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    ROUTE DE ROANNE À LYON….BEAUCOUP DE MENDIANTS<o:p></o:p>

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    Le nombre de mendiants arrêtés sur la route est inimaginable. Cet « état » de mendicité leur permettant de se déplacer impunément sert, un grand nombre de camouflage à un banditisme grandissant. On leur fait une chasse implacable. On se rappelle l’attitude de La Reynie lieutenant Général de Police à Paris à l’égard de la fameuse « cour des miracles », école du crime et asile des bandits chevronnés. Tous les « habitants » semblaient être infirmes et perclus. Arrivant sur la place avec ses hommes, il proclama que les douze derniers qui demeureraient dans l’enceinte seraient pendus : « En un clin d’œil, les mendiant retrouvant des membres hors d’usage se ruèrent aux sorties et leur étrange demeure  fut incontinent rasée… ». En 1754 on arrête « deux homme et une femme accusés de mendier en contrefaisant les estropiés »…En 1756 un jugement prévôtal déclare « Placide Laurent Bègne, mendiant valide, convaincu d’avoir été trouvé portant un pistolet chargé de balles… et condamné à servir le Roi en ses galères en qualité de forçats pendant 9 années et à être préalablement marqué par l’exécuteur de la haute justice sur l’épaule droite au 3 lettres : G.A.L. en la Place du Pilori de la ville de Roanne… » (Actuelle place Georges Clemenceau).<o:p></o:p>

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    Quelques années plus tard, de véritables bandes de mendiants se forment, s’organisent et, à partir du Grand Chemin, s’enfoncent dans les campagnes pour tuer, piller, rançonner… En 1761 on met la main sur un « mendiant valide et trois jeunes filles ou femmes dans les bois de Longesaigne où il y a une bande de voleurs composée de 35 à 40 mendiants valides sans domicile fixe qui infestent la partie du Forez et Lyonnais en forçant les habitants de Violay, Panissières, Villechèneve, Montrotier, Longesaigne, Avaise et autres paroisses de leur donner des provisions et pour réussir à mieux obtenir d’eux, les menacent publiquement d’incendier les granges, greniers à foin, gerbiers et leurs habitations… » (A.D.L. –B. 834).<o:p></o:p>

    Les assertions de certains, pour se tirer d’affaire sont surprenantes de naïveté, tel ce Marc Angeline se disant « bourgeois ordinaire de Venise et prétendant aller par dévotion à Tours en Touraine… » (A.D.L. –B. 864).<o:p></o:p>

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    En 1766, Antoine Detours tailleur de pierres est assailli et volé sur la route. La même année, « J. Baptiste Noyer Postillon, est attaqué à coup de pierres en revenant de conduire une chaise de poste de St-Germain l’Espinasse, près des Tuileries appelées de Forchambu » (A.D.L. –B. 842).<o:p></o:p>

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    On procède en 1771 à l’exhumation dans le cimetière de Lay « du cadavre d’Antoine Landrivon » soupçonné d’avoir été assassiné dans la paroisse de Saint-Symphorien-de-Lay, sur le Grand Chemin de Paris à Lyon près de la rivières de Rhins et du chemin qui mène à Boisset. Deux chirurgiens de Roanne : Georges Say et Guillaume Labarre, commis à l’examen de la dépouille accompagne Georges de Lucenay lieutenant de maréchaussée à Roanne chargé de l’opération.<o:p></o:p>

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    Au Bas-de-Rhins « rière la justice de Parigny, en 1781 un meurtre est commis à coups de couteau contre Claude Baudinant dans le cabaret de Claude Perraut joignant immédiatement le chemin royal de Roanne à Lyon… »<o:p></o:p>

    Bien d’autres arrestations sont opérées entre Roanne et Tarare. Nous notons celles de plus de 200 déserteurs dans la seconde moitié du XVII° siècle. On en trouve aussi de surprenantes, telle cette « femme errante, menant une vie licencieuse… » « ce petit mauvais sujet qui par gourmandise faisait quelques petits vols comme, pain, viande et vin, et accusé aussi d’avoir abattu une croix en pierre sur la route de Tarare à Pontcharra… » « ce vagabond prévenu de se donner la qualité de sorcier dans les différentes paroisses où il errait, portant une peau de loup pour mieux persuader et en imposer au profane vulgaire et autres personnes les plus simples et les plus crédules »… Ou encore ce « Pierre Fédollière tisserand de Fourneaux tout éberlué » qui, pour avoir hébergé deux passants et accusé « d’être fauteur et complice de la désertion des nommés François Berry et Jean-Baptiste Poiseuil soldats du corps royal de la marine, division Rochefort »… <o:p></o:p>

