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    Illustration

    Christ aux liens dit « Christ à la colonne » ou « Ecce homo » cette statue du 18° siècle en bois peint est classée MH. Elle représente une scène de la flagellation du Christ attaché à une colonne. La chaîne, à la particularité d’être taillée d’une seule pièce.

    Sauvée des flammes à la Révolution par le sacristain de l’époque : Léonard Chaize, qui l’avait protégée dans son patrimoine familial, elle a été redonnée en fin de XX° siècle par une de ses descendantes, à l’église de Saint-Just-la-Pendue.

     

    REVOLUTION : çà chauffe à Saint-Just-la-Pendue

     

       Les prêtes cachés dans les communes éloignées commencèrent à susciter des troubles sur plusieurs points du département. Dans le district de Montbrison, le Directoire savait que les prêtres réfractaires à la loi portaient au milieu des populations les principes du fanatisme et de la superstition et qu’ils agissaient de concert avec les partisans de l’ancien régime et les rebelles qui s’étaient soustraits par la fuite à la vengeance nationale ; le 5 thermidor, il ordonna de faire, le décadi suivant, à 4 heures du matin, dans les bois, dans les châteaux, maisons et partout où il serait nécessaire, des visites et battues pour y découvrir les prêtres, religieux et religieuses, traîtres et rebelles muscadins (Archives du département de la Loire. Délibération du District de Montbrison, le 5 thermidor An II).

     

    Dans les cantons de Saint-Just-la-Pendue et de Néronde, la tranquillité n’existait plus et l’administration du district de Roanne se vit dans la nécessité de rendre des mesures énergiques pour réprimer les écarts des prêtres insermentés soutenus par les déserteurs ou des jeunes gens de la première réquisition. Les membres du Directoire étaient instruits d’une horde impure de prêtres réfractaires, fanatiques, échappés au glaive des lois, errait successivement à Violay, Just-la-Pendue, Jodard, Neulize, Pinay et Marcel-de-Félines, qu’ils y entretenaient et nourrissaient parmi les crédules habitants des campagnes les erreurs de la  superstition la plus grossière, qu’ils blasphémaient la République et les lois sages, que les lâches déserteurs des armées de la République, des jeunes gens qui ne s’étaient point rendus au poste d’honneur ou les appelait la défense de la Patrie, des hommes suspects, des fanatiques de tout genre, des muscadins, des fédéralistes étaient allés grossir cette troupe scélérate de prêtres, que tous ensemble ils célébraient dans les bois et dans les maisons isolées des orgies contre-révolutionnaires où ils appelaient leurs complices de ces différentes communes.

     

    Dans ces conditions, le district ordonna qu’une battue générale aurait lieu dans les bois, broussailles, châteaux et maisons des six communes dénommées le 6 thermidor. Les chefs de légions des gardes nationales du district tiendraient douze cents hommes prêts à cerner les villages durant la nuit ; la gendarmerie marcherait avec les six colonnes et un membre du district serait attaché à chacune d’elle. Les suspects et les prêtres seraient arrêtés, les papiers saisis et les scellés apposés sur les maisons suspectes ; les maires coupables seraient traduit dans la maison d’arrêt.

     

    Quant à la solde à payer aux gardes nationaux, elle serait comptée par les pères et mères des déserteurs, des jeunes fugitifs et par les personnes suspectes des six communes. Une proclamation précédant la mise en marche de colonnes, fut lancée le 14 thermidor et, dans la nuit du 15 au 16, les opérations commencèrent. (Archives du département de la Loire. Délibération du District de Montbrison, le 12 thermidor An II L. 173).

     

    Ramel, administrateur, et Louvrier, agent national du district, se transportèrent avec la force armée des bataillons, de Néronde, Monthalier (Saint-Just-en-Chevalet), Montmarat (Saint-Germain-Laval), Saint-Polgues, et avec la gendarmerie des dits cantons, sous les ordres de Palobeau, lieutenant, à Saint-Just-la-Pendue.

