ouvre tes guillemets et laisse moi passer s’il te plait, je suis à la recherche de mon ami Zéro. »

    « Allez roule, mais fais attention à toi, il me semble qu’au fond de la page, Monsieur Point ne laisse circuler personne, car il considère qu’après lui il n’existe rien ! »

    Merci, je te promets de m’arrêter avant lui.

     

    Au milieu de la page, surprise : « Zéro, Zéro, c’est moi attends ; je viens te chercher ! »

     

    « Inutile de hurler avec tes deux cordes vocales, je ne suis pas Zéro, je suis Monsieur O .Il est vrai que Zéro est mon ami. Pousse la porte du point d’exclamation et tu le trouveras caché derrière. » 

    Huit, doucement, se faufila derrière Point d’exclamation, et ses yeux ronds s’arrondirent encore. Zéro était devenu minuscule, prêt à disparaître dans le néant. Huit, tendrement s’approcha de lui.

    « Reviens vers nous, ami Zéro, dit  Huit, nous avons tellement besoin de toi. Depuis que tu n’es plus là, tout va de travers. Les calculs ne se font plus,  on n’a trouvé personne pour te remplacer ; on ne sait rien faire sans toi, tu es indispensable à notre devenir, à notre réflexion. »

    « Non  répondit Zéro tristement. Vous m’avez fait trop souffrir. Personne ne m’aime. À l’école quand on a un zéro, c’est que tout est mauvais, quand on dit tu es zéro, c’est que tu n’es pas capable de faire plaisir à tes amis ! Non, non, je ne sers à rien… vivez sans moi ! » 

    Ecoute dit le huit… si tu n’existais pas, moi non plus je ne serais pas.

    Comment cela dit Zéro.

    C’est parce que toi et le O êtes amis que moi  Huit, je suis là, comme un témoignage, une superposition de vous deux. Souviens toi que toutes les filles t’adorent : et qu’elles frémissent de bonheur chaque fois qu’elles peuvent lire : «  zéro calorie ».

     

    Finalement c’est vrai dit Zéro en se redressant majuscule. Je veux bien revenir...Mais  sous certaines conditions.

    Tout ce que tu veux répondit  Huit.

     

    D’abord je ne veux pas que l’on écrive zéro, nul, sur les copies des écoliers.

    Aie, aie, aie, il va falloir prendre rendez-vous avec le Ministre de l’éducation nationale !  En ce moment il a beaucoup de soucis et je ne suis pas certain qu’il veuille m’écouter ; tu sais ce n’est pas facile de demander à un ministre de ne pas noter les écoliers : il faut une véritable réforme, un passage au Journal Officiel  cela demande du temps !

    C’est simple dit Zéro...C’est cela, ou je demande que ressortent toutes les copies de nos ministres, enfants ou adultes, je ne suis pas certain que cela leur conviendra ; ils n’étaient pas tous des lumières, sais -tu ; quand ils étaient écoliers, ils frémissaient parfois devant leur copie ! J’en ai connu moi, qui se disent maintenant les super héros de la nation… mais à une certaine époque, il ne fallait pas trop regarder leur cahier !

     

    Je veux aussi que l’on ne regarde pas d’un mauvais œil, ceux qui ont un compte en banque à zéro…C’est désastreux de ne pas être riche et d’avoir, en plus, les commentaires plus ou moins sympathiques ! Trop simple de dire : « faites des économies, serrez les cordons de la bourse, ne dépensez plus »  et d’un autre côté de demander d’adopter une attitude positive et de favoriser le commerce et la vie des entreprises en achetant un peu plus !

    Aie, aie, aie, dit Huit, il va falloir prendre rendez-vous avec le Ministre des finances…Cela ne va pas être facile. Tu sais il se bagarre en ce moment pour garder la tête haute dans le brouhaha des comptes de la Nation, et je ne pense pas qu’il veuille t’entendre. Tu connais sa susceptibilité dès que l’on parle chiffres !

    C’est simple dit Zéro… c’est cela ou je demande que soit publié le bilan du pays. Les recettes, les dépenses, tout ! Même si cela indique multitude de zéros à certaines lignes et on verra si cela leur fait plaisir, parce qu’entre nous, il m’aime bien quand je défile en rangs serrés dans ses feuilles de calcul ! Surtout quand on lit : Déficit égale Zéro… alors là on est content de me trouver et même on m’encense ! Je me suis rendu compte en prenant de l’âge que seule cette phrase est capable de me faire aimer !

     

    Je veux aussi que l’on arrête de chercher le néant…

    Aie, aie, aie dit Huit. Il va falloir prendre rendez-vous avec Dieu. Je ne sais pas s’il va vouloir ; franchement il n’est plus très jeune et j’hésite à le déranger… Figure-toi que l’autre matin il traînait des pieds et il freinait le soleil car il avait encore envie de dormir sur son étoile !