    La Révolution ne fait qu’accroître toutes ces formes de délits et de banditisme.<o:p></o:p>

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    La municipalité de Saint-Symphorien s’en émeut et le 13 février 1791 envoie un compte-rendu alarmant au Comité Révolutionnaire départemental :<o:p></o:p>

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     « Les courriers de la malle de Paris à Lyon sont fréquemment attaqués par des malfaiteurs parce que l’éloignement qu’il y a de Roanne à Tarare est de 10 lieues de poste et qu’il est impossible aux maréchaussées établies dans ces deux villes d’en imposer et de contenir les brigands qui infestent cette contrée et la menace journellement d’assassinats, de vols et de rapines » (Registre Délibérations du Conseil Municipal de Saint-Symphorien-de-Lay).<o:p></o:p>

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    En 1798, l’Administration Centrale du  Département suspend de leurs fonctions les officiers municipaux de Tarare pour « carence d’établissements de postes militaires qui leurs avaient été prescrits à la suite de 2 arrêts de la Malle de Paris aggravés du meurtre d’un cavalier et du vol des paquets et du numéraire »…<o:p></o:p>

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    Malgré une loi votée cette même année condamnant les auteurs de vols sur les routes, les attaques continues. Le citoyen Bertrand, brigadier de gendarmerie à l’Arbresle est agressé en janvier 1799 par six bandits. Après avoir « essuyé un coup de tromblon dont quelques plombs ont percé son baudrier », il ne doit son salut qu’à une fuite éperdue jusqu’à l’auberge la plus proche… Au cours des mois de Floréal et Prairial An VII, deux diligences sont interceptées et les voyageur détroussées. Cette affaire ayant eu lieu sur le territoire de Joux, l’autorité veut rendre la commune responsable. Le tribunal ne retient aucune charge car « l’endroit où la voiture a été interceptée est jugé éloigné et hors de vue du village ».<o:p></o:p>

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    Le 4 Frimaire An VIII (25 novembre 1800) c’est encore une attaque de la malle-poste de Paris entre Bully et l’Arbresle. 25 brigands sont postés. Le postillon refuse de s’arrêter. Ouvrant alors le feu, ils tuent un cheval, blessent le courrier et deux des quatre militaires de l’escorte. Le pillage commence…La garde Nationale de Bully ainsi qu’un détachement du 14° Régiment de Chasseurs arrêté à l’Arbresle arrivent après la curée.<o:p></o:p>

    Les auteurs ne seront pas retrouvés.<o:p></o:p>

                                                                                                                   <o:p></o:p>

    Le 2 Pluviôse An XI, huit habitants de Meys et Saint-Barthélemy-Lestra interceptent la malle entre Saint-Loup et Tarare à la Goutte-Vignole. A peine Jouban leur chef fait-il arrêter la voiture que les gendarmes apparaissent. Affolé, il tire et en blesse un : le citoyen Vergnet de la brigade de Tarare. Les représentants de l’ordre donne la chasse aux voleurs…Trois seront condamnés à mort : Jouban, Pignard et Claude Bador. Deux seront acquittés : J.-Claude Tivel et Antoine Bador. Les trois autres jugés par contumaces avaient réussi à s’enfuir : Voiturin, Beyron et Denis.<o:p></o:p>

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    Les archives de la Police de Lyon fournissent encore le récit d’attaque de la malle-poste à Tarare en 1809 et du complot de 1816 pour une nouvelle interception.<o:p></o:p>

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    En ce qui concerne le recel et l’écoulement des marchandises volées, une mention spéciale doit être faite pour l’Arbresle. Cette cité carrefour semble prédestinée à ce genre de trafic. Proche de Lyon, on peut anonymement y écouler les produits subtilisés. Par la vallée de l’Azergue, on peut « ravitailler » tous les villages en amont : le Bois d’Oingt, Grandis, Lamure et gagner facilement Belmont, Chauffailles et les marchés prospères du Brionnais. En aval, les innombrables auberges en bordure de la route de Lyon à Paris par la Bourgogne sont ravies d’acheter à bon prix les victuailles dont les voituriers ont été détroussés…<o:p></o:p>