    Ils y arrivèrent à 2 heures après minuit et investirent le bourg ; ils fouillèrent les bois, firent des visites domiciliaires et arrêtèrent plusieurs individus. Dans l’église ils trouvèrent des objets du culte en cuivre et des statues de saints qu’ils enlevèrent, une autre chapelle en renfermait aussi : on porta les statues auprès de l’arbre de la liberté et on les brûla aux cris de : »Vive la République et la Convention », les autres objets furent envoyés à Roanne et le bataillon de Néronde se retira le même jour.

     

    Le lendemain, les citoyens mis en état d’arrestation furent interrogés ; les plus coupables au nombre de 12 furent conduits à Roanne. Des pères et des mères des jeunes gens de la première réquisition avait pris la fuite et fermé leur domicile ; on comptait plus de cinquante maisons dans cet état.

     

    Ramel et Louvrier mirent les propriétaires en demeure de rentrer dans les 24 heures, sinon ils seraient regardés comme suspects et le séquestre serait établi sur leurs biens ; ils décidèrent aussi que 25 hommes demeureraient à Saint-Just jusqu’au retour de l’ordre. On comptait dans cette communes 47 garçons de la première réquisition restés dans leurs foyers et fugitifs en ce moment ; trois seulement avaient été réformés ; les officiers municipaux furent requis de mettre à exécution sous leur responsabilité la loi contre les pères et les mères qui avaient des enfants fuyards. Le même jour, les bataillons de Montmarat et de Montchalier quittèrent Saint-Just-la-Pendue.

     

    Un prêtre nommé Bonhomme, insermenté et porteur du passeport d’un marchand de Saint-Galmier, fut arrêté, le lendemain, et conduit à Roanne ; c’était un ancien prêtre de la Charité de Montbrison ; on arrêta également une fille qui refusait de crier «Vive la République » et s’obstinait à répondre par le cri de « Vive la Religion Catholique ! » Trois femmes furent emmenées le même jour à Roanne.

     

    Le 21 thermidor, Ramel destitua le maire et un officier municipal qui avaient abandonné leur poste ; il nomma divers membres du Conseil général et reconstitua le Comité révolutionnaire de Saint-Just-la-Pendue.

     

                                          Joseph de Fréminville (Histoire du département de la Loire pendant la Révolution Française).

     

    Note :

    Les habitants de Saint-Just-la-Pendue sont des personnes au caractère « bien trempé » et ce n’était pas la première fois que les autorités étaient confrontées à eux.

    Pour l’exposition annuelle de 1973 des Chemins du Passé : « HISTOIRES ETRANGES D’AUTREFOIS » qui réunissait des dessins, gouaches et pastels illustrant des faits historiques ou notables ayant eu pour théâtre la région. Le Maître Maurice Montet de Thizy avait prêté une peinture ou un dessin représentant la résistance des populations au moment du paiement de la taille en 1636 « l’illustration décrit d’une manière saisissante la révolte à Saint-Just-la-Pendue, où dès que la venue des Agents de Roanne est signalée, on sonne le tocsin pour ameuter la population qui, curé en tête, les contraint à tourner bride, et à rebrousser par un autre chemins au péril de nos vies ». Malheureusement nous ne possédons aucune gravure de cette illustration. Une recherche auprès des descendants du peintre est restée jusqu’à ce jour sans réponse.


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  • LES GRANDES FAMINES DU XVII° SIECLE

     

    Le XVII° siècle n’a pas été que le Grand Siècle de Versailles, il a été aussi, pour le peuple, celui des famines qui ont sévi particulièrement dans notre région.

     

    Il convient de noter  que ces disettes ne sont pas la conséquence de la Fronde, puisque le Roannais n’a pratiquement pas été touché par les opérations militaires, mais qu’elles sont la conséquence des intempéries exceptionnelles qui ont provoqué la hausse des prix et une crise de subsistance.