    Tu connais son âme de berger !

    C’est simple dit le zéro c’est ainsi ou je dévoile une partie de ses secrets ... ils ne sont pas tous avouables. Après tout la  création est encore en recherche de perfection  et Il devrait travailler un peu plus au lieu de rôder à bord de son nuage personnel pour contempler son univers balbutiant.  Je dévoile son âge ! Avec tous les zéros que je vais afficher, on verra bien si cela ne le fait pas changer d’avis.

    Je crois savoir que malgré son éternité il a encore besoin de se prouver sa jeunesse. Si tu lis les dernières nouvelles des journaux on insiste bien sur la création récente de la terre ! Parfois il joue à cache- cache avec les croyances, et cela a engendré bien des soucis à l’humanité !

     

    Huit était bien perplexe, comment convaincre son nouvel ami de retrouver sa place sans passer par toutes ses exigences ?

     

    Ecoutes Zéro, je ne suis pas certain de réussir à convaincre tout le monde immédiatement, mais je veux bien essayer de t’aider…On a le temps, on a l’éternité même puisque ton retour permet de rallonger le temps.

     

    Sur toutes ces promesses Zéro qui était confiant et assez gentil,  reprit sa place dans la danse des chiffres.

     

    Ce fut une fête extraordinaire ! On hésita longtemps entre le champagne et l’eau pétillante. Les plus sobres optèrent pour l’eau ne voulant pas risquer un Zéro de conduite, les autres se glissèrent dans le champagne sachant qu’ils ne rouleraient pas à cause de leur morphologie. Toutes les petites  bulles éclataient de bonheur et s’échappaient  comme de petits zéros partant conquérir le monde. 

     

    « Allez Zéro donne nous le La !

    Un, deux, trois, nous sommes les rois !

    Quatre, cinq, six vivons en amis !

    Sept, huit, neuf en table de neuf !

    Zéro, bravo donne le do ! »

    Et tous s’enlacèrent pour dormir sur leur amie page accueillante.

     

    Martine de Neaux (Poétesse aux Chemins du Passé)

     

     


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  • OVNI à Saint-Symphorien-de-Lay

     

    Séquence souvenir : dans la nuit du 31 mars au 1 avril 1993 apparition dans le ciel de notre petite bourgade d’un Objet Volant Non Identifié.

     

    Nos gendarmes qui veillent sur notre sécurité (nous les en remercions) confirment :

     

    « Il était 2 heures 10 du matin quand nous avons vu l’objet et sa lumière bleutée. Il était d’une longueur d’environ 50 mètres pour 10 mètres de large. Il avançait silencieusement d’une façon régulière.

    On l’a observé durant deux à trois minutes. On a même eu le temps de prendre des photos, mais quand on a développé, déception l’engin n’a pas impressionné le film. »

     

    L’objet est également observé par d’autres gendarmes et des habitants en Isère, dans la Drome, par des pompiers en Ardèche, sensiblement dans la même plage horaire que dans notre département de La Loire.

     

    Mais OVNI ? Que nenni !! C’était une fusée Russe. Le Centre National d’Études Spatiales et la NASA sont formels, il s’agissait du troisième étage (qui se désintégrait) d’une fusée Russe de type Tsyklon 2 qui venait de mettre sur orbite le satellite Cosmos 2238 lancé depuis le Cosmodrome de Baïkonour.

     

    Dommage que les photos de nos gendarmes de Saint-Symphorien furent ratées, ils tenaient sans doute « le scoop » volante (bon d’accord il était facile à faire)  de l’année 1993.

     

     

     

     


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    Illustration : l’écharpe la plus longue du monde sur le terrain de Football de Saint-Symphorien

    Saint-Symphorien-de-Lay tricote l'écharpe la plus longue du monde

    mercredi 16 septembre 2009

    Tricoteuses françaises, réjouissez-vous !
    Nous sommes en passe de détenir le record de l'écharpe la plus longue du monde, et ceci grâce aux aiguilles de super mamies de la Loire.