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    Il ne suffit que de consulter les archives de la Maréchaussée de l’Arbresle pour être ébahi par les découvertes juteuses et inattendues qu’elle a réalisées…les pots d’huile d’olive voisinent avec les balles de coton filé ou en bourre, les paquets de savons, les bouchons de bouteilles alors fort prisés, les pièces de toile pour tailleurs, les toiles d’emballage, les toiles appelées « bourras », les barreaux de fer, les pièces de confection : chemises et autres…<o:p></o:p>

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    Le 10 mai 1784, dans la même opération, pas moins de six aubergistes sont compromis (quand on pense qu’ils font souvent  payer, aux clients,  les choses 10 fois le prix qu’elles valent)… plus loin, « un marchand épicier de Villefranche ainsi que son fils servant présentement dans les dragons viennent  toutes les semaines charger les marchandises volées… »<o:p></o:p>

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    Le Grand Chemin de Paris à Lyon était d’un bon rapport pour la pègre du moment.<o:p></o:p>

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                                Gabriel Fouillant (La traversée des monts de Tarare et d’Amplepuis)<o:p></o:p>


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    HANDICAP

    Les handicapés défilent pour un revenu "décent"

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    Des dizaines de milliers de personnes venues de toute la France ont manifesté samedi 29 mars à Paris dans une "marche vers l'Élysée" à l'appel du collectif d'associations "Ni pauvre ni soumis".

    "Handicap + pauvreté = double peine"<o:p></o:p>

    (Reuters)<o:p></o:p>

    Plusieurs milliers de personnes, malades, handicapés, invalides et leurs accompagnants, venus de toute la France, ont manifesté, samedi 29 mars à Paris, à l'appel du collectif "Ni pauvre, ni soumis" pour exprimer leur "révolte" et réclamer un revenu "décent", au niveau du SMIC brut.
    Accidentés, séropositifs, myopathes, aveugles ont défilé aux cris de "On veut des sous!", derrière une banderole "handicap, maladie invalidante: l'urgence d'un revenu d'existence".
    En fauteuil ou sur des béquilles, guidés par une canne blanche ou un chien, les manifestants, évalués à "près de 30.000 personnes" par les organisateurs et 16.500 par la police, rassemblaient l'ensemble du monde des "accidentés de la vie" pour une mobilisation "historique", a indiqué Arnaud de Broca, président de la Fnath, une de la centaine d'associations membres du collectif.
    Une délégation a été reçue à l'Elysée pour remettre une pétition.



    "C'est la révolte des handicapés, c'est la révolte de millions de personnes pour dire qu'il y en a assez de toucher 628 euros par mois (montant de l'allocation adultes handicapés (AAH), ndr), qu'avec ça, on ne peut pas vivre", a ajouté Arnaud de Broca.
    Beaucoup brandissaient des panneaux jaune et noir, couleurs du collectif portant le slogan "handicap + pauvreté = double peine". Dans le défilé également, des sourds-muets, des trisomiques, arrivés avec quelques uns des 13 trains, 5 avions ou 700 autocars affrétés pour l'occasion.
    "Sur le sujet des ressources et des conditions de vie, ça fait 30 ans qu'on ne veut pas en parler, on est là pour mettre le sujet sur la table pour que les choses changent définitivement", a déclaré Jean-Marie Barbier, président de l'Association des paralysés de France (APF).
    Quelque 810.000 handicapés, qui ne peuvent pas ou plus travailler, vivent avec l'AAH.

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    Illustration : photographie tirée du site internet : Aéro-Club de Roanne et du Roannais<o:p></o:p>
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    UN CONVOI VRAIMENT EXCEPTIONNEL TRAVERSE ROANNE<o:p></o:p>

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    Dans les années 1953-1954, à l’heure de la sortie des cinémas, le seul moment où la modeste sous-préfecture des bords de Loire s’animait après vingt heures, les noctambules n’en croyaient pas leurs yeux ce soir-là, du spectacle qui leur était offert.