     

    Les officiers du Bureau des Finances de la Généralité de Lyon, écrivent dès 1643, que notre région a souffert « la présente année en nombre de paroisses, la gelée et encore la grêle, la cherté des bleds (blés) accompagné de continuation de maladies contagieuses qui causent grande pauvreté et misère au peuple ».

     

    A partir de 1647, les mauvaises années se succèdent sans interruption : en mai 1647 la région de BELMONT est ravagée par la grêle ; en août 1648 c’est le tour de REGNY. La récolte de 1649 est désastreuse dans toute la région. Le curé de SAINT-GENIS les OLLIERES écrit « l’an 1649 on remarquera que la Saône a été gelée par trois fois, que depuis Pâques jusqu’à la Saint Jean, il n’est pas passé trois jours sans pluie avec des froidures extraordinaires ; que le 12 juin la montagne le Pilat a été couverte de neige. L’an 1649 presque tout le mois de juin et de juillet, il a plu, n’ayant pas eu quatre jours de suite de beau temps… et le dimanche 17 juillet, il a grêlé, qui a fait beaucoup de mal ».

     

    C’est le moment qu’on choisit pour quadrupler l’impôt. Aussi, un mouvement de révolte contre les percepteurs de la taille se manifeste dans une dizaine de paroisses de l’élection de ROANNE, à SAINT MAURICE, BULLY, SAINT-GERMAIN-LAVAL, BELMONT, BELLEROCHE, SAINT-JUST-LA-PENDUE, BUSSIERES, NERONDE.

     

    Les Trésoriers de France à Lyon, se plaignent de ces gens « qui n’ont payé aucune chose de leur taille depuis 7 ou 8 années, quelques contraintes qu’on ait décerné contre eux ».

     

    Un dessin de Maître Maurice Montet de Thizy, figurant à l’Exposition des Chemins du Passé à Saint-Symphorien-de-Lay, décrit d’une manière saisissante la révolte à SAINT-JUST-LA-PENDUE, où dès que la venue des Agents de Roanne est signalée, on sonne le tocsin pour ameuter la population qui, curé en tête, les contraints à tourner bride, et à « rebrousser par un autre chemin au péril de nos vies ».

     

    A la fin du siècle, en 1697, nouvelle famine. A Paris, La Bruyère décrit ces paysans, hâves qui mangent des racines pour se nourrir, à la suite d’hivers vigoureux et prolongés qui ont détruit les récoltes : on a trouvé, dans l’ancienne église de CHIRASSIMONT du pain de fougères, qui était la nourriture du moment. Le curé de SAINT-SYMPHORIEN-DE-LAY note sur le registre paroissial, que les gens suivent la messe depuis leurs maisons par crainte des voleurs.

    La mortalité croit en flèche comme en témoigne une page du registre paroissial de VIOLAY.

     

    Serge Chachkine a dépeint d’une manière frappante cette atmosphère de désolation : les paysans, qui constituent la totalité de la population, se jettent sur les routes à la recherche de nourriture et y meurent de froid. Le curé de SAINT-SYMPHORIEN-DE-LAY note sur un registre paroissial, « Enterré ce jour cinq pauvres gens inconnus, trouvés morts de misère sur le grand chemin et apporté pendant la nuit sur le parvis ».

     

    Vous pourrez voir ces scènes tragiques, avec beaucoup d’autres dessins de Mmes ARGILE, N. PAVLOVA, A. et B Carcel, MM. J. BURNOT, DEGENNE, FERRIER, à l’Exposition des Chemins du Passé qui est ouverte jusqu’au 30 septembre1973 « HISTOIRES ETRANGES D’AUTREFOIS »   illustrant des faits historiques ou notables ayant eu pour théâtre la région


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    Illustrations : Le Train Renard à Roanne - Inauguration le 5 Avril 1908. - Départ de la Gare du Coteau

     

    LE TRAIN RENARD

     

    Charles Renard (1847-1905).