    Pour relancer l'atelier tricot de la maison de retraite de St-Symphorien-de-Lay, la présidente du comité d'animation a décidé de proposer à ses pensionnaires âgées de 67 à 100 ans de tricoter des carrés afin de les coudre ensemble et d'en faire une écharpe pour battre le record détenu à l'heure actuelle par des Belges depuis 2004. L'écharpe, pour pouvoir être inscrite au livre Guinness des records, doit dépasser les 1602 mètres. Et bien non seulement nos mamies tricoteuses ont relevé le défi, mais elles étaient déjà il y a quelques jours à plus de 2300 mètres, soit plus de 11500 carrés de 20 cm de long !
    Le compte à rebours à commencé, puisque samedi 19 septembre aura lieu sur le bientôt mythique stade de football de St Symphorien, la prise de mesure officielle de la dite écharpe, qui sera déroulée avec soin sur l'ensemble du stade par tous les enfants du village et des environs, et par tous les habitants réunis à cette occasion (car dans la Loire, on sait s'amuser !) Nous saurons alors si nos grand-mères St Symphoriennes ont battu à plate couture (haha) les honorables Belges.
    Nous serons de tout coeur avec ces super mamies qui font la fierté des tricoteuses de notre pays. Vive la France, vive la Loire, et surtout, vive le tricot !!

     

    Mais attention Saint-Symphorien-de-Lay peut très bien perdre son record dès 2011

     

    Echarpe la plus longue de la planète: un record du monde pour Fourmies ?

    Fourmies, vous connaissez ? Oui, oui, c’est bien une ville du Nord – Pas-de-Calais, on en est sûr. Et même que pour se faire remarquer, l’ancienne cité textile a décidé de se lancer dans une drôle d’aventure : réaliser la plus longue écharpe du monde. Objectif : 12 kms en mai 2011. Contre 3 et quelques actuellement, record détenu par une commune de la Loire. La genèse de ce drôle de pari.

    C’est un pari qui ne révolutionnera pas la planète, soyons clair. Mais il a le mérite, et c’est le but, de faire parler de Fourmies. Fourmies ? Oui, cette petite cité du sud de l’Avesnois dans le Nord. Bien éloignée des préoccupations du centre névralgique de la région, la métropole lilloise : « Mais ça n’a pas toujours été le cas, explique Paul Schuler, directeur adjoint de l’Ecomusée de l’Avesnois. Fourmies était le deuxième centre de textile au XIXe siècle, après Roubaix. Deux villes distantes de 120 kms. » 120, un nombre qui revient souvent à Fourmies : c’est aussi là qu’avait été battu le record du monde du fil le plus fin du monde au XIXe siècle : avec un kilo de laine, on déroulait 120 kms de fil. 120 qui sera aussi un anniversaire en mai 2011 : «  Le 1er mai 1891, il y avait eu une fusillade d’ouvriers qui réclamaient de meilleures conditions de travail. »

    12 kms, 2 tonnes, 30 000 pelotesOn l’aura compris, Fourmies veut donc fêter le chiffre 120. En réalisant quoi ? Ben, une écharpe, symbole du passé textile de la cité. De 120 kilomètres ? Ambitieux, mais pas complètement allumés, les Fourmisiens : « Non, 120 kilomètres d’écharpe, c’est mission impossible. On a décidé de s’arrêter à 12, soit 1/10e de 120. » Déjà pas mal quand on sait que si l’ouvrage arrive à terme le 1er mai 2011, il pèsera près de deux tonnes et aura nécessité environ 30 000 pelotes… Et qu’il pulvérisera aisément le record du monde en cours sur le tricotage d’écharpe, établi à 3 125 m à Saint-Symphorien-de-Lay dans la Loire.

     


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    NEAUX : « VIEILLE TOUR  » EN  RUINE

     Enfoncée dans la végétation, juste visible l’hiver de la route entre L’Hopital-sur-Rhins et Régny, cette tour perchée sur une pente assez raide, est très difficile d’accès. Pas répertoriée sur les plans et diverses cartes anciennes ; aucun chemin ne mène à elle. Les Chemins du Passé  ont donc décidé de résoudre son  mystère et de connaître son histoire. Le texte (ci-dessous) le plus approprié pour cette recherche et celui de monsieur Joseph Vignon ancien, maire de Neaux, la carte aussi est tirée de son ouvrage : HISTOIRE DE NEAUX tome 1

     

    En 1668 le relais poste existe à 200 mètres après le pont actuel sur le Gand, il se trouve alors sur la commune de Neaux. Il est situé alors presque à l’entrée actuelle du tunnel de chemin de fer de l’Hôpital.

    Il est positionné le long d’un incroyable tracé, large de 2,50 mètres rocheux et cahoteux, ou glaiseux et ruisselant, empruntant tantôt les vestiges de l’ancienne voie romaine, tantôt des raccourcis abracadabrants notamment pour descendre tout droit sur ses bâtiments.

    Pour monter de l’Hôpital à Neaux, il fallait franchir le « Bois des morts » à quelques centaines de mètre du départ de cette montée. Dans ce sens ce n’était pas dangereux, mais à la descente assez forte, la ligne droite était brusquement interrompue par un caprice du sol, pour traversée  la profonde « Goutte du Bois des Morts » : il dut y avoir  de nombreux accidents et probablement quelques embuscades.