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     Si jusqu’ici, ils avaient pu admirer les avions du club local, dans leurs évolutions aériennes ou au contraire bien sagement alignés devant les hangars de l’aérodrome, jamais ô grand jamais, ils n’avaient assisté à la traversée de la ville par un avion empruntant la voie publique, mais qui plus est, en marche arrière s’il vous plaît. Le spectacle était digne d’un film des Charlots. Tout d’abord un gendarme à bicyclette, un sifflet à la bouche servait d’éclaireur ou de motard d’accompagnement, peut-être bien les deux à la fois, afin d’ouvrir la route à un convoi vraiment exceptionnel.

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    En effet, derrière ce gendarme tout en sueur et pour cause, roulait au pas d’une traction, tractant une remorque sur laquelle on avait installé la roue arrière de l’avion, maintenue sur la remorque par deux membres de l’Aéroclub, tandis que l’avion, toutes ailes déployées, bien posé sur les deux roues, traversait ainsi la ville en marche arrière sur l’asphalte.

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    Enfin, à l’ultime arrière-garde, un second gendarme à bicyclette servant de voiture balai, en collant au nez de l’appareil dont les hélices lui frôlaient les moustaches.

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    Le chef de bord était le « tonton Boissonnade », président du club, qui avait imaginé le dépannage de l’appareil.

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    Cet attelage fort remarqué malgré l’heure tardive, traversa ainsi toute la ville sans encombre. Il est vrai que la circulation était beaucoup moins dense en ce temps-là, mais tout de même, lorsqu’il fallait croiser un camion, les ailles frôlaient bien souvent celle du poids lourd dont le chauffeur n’en revenait pas.

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    Quoiqu’il en soit, l’avion des Ailes Roannaises, obligé de se poser en catastrophe, par suite d’incident techniques, en bordure de la route nationale numéro 7, près de Saint-Romain-la-Motte put rejoindre, à la vitesse de deux gendarmes cyclistes très entraînés, son aérodrome à une douzaine de kilomètres de là. Et sans incident s’il vous plaît.

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    Ce qui est certain, c’est que nos deux pandores furent chaudement félicités et qu’après leur parcours du combattant, ils firent honneur au bar de l’Escadrille. De mauvaises langues affirment même que le retour ne fut guère plus rapide qu’à l’aller. Prudence oblige.

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    Quant aux héros de cette traversée pas comme les autres, ils l’ont inscrite à  jamais dans le livre d’or des Ailes Roannaises.

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    Tiré de l’ouvrage de Gérard Decombe « Les Joyeux compères du Roannais ». (1986)<o:p></o:p>

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    Note de Bernard<o:p></o:p>

    Monsieur Camille Boissonnade était voisin de mes parents nous « logions » en effet au 147 avenue de Paris à Roanne, alors que lui « habitait »  au 151 une magnifique villa avec un immense jardin très bien aménagé (un jardinier travaillait pour lui). <o:p></o:p>

    Ingénieur des Ponts et chaussées, il était le grand-père d’Alain Gilles (futur international de basket et, qui fit les beaux jours de Villeurbanne) et c’est Alain qui me relie à lui, en effet à l’époque du récit qui précède il était de bon ton que les enfants fassent de la gymnastique (j’avais moins de 10 ans)<o:p></o:p>

    Donc une fois par semaine je me rendais dans la belle maison qui m’impressionnait beaucoup.<o:p></o:p>

    Après avoir salué madame Boissonnade qui était une personne très gentille, son mari nous conduisait à l’Amicale Laïque de Roanne, rue Jean Macé ou il devait avoir des responsabilités. Le moniteur de gym s’appelait Daval.<o:p></o:p>

     Monsieur Boissonnadesouvent la pipe à la bouche, un béret noir poseé sur la tête, avait une 203 Peugeot noire et de temps en temps nous emmenait sur les chantiers en cours (mais interdiction de descendre de voiture) je me rappelle  (promenade appréciée car nous ne possédions point de voiture) d’un sur la nationale 7 pour le rectification d’un virage dangereux près de Changy…<o:p></o:p>


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    Illustration : Bernard et son kiné, monsieur Yves Chabrier, ancien soigneur de l’Équipe de France de Jeu à XIII et dirigeant de ce sport à Roanne.
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    COMPTEZ-VOUS (ROANNE) TREIZE<o:p></o:p>

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    Roanne la sportive, grâce à quelques pionniers découvrit dès sa création, les subtilités du Jeu à Treize. Comme un bonnetier d’avant-garde, « le Golder », s’intéressa à la chose, rapidement le Racing-Club de Roanne 13 allait faire vibrer les foules et inscrire son nom au sommet de l’affiche avec quelques titres, coupe et championnat, qui restent en lettres d’or dans l’histoire du club.