     

    Il est né à Damblain, le 23 décembre 1847. Une rue y porte son nom. Appelée à tort rue de la gare, c’est l’ancienne rue d’Ayotte. Elle fut rebaptisée « rue du Colonel Renard » après la mort tragique de ce dernier.

     

    Après de brillantes études au lycée de Nancy où il remporte le prix d’honneur de mathématiques au Concours Général de 1866, il rentre a Polytechnique.

    Jeune officier du génie, il participe courageusement à la guerre de 1870 ; cela lui vaut la croix de la légion d’honneur.

     

    D’esprit  inventif, on lui doit une infinité d’inventions dont certaines furent oubliées tel le « décaplan », l’Aéride, planeur à 10 ailes qu’il expérimente en novembre 1873 du haut de la tour St Eloi d’Arras où il est en garnison.

     

    Le marquis Raymond d’Ecquevilly, s’inspire de l’invention de Charles Renard pour concevoir en 1907 son avion constitué de deux cerceaux ovales verticaux à l’intérieur desquels sont fixées cinq paires de demi-ailes surmontées d’un sixième plan. Sur la deuxième version une septième aile est ajoutée au-dessus des cerceaux circulaires avec une cinquantaine de petites ailes installées à l’intérieur.

     

    Charles Renard se passionne pour la navigation aérienne naissante. Il conçoit une vingtaine de types de moteur (à hydrogène, à batterie, a vapeur…) suffisamment légers pour augmenter les performances des aérostats. Il met au point un dirigeable. Il crée l’engrenage en chevron plus tard cher à Citroën. Ses essais et calculs de la sustentions son repris par Sikorski après sa mort pour la construction des hélicoptères. Il fabrique un treuil pour ballons captifs utilisé par l’Armée. On lui doit un procédé de production de l’hydrogène par électrolyse. Il est à l’origine de la « normalisation » grâce à ses développements mathématiques. Il crée « le train automobile à propulsion continue et à tournant correct » qui lui confère la célébrité dans le grand public.

     

    Malheureusement, il est très éprouvé par les difficultés financières et les problèmes administratifs qu’il estime entraver le développement de ses recherches. Sa santé se dégrade, il devient de plus en plus dépressif et le 13 avril 1905 se donne la mort dans son laboratoire.

     

    L’homme

    C’est en 1877 que les autorités françaises décident de fonder l’Établissement Central de l’Aérostation Militaire de Chalais-Meudon, premier laboratoire d’aéronautique au monde. La direction de l’établissement est confiée au jeune capitaine Charles Renard, âgé de 30 ans.

    Ce laboratoire avait pour mission de concevoir l’ensemble du matériel aérostatique militaire français à partir de composants réalisés dans l’industrie et de former les hommes à son utilisation.

     

    Sous son impulsion des compagnies d’aérostiers sont mises sur pied, des parcs de ballons captifs pour l’observation sont installés à Chalais-Meudon. Les aérostiers participent également aux manœuvres militaires des 1880, puis accompagnent les troupes françaises dans la conquête coloniale.

     

    L’année 1878 marque les débuts de Charles Renard dans la construction de dirigeables aux côtés d’Arthur Krebs (1850-1935), alors major-ingénieur au régiment des Sapeurs-pompiers de la ville de Paris.

    Le problème fondamental à résoudre est le moyen de propulsion  du dirigeable. La solution de ce problème, tentée déjà en 1855 en employant la vapeur par M. Henri Giffard, puis en 1872 par M. Dupuy de Lôme  en utilisant la force musculaire des hommes, et enfin en 1883 par M. Tissandier, qui le premier a appliqué l’électricité à la propulsion des ballons, n’avait été jusqu’à ce jour, que très imparfaite, puisque, dans aucun cas, l’aérostat n’était revenu à son point de départ.