    Mais vers 1732 l’ingénieur Deville et ses collaborateurs crée une belle route du Coteau à Tarare. Ils en profitent pour aménager la portion entre l’Hôpital et Neaux et la aujourd’hui «  vieille route » est telle que nous la connaissons : montée de l’Hôpital par le pont de « la Goutte aux Morts »(&), les bois de Loyette, le plateau de la Pirotte, le virage des Mouillères d’où l’Empereur partant pour l’île d’Elbe fit adieu à sa mère réfugiée au monastère de Pradines  (Un panneau  neuf, vient de remplacer celui posé par les Chemins du Passé il y a de nombreuses années) La chaussée Sainte Marguerite bordée  de ses magnifiques platanes enfin bientôt le bourg de Neaux.

    Il faudra attendre 1836 la nouvelle route royale qui faillit être à péage et qui deviendra la RN 7 pour contourner l’obstacle.

    En 1732 le relais poste est transféré (sans doute à cause de la nouvelle route) à L’Hôpital-sur-Rhins dans la maison des demoiselles « Coquard » ensuite maison « Car ». Cette maison dispose d’une grande cour avec puits ; une partie vient d’être abattue en 2004 à l’angle de route de Roanne et de la route de Régny.

    (&) En 1734 l’Administration fit construire un remblai, sur un pont, pour franchir tout droit cette goutte : c’est encore le tracé actuel… Hélas ! Si nos modernes Ponts et Chaussées en auraient fait « une bouchée de pain », cet ouvrage pourtant modeste coûta deux vies humaines : le 16 mai 1734 « Jean Colas, de Tarare, travaillant au Grand Chemin de Lyon à Paris par Moulins », est enterré à Neaux. Et le 12 juin de Bernard Veisi, « savoyard, étouffé subitement par un gros tas de terre, travaillant pour le remplissage du Pont de la Goutte des Morts, 27 ou 28 ans.

    C’est ce que coûta, à l’époque, la suppression d’un « point noir ».

    Presque un siècle plus tard, la 10 juin 1816, on note la construction de barrières et garde-fous, « Au Pont des Morts, au bas de la Montagne de Loyette » pour cela, on achète à Missire, propriétaire du dit lieu 44 pins de 25 pieds de long (quantité importante) ; coût 40 francs, transport compris ; la main d’œuvre coûte 15 francs et la facture du tout est envoyé à monsieur le Préfet… Ce détail confirme que même après le Pont, il y eut des accidents.


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    LES CONCERTS EN LAY

     

    Les « Concerts en Lay » sont animés par une association de bénévoles désireux de faire partager leur passion autour d’eux.

     

    A l’origine, des concerts crées des 2004, dans le beau village de Lay. D’année en année, les Concerts de Lay gagnent en popularité et peuvent désormais s’affirmer dans des projets ambitieux, grâce au soutien des partenaires locaux tels la Copler, le Conseil Général de la Loire, la région Rhône-Alpes, de même que de passionnés de musique et de généreux donateurs.

     

    Le succès croissant des initiatives, avec l’élargissement du public venant des quatre coins du département et de la région,  permet d’inviter des musiciens aux carrières nationales et internationales, comme Nemanja Radulovic en Juillet 2009, la mezzo-soprano Bea Robein en 2008 ou encore l’Ensemble de Cuivres et percussions de l’Orchestre National de Lyon cette année.

     

    Ludovic Lantner, violoniste à l’Orchestre national de Lyon, est en charge de tisser les liens utiles à ces rendez-vous musicaux aujourd’hui reconnus pour la qualité des artistes invités.

     

    La volonté des bénévoles est de permettre, en ce territoire rural, dans un souci d’excellence, des concerts souvent réservés aux grandes métropoles.

     

    Convaincus que le pouvoir émotionnel des œuvres et leur interprétation dans le spectacle vivant du concert est …contagieux !

     

    Le répertoire de la musique de chambre est parfois perçu comme élitiste ou d’accès difficile, or voilà que chacun se découvre naturellement porté par sa propre sensibilité innée à la musique, plongé dans l’émotion, la ferveur ou l’apaisement, sous le charme du mystère musical.

     

    Les Concerts en Lay souhaitent, bien naturellement, renforcer le maillage des pratiques amateurs du territoire avec la collaboration de l’École intercommunale de musique ainsi qu’avec les ensembles de musique déjà constitué au sein du canton.

     

    Retrouvez toute l’Histoire des concerts en Lay sur le site internet : http:/ludo.l.free.fr

     

    Vous pouvez devenir « Ami des Concerts en Lay » en soutenant l’association

    Pour de plus amples renseignements écrire à :

    Musique en Lay – Pied de la Fée 42470 Lay

    Loi


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