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    Avec un recrutement basé sur le gotha rugbystique, la formation locale posséda rapidement ses joueurs trois étoiles, dont, avant guerre, notamment, les inégalables Max Rouzier et Jean Dauger, un duo de charme, romantique, que l’on évoque encore avec nostalgie.

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    Mais bien évidemment si, sur l’aire de jeu, ces virtuoses du contre-pied savaient tracer des arabesques stupéfiantes et, faire vivre ce ballon si convoité et si primesautier à la fois, en pratiquant un rugby champagne, ces talentueux instrumentistes étaient dans la vie de tous les jours de bons vivants (doux euphémisme).

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    Max Rouzier fut bien sûr le porte-flambeau de ce Racing d’avant guerre, illustrant sur le terrain et en ville des péripéties ne passant pas inaperçues, mais il faut bien  reconnaître que la tradition se perpétua après le conflit mondial au cours duquel, les treizistes avaient été « interdits » sous Pétain. Avec autant de réussite, du moins pendant quelques années encore, les Crespo, Comes puis « Agnat » et quelques autres surent maintenir une solide tradition de  « boute-en-train ». Chaque déplacement se soldait par un cortège de joyeuses farces. Parmi celle-ci nombreux se souviennent encore de ce déplacement dans le Midi où un supporter, le soir venu, chercha vainement sa chambre qui, comble d’ironie, portait le numéro treize. Du rez-de-chaussée au cinquième étage, il arpenta vainement tous les couloirs. De guerre lasse et un peu honteux, il s’adressa à la direction qui, après de solides recherches s’aperçut qu’une armoire avait été déplacée dans le couloir pour être disposée devant la porte du numéro treize qu’elle masquait évidemment.

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    Ce même jour « Agnat » ayant voulu faire une bonne farce à son compère Gérard Dautant, avait placé dans son lit un extincteur dont la mise en marche avait été attachée au fond du lit. En pénétrant dans son lit, le demi de mêlée senti un objet froid qu’il voulut tirer jusqu’à lui. Ce que faisant, il déclencha le dispositif et bientôt la mousse carbonique occupa tout le lit et le parquet, obligeant l’occupant à trouver refuge dans une autre chambre.

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    Grande fut la surprise le lendemain d’entendre un responsable de l’hôtel de s’inquiéter auprès du secrétaire du Club de la santé du joueur malade au cours de la nuit, la femme de chambre ayant eu beaucoup de mal pour tout nettoyer.

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    Ou encore cette très longue nuit pour le soigneur « Socco » au poste de police de Marseille. Noctambule et déambulant dans le Vieux Marseille, il s’était fait coincer par une patrouille de police alors que seul en maillot marin, il était démuni de tout papier. Conduit dans le panier à salade, au poste de police, il rassura de suite le chef de poste en lui indiquant de téléphoner à l’hôtel où  était descendue l’équipe roannaise en demandant le responsable du Racing. Tout devait alors devenir limpide et rentrer dans l’ordre, Socco n’étant ni drogué ni un malfaiteur, ni un proxène. C’est du moins ce qu’il avait précisé au brigadier.

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    Mais celui-ci avec son accent de la Canebière avait quelque peu déformé le nom du soigneur et donnant la description de l’individu qui se prétendait être membre de l’équipe, Maurice Fély, le secrétaire qu’on venait de réveiller déclara qu’aucun joueur du Racing n’était en maillot marin, tous les Roannais ayant un survêtement bleu marine. De plus, tous les joueurs avaient été pointés rentrés. En ce temps-là, la discipline c’était quelque chose…

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    Bref le secrétaire du club n’avait pas pensé à son ami le soigneur, un solitaire.

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    Voilà pourquoi celui-ci passa toute la nuit au poste en compagnie des clodos, drogués et autres paumés.

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    Ce n’est que le lendemain matin, alors que l’on attendait dans les chambres le soigneur, qu’inquiet de son absence, Maurice poussa un juron en repensant au coup de fil nocturne. Un taxi le conduisit promptement récupérer le soigneur, mais ce dernier profondément vexé, croyant qu’on avait voulu lui faire une farce de mauvais goût, refusa de masser nos joueurs et le froid persista quelques temps.