    Avec Arthur Krebs, Charles Renard développe un moteur électrique, très léger, de type Gramme multipolaire, d’une puissance de 8 ch.

     

    Séduit par les volumes de la Galerie des Machines de l’Exposition Universelle de 1878, construits par Henri de Dion, Charles Renard se fait affecter une partie des bâtiments et les fait remonter 1881 à Chalais-Meudon. Ce nouveau hangar est identifié par le repère Y, le Y étant la marque des militaires qui avaient désigné par une lettre chacun des bâtiments de leur centre de recherches et de constructions aéronautiques.

     

    Renard et Krebs dessinent les plans d’un dirigeable de 1 864 m3 disposant d’une nacelle de 32 mètres de long constituée de bois et de bambou, avec une hélice motorisé par le moteur électrique alimenté par pile. Le dirigeable « La France est né ».

     

    Le 9 août 1884, Renard et Krebs s’envolent à bord du dirigeable « La France » et effectuent le premier vol en circuit fermé du monde. Parti de Chalais, ils virent au-dessus de Villacoublay et se posent à l’endroit exact de leur départ après 7,6 km d’un parcours effectué en 23 minutes. C’est un succès total ! C’est le début des dirigeables militaires. L’un d’eux portera le nom de « Charles Renard » en souvenir du précurseur.

     

    Les trains routiers

    Charles Renard dépose en 1903 le brevet de son train routier à traction à traction continue, appelé « Train Renard ».

     

    Le train Renard présente deux avantages. D’abord il a une propulsion continue. Par un mécanisme judicieux (transmission à cardans), la force motrice produite par le moteur de la voiture tractrice est communiquée à chacune des voitures constituant le train. Ensuite il y a ce que l’on nommait « le tournant correct », réalisé grâce à l’ingénieux système qui entraîne chaque voiture dans la trace de la précédente, alors que de vulgaires remorques attelées sont toujours déportées.

     

    Ainsi se trouve résolu, en théorie, le problème des transports sur route en 1902. A l’aide d’un moteur de 50 ch. Charles Renard actionne un train destiné à l’armée transportant une charge utile de 36 tonnes et se déplaçant suivant le terrain à des vitesses entre 12 et 72 km/h. Les châssis des voitures étaient à 4 ou 6 roues à suspension « grande flexion » pour les marchandises et à « suspension compensée » pour les voyageurs. N’importe quel moteur peut être appliqué sur le train Renard, qu’il soit à explosion, à vapeur chauffée au pétrole, au coke, au bois ou aux huiles lourdes.

     

    La liaison routière entre Remiremont et Plombières desservie par le chemin de fer, et séparée de sa voisine par une ligne de crêtes, était un problème d’actualité quand le train Renard fut présenté au salon de l’automobile de 1903. Des essais sont lancés malgré l’opposition du Conseil général, favorable à une liaison ferroviaire. L’autorisation sera finalement donnée en avril 1906 et le 12 avril le convoi inaugural relie Remiremont à Plombières, effectuant le trajet aller en 1 h 15 et le retour en 1 h.

     

    Malgré quelques expériences épiques à Chaumont, Rolampont et Langres, les essais sont finalement très concluants.

     

    En 1907 est créée la Société française des Trains Renard, société anonyme au capital de 1 750 000 francs, qui a pour objet l’exploitation du monopole des transports sur routes par Trains Renard, transports publics et particuliers , en France, dans les colonies et dans les pays de protectorats.

     

    Des sociétés d’exploitations sont crées dans plusieurs département, dont les Vosges, le Pas-de-Calais, le Cher… Ces compagnies se donnaient pour but d’assurer des liaisons régulières entre villes et villages pour suppléer à l’absence de réseaux secondaires de chemin de fer. Le train Renard attira rapidement la curiosité des populations qui se pressaient pour voir et essayer le nouveau moyen de transport.

     

    Le train Renard est également en exploitation en Grande-Bretagne, en Hollande, en Autriche, en Espagne, au Paraguay, en Perse.

     

    La fiscalité appliquée à ce mode de locomotion, basée sur celle des fiacres et calèches, était très lourde entraînant un prix de place assez coûteux qui fit reculer les utilisateurs potentiels.

    La rentabilité n’était pas assurée. Les déboires arrivèrent rapidement : manque de stabilité sur les routes mal entretenues, vitesses réduites, bruit important, confort relatif… Une série d’accidents hypothéqua définitivement l’avenir de l’invention de Charles Renard. Le 18 novembre 1911, la liquidation des Trains Renard est prononcée, cinq ans après l’inauguration officielle du 12 août 1906.

     

    Charles Renard connut la joie d’assister au succès de son invention, mais ignora son échec commercial. Il eut droit à des obsèques solennelles. Avec lui la France perdait un grand savant, dont le génie inventif n’avait d’égal que le patriotisme et le désintéressement

     

     Extraits de l’article de Roland Racine pour le n° 39 du Bulletin de l’Association Philatélique Rhodanienne.

    Les permanences de cette association ont lieu le dimanche de 9 h 30 à 11 h 30 au 19, rue du Professeur Louis Paufique -69002 Lyon

     

     


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    SAINT-SYMPHORIEN-DE-LAY  -  ATHENES

    3000 kilomètres

    Ou le voyage en Grèce de quatre jeunes filles (1968) 

     

       Accompagnées par les vœux de la chanteuse Nana Mouskouri, qui leur avait adressé un message le jour de son passage à Roanne. Une première séance de projections de plus de 250 diapositives en couleurs a obtenu ce dernier dimanche à Saint-Symphorien-de-Lay, salle de cinéma de l’Amicale un magnifique succès.

     

    Les aimables voyageuses ont présenté devant une salle absolument comble leur montage de vues en couleurs, prises avec goût et commentées avec un talent qui ont fait l’admiration de l’auditoire venu de nombreuses communes et villes de la Loire et du Rhône.

     

    Tous nos compliments aux auteurs de cette réussite, Mesdemoiselles A. et M.J. Marcellin, J. Croce et B. Girardet.

     

    Le public s’est également plu à contempler dans la salle une exposition d’artisanat et d’art grecs, rehaussée par la présence d’authentiques statuettes des 6° et 5° siècles avant J.C. et d’un vase à parfum vieux de plus de 3700 ans, provenant de découvertes récentes des fouilles de Chypre.

     

     


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    MANUFRANCE ROANNE

     

    (Souvenirs d’un ancien pendant son passage de 1970 à 1973)

     

    2° partie

     

     

    La principale chose à  mon arrivée au mois de juillet est de connaître les différentes boites de cartouches l’ouverture de la chasse en septembre s’approchant.

    Les calibres les plus courants sont le 12 et le 16.

     

    A Manufrance il existe donc des cartouches de 12 (simple culot) et super-douze avec double culot, idem pour le 16. Deux sortes de douilles : carton ou plastique celles-ci sont moins sensibles à l’humidité. Comme marque je crois me souvenir de la « VERAPLAST ».

    Les plombs contenus dans les cartouches s’échelonnent sur toute une échelle, selon la grosseur du gibier chassé.. Il existe même des balles pour le sanglier.

    Certains anciens fabriquent eux-mêmes les cartouches et s’approvisionnent en : poudre noire, bourre, plombs, ils sont livrés dans des petits sacs en tissus, étuis etc. le matériel de montage est également disponible.

     

    Le fusil le plus vendu est le Robust, calibre 12, canons juxtaposés, le superposé existe aussi.

    A la campagne le Robust est vendu de  père en fils. L’achat réunit souvent ces deux personnes au magasin. C’est un rituel, où le vendeur apporte toute son attention.