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    Tiré de l’ouvrage de Gérard Decombe « Les Joyeux compères du Roannais ». (1986)<o:p></o:p>

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  • Le rail à ROANNE, 1858 naissance du P.L.M<o:p></o:p>

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    Il y a 175 ans, en 1833 précisément que le Troisième tronçon de la première ligne de chemin de fer en France, venant d’Andrézieux  arrive au Coteau.<o:p></o:p>

    L’association « Le Coteau d’hier et de demain » fête cet important événement en organisant du samedi 3mai au lundi 19 mai 2008 une très importante exposition sur ce sujet en collaboration avec l’association  « Les amis du rail du Forez » et « Le club des modélistes du Roannais ».<o:p></o:p>

    Une grande  maquette ferroviaire représentant le quartier de la gare, allant jusqu’au pont et aux estacades le long de l’ancien bras de la Loire, permettra à tous de se rendre compte des transformations successives de la ville dues à l’implantation du chemin de fer.<o:p></o:p>

    En effet, le Coteau, a largement bénéficié de l’existence de cette voie de chemin de fer et de sa position de terminus de la ligne jusqu’en 1858.<o:p></o:p>

    C’est en 1858 que commence une aventure ferroviaire avec la naissance du PLM<o:p></o:p>

    Le 1° novembre 1858 fut décisif pour le chemin de fer puisqu’on assista à la naissance du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée), une société qui avait pour tâche de relier Paris à Marseille.<o:p></o:p>

    Vaste programme si l’on considère que seulement de Saint-Germain-des-Fossés à Roanne, il a fallu établir : 35 passages à niveaux, 156 ponts et ponceaux, 5 viaducs plus 2 tunnels au Crozet et Saint-Martin-d’Estreaux, assez courts cependant coût : 20 millions.<o:p></o:p>

    Cette naissance a été précédée pourtant d’une longue période de gestation. Il suffit pour s’en convaincre de se reporter à un cours magistral sur les machines à vapeurs mobiles, en 1833 au beau temps de la Monarchie de Juillet. Il était déjà question de créer une première section de chemin de fer entre Roanne et Balbigny. Voici ce qu’un commissaire chargé d’une enquête sur l’entreprise écrivait :<o:p></o:p>

      « Une machine à vapeur mobile est placée sur quatre roues comme une voiture ordinaire. L’essieu d’une de ces roues est coulé en forme de manivelles sur lesquelles opèrent les pistons des cylindres pour tenir l’essieu dans un continuel mouvement de rotation. Les roues sont placées sur l’essieu de manière à ne pouvoir pas tourner sans lui ; en conséquence, lorsque la vapeur fait mouvoir l’essieu elle met en mouvement les roues fixées sur cet essieu. Ce n’est pas plus difficile que cela. La pression des roues sur le chemin leur donne une adhésion qui les empêche de glisser et quand l’essieu est mû par la machine, la voiture est forcée d’avancer. Deux coups de pistons correspondent à une révolution des roues et, dans une révolution, la voiture parcourt une surface égale, à leur circonférence. Donc chaque coup de piston fait avancer la voiture d’une longueur de chemin de la circonférence des roues opérantes. Il est évident que la vitesse de la voiture dépend de la vitesse avec laquelle la chaudière fournit de la vapeur aux cylindres ».<o:p></o:p>

    Ah ! Qu’en termes savants ces choses-là sont dites !<o:p></o:p>

    Les visionnaires… et les autres<o:p></o:p>

    Suivant les considérations sur la puissance calorifique de la chaudière proportionnelle à la quantité de charbon embrasée et du bon tirage de la cheminée. Cette puissance sera-t-elle suffisante pour grimper une pente de plus de 10 % ? Hélas, il faudra souvent adjoindre une deuxième machine à l’arrière des wagons pour arriver en haut de la côte. Et puis il faudra aussi pratiquer des tunnels pour éviter que la voie ferrée ne soit établie sur une trop forte montée. On évitera, par exemple, la montée de Vendranges, pour retrouver ensuite un terrain plus plat vers Feurs et Balbigny.<o:p></o:p>

    Tous ces travaux demandent de l’argent. C’est pourquoi l’ingénieur de Mines M. Beaunier, obtint de Louis Philippe 1er « roi des Français », une subvention appropriée.<o:p></o:p>