    Le premier fusil d’un fils, marque souvent l’entrée de celui-ci dans le cercle familial des adultes. Pratiquement tout le temps, le père offre le fusil à ce fils (ou fille). Alors se passe un instant magique : les yeux de l’un croisent les yeux de l’autre ; une communion, un pacte filial vient de naître scellé par une accolade joyeuse. La vente d’un premier fusil est toujours un agréable moment. Pour les acheteurs bien sur ; mais pour le vendeur aussi qui va pouvoir vendre toute une gamme de produits, allant de l’huile de nettoyage pour l’arme, à l’attirail du parfait chasseur, vêtements compris et même les appeaux (petits sifflets en différents matériaux pour attirer le gibier à plumes).

     

    Il existe aussi le fusil : SIMPLEX à un coup, le FALCOR à trois coups et la perle des fusils de Manufrance le fusil IDEAL, arme de prestige à l’achat très onéreux, avec de superbes gravures exécutées  par déjà de rarissimes graveurs, au burin sur le canon et les plaques de couche. Un très bon  client, pour toutes sortes de marchandises de Saint-André d’Apchon possesseur de plusieurs fusils avait fait l’achat d’un Idéal (le plus cher de la gamme). Il ne tira jamais avec, le gardant comme un « placement » pour ses descendants.

     

    Les fusils sont munis soit d’une bretelle simple, soit d’une bretelle automatique qui s’enroule dans la crosse (même système que les ceintures de sécurité de nos voitures d’aujourd’hui).

    Bien sur il existe des fusils pour droitiers et pour gauchers, la crosse ayant une déviation différente par rapport aux canons selon votre situation.

     

    Certains canons de fusil sont choke où ½  choke, la fabrication est-telle qu’une bosse plus ou moins grosse à l’intérieur du canon, oblige au moment du tir les plombs projetés à sortir plus ou moins groupés du canon pour un tir compact sur le gibier.

     

    Il se vend aussi beaucoup de carabines 22 LR (tir dangereux jusqu'à 1500 mètres) du type REINA à un coup ou avec un chargeur. Le choix des munitions est important : balles courtes, longues, éclairantes etc. Très prisées, elles viennent en complément du fusil à la campagne, pour détruire les petits nuisibles (rats musqués) qui pullulent dans les granges et autour des étangs. La possibilité d’y adjoindre une lunette de visée très précise rend son achat très populaire.

     

    Idéale pour tirer sur des bouteilles (attention aux éclats de verre) ou des boîtes de conserves. On ne peut faire du tir sur cible avec cette carabine. Il faut mieux avoir une carabine DIANA à plombs ou un pistolet.

     

    Quant aux armes pour les grandes chasses aux calibres impressionnants, elles ne quittaient guère le râtelier. Par contre la carabine Winchester  semi-automatique (calibre 30/30 ou 22 LR ? la mémoire me manque) comme celle de  Steve McQueendans la série «  Au nom de la loi » était souvent prise en main par des jeunes clients, mais rarement acheté. J’ai le souvenir d’une vente, mais l’arme fut rapidement récupérée l’acheteur n’honorant pas son crédit.

     

    Ventes aussi de pistolets d’alarme, assez bien imités et de petits canons « alarme » pour  éloigner les intrus des  propriétés, ventes aussi de pigeons d’argile pour le ball-trap.

     

    Souvenirs de Bernard

     

    Nota : pendant mon passage à Manufrance  j’ai démonté et vendu un très grand nombre d’armes de chasse, sans jamais avoir tiré un seul coup de fusil.

    La plupart des chasseurs sont des gens agréables et courtois vivant sereinement cette passion de la chasse. Mais j’ai rencontré aussi des « viandards » sans grand intérêt, « grandes gueules » pouvant tuer un chien désobéissant, mais trouvant normal de contourner la loi (en tirant par exemple à moins de 100 mètres d’une maison d’habitation) et je comprends parfaitement que des gens puissent être contre les chasseurs.


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