    Deux industriels, MM. Melet et Henry, se sont associés pour mettre en œuvre la concession Roanne à Balbigny et plus tard jusqu'à Andrézieux.<o:p></o:p>

    Le Comte de Villeneuve s’écria devant l’assemblée « Félicitons ces hardis pionniers qui se sont lancés dans cette carrière pour frayer au commerce un brillant avenir ».<o:p></o:p>

    Cependant, le ministre Adolphe Thiers n’est pas de cet avis. Ne le voit-on pas, lors d’une séance à l’Assemblée, grimper lestement les marches de la tribune pour déclarer entre autres propos :<o:p></o:p>

    « Supposons que la France soit parvenue à joindre par une même ligne Le Havre, Paris, Lyon, Marseille, supposons un tel phénomène, ce qui, je l’avoue n’est pas prochain…Mais ces conséquences sont dans l’avenir, et ce qu’il y a dans le présent, ce sont des difficultés incalculables ! » Puis il insiste sur « la crainte des accidents, la préoccupation du danger si grande chez nous où le soin de la vie humaine est extrême ».<o:p></o:p>

    Ah ! Notre célèbre ministre peut encore nous faire sourire en ce qu’il appelle « un phénomène » ! Quoi ? Vouloir lancer des machines crachotantes et fumantes sur deux barres parallèles avec, à la queue leu leu, de curieux wagons emplis de voyageurs ? Est-ce bien là l’avenir ? Un gouffre financier ! Et les accidents donc ! La prophétie est exacte ; la SNCF, encore de nos jours, n’arrive pas  toujours à boucler sont budget. Et les accidents, ils y en eut de terribles. Faut-il donc condamner le chemin de fer ? La rapidité des liaisons et le confort des voyages, la régularité des horaires et la sécurité, tout de même satisfaisante à laquelle on est parvenu ?<o:p></o:p>

    Un ministre roannais contre vents et marées.<o:p></o:p>

    Pour obtenir l’admirable réseau qui couvre notre pays de nos jours, il en fallut de débats polémiques et travaux.<o:p></o:p>

    Si on retrace succinctement l’historique, on s’aperçoit que le tronçon Roanne/Balbigny est la première ébauche de voie unique.<o:p></o:p>

    Mais pas question d’en rester là ! Les « Saints Simoniens » professent que le progrès social passe par le progrès économique et technique. On ne lésinera donc pas sur les moyens.<o:p></o:p>

    Bien sur, Roanne/Saint-Etienne ne peut pas se concevoir sans qu’on songe à Roanne/Lyon/Marseille d’une part et jusqu’à Paris d’autre part. Après la période trouble de la II° République, c’est bientôt l’avènement du Second Empire et M. Persigny, nommé ministre de l’intérieur en 1852, veut favoriser sa petite patrie, le Roannais. Roanne/Lyon passera par Amplepuis, malgré les protestations de M. Guichard, maire de Charolles qui, dans une lettre au ministre des Travaux publics, préconise l’abandon pur et simple de la ligne qui traverserait « des régions glacées, désertes, et presque stériles dans un domaine de montagne de granit rebelle à tous travaux de forage, où l’on enfouira des sommes inouïes pour percer des tunnels énormes ».<o:p></o:p>

    Un mètre à deux par jour<o:p></o:p>

    Bien entendu on n’écouta pas cet estimable maire, un peu « rapiat » sur les bords et qui prêchait pour son saint. Les sommes inouïes on les obtint, et le tunnel énorme, on le réalisa, notamment au lieu-dit « Les Sauvages », point culminant entre Roanne et Lyon : longueur <st1:metricconverter productid="2939 m│tres" w:st="on">2939 mètres</st1:metricconverter>, 500 ouvriers y travaillent en progressant de 1 à <st1:metricconverter productid="2 m│tres" w:st="on">2 mètres</st1:metricconverter> par jours, et ce, avec les moyens donc on disposait en 1863, mais quel magnifique ouvrage d’art en pierres de taille s’il vous plaît !<o:p></o:p>

    Bien sûr, il fallait une deuxième locomotive à l’arrière, de Tarare à Amplepuis et vice versa. Tout ça crachait généreusement des escarbilles sous le tunnel, de sorte que les voyageurs, qui avaient laissé leurs vitres ouvertes, sortaient de l’aventure aussi mâchurée que le chauffeur de la locomotive qui alimentait la chaudière à tour de bras ! Mais quelle aventure tout de même cette traversée des Sauvages ! En arrivant à Lyon, il y avait aussi le long tunnel de Fourvière.<o:p></o:p>

     Depuis 1830 que de travaux accomplis par les différentes sociétés et nombreux ingénieurs qui se sont succédés ! Que de progrès aussi, au fur et à mesure que les années passent. Comme ces monstres d’acier étaient impressionnants, quand ils rentraient en gare tout vibrants de vapeur et de fumée ! Quelle sensation de puissance ils dégageaient ! Les frères Lumière eux-mêmes, dans leurs premiers essais cinématographiques ont voulu rendre tout le pittoresque des scènes d’arrivée du convoi le long quai des gares avec l’agitation des voyageurs qui descendent, d’autres qui montent, le chef de gare qui siffle et la locomotive qui vrombit en lançant un strident jet de vapeur (non audible évidemment au temps du cinéma « muet »). Plus tard, on vit Jean Gabin, « La bête humaine » s’escrimer dans sa machine infernale…<o:p></o:p>

    Une magnifique entreprise<o:p></o:p>

    A ces locomotives à vapeur dévoreuses de coke, mais bientôt on préféra les michelines à mazout et bien sûr, la traction électrique.<o:p></o:p>

    Toute une installation de lignes électriques devint nécessaire, ce fut l’œuvre de la SNCF, qui remplaça les PLM et autres sociétés privées en 1937. Enfin, les TGV qui roulent à 300 km /h sont les moyens de transport actuellement les plus modernes et, pour ne pas perdre la moyenne, on relève les rails dans les virages par système dit « pendulaire ».<o:p></o:p>

    Célérité, sécurité, c’est la devise de Dame  SNCF, mais toutes ces transformations, hélàs ne vont pas sans inflation budgétaire et la hantise du déficit à combler, recherches d’économies par robotisation et compression de personnel, d’où conflits avec les travailleurs du rails si légitimement fiers de leur métier.<o:p></o:p>

    Cette aventure ferroviaire fut une magnifique entreprise qui depuis Denis Papin, mobilisa les énergies et l’intelligence des économistes et des techniciens ainsi qu’une multitude de cheminots.<o:p></o:p>

    Elle est promise encore à un brillant avenir en dépit de la concurrence de la route et de la voie aérienne. Sans doute il a fallu supprimer le trafic sur des lignes de moindre importance comme celle de Roanne à Paray due au plan Freycinet (1915) mais les grands axes bénéficient de tous les progrès de la technique moderne, en liaison également avec les nations limitrophes : vitesse, confort et sécurité, voilà pour satisfaire et passionner les gens du rail et leurs usagers.<o:p></o:p>

    Le Père Noël, lui-même, ne séduit-il pas les enfants sages lorsqu’il leur apporte toutes sortes de modèles réduits de trains avec sémaphores, gares et rails, aux destinations diverses et suivant les aiguillages les sophistiqués ?<o:p></o:p>

    Désormais les trains rentrent en silence dans les gares et repartent avec la même discrétion. On n’entend plus à travers la campagne s’élever ces sortes de hurlements stridents, qui faisaient dire à Sully Prudhomme dans son poème :<o:p></o:p>

    « Effet de nuit » « Puis soudain serpente dans l’infini du soir » « Un sifflement lugubre, intense » « Comme le cri perçant d’une âme au désespoir » « En fuite par le vide immense »<o:p></o:p>

                                  Jean Briffaz (Journal Centre Dimanche du 9 mars 1997)<o:p></o:p>

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    Notes de Bernard :<o:p></o:p>

    En 1966 pendant l’été, j’ai le souvenir (période de mon service militaire) d’une locomotive faisant quelques fois la liaison Roanne-Lyon via Saint-Etienne le dimanche soir. <o:p></o:p>

    27 septembre 1981 : mise en service du premier tronçon de ligne nouvelle entre Saint-Florentin et Sathonay et première exploitation commerciale du TGV sur la relation Paris-Lyon.<o:p></o:p>

    Mars 2008 : réalité ou utopie on annonce dans la presse : le passage futur du TGV à Roanne. Dans combien d’années ? Sur quel parcours ? Electrification de la ligne ?<o:p></o:p>

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