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    Château d’un seigneur de la Roche

    (Bernard Rochereux)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOZ

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLAT

     

     Château d’un seigneur de la Roche

       Celui dont on va parler ici n’est pas celui qui se situe sur la Loire mais celui qui était érigé sur l’église actuelle de St Priest la Roche. Il ne faut pas confondre.

     

         Ce n’était plus qu’une ruine quand il fut vendu à Mr de Montchanin, puissant bourgeois ici présent. Comment en était-on arrivé là ?

     

         Une première citation en latin fait état de Maximiacus puis Sanctus Praejectus Rupis. Nous sommes alors au XIème siècle. A la même période fut bâtie une église, d’abord enfermée dans l’enceinte du château fort défendu par d’épaisses murailles et de hautes tours, qui occupaient le point culminant du mamelon, autour duquel se groupent et s’étagent encore actuellement les maisons du village. Il est à quelques distances du château sur le fleuve Loire.

     

         A la fin du XIIème siècle, Guichard IV de Beaujeu abandonne aux comtes du Forez l’hommage du château de Néronde ainsi que tous les autres fiefs de Néronde sauf trois dont celui des « Charsala » à St Priest la Roche. Ce fief des Charsala, souvent cité dans les traités entre les comtes de Forez et les sires de Beaujeu reste donc une enclave beaujolaise en forez avec château fort et village fortifié.

     

        Ces « Charsala » dont le surnom pittoresque signifie « chair salée » étaient issus de familiers ou de fidèles des seigneurs de Beaujeu.

     

        Il passa ensuite à la famille Monteux. Selon l’historien Prajoux, la famille Monteux fit construire sur un plateau voisin un château fort dont la chapelle castrale à l’intérieur du château fut placée sous le vocable de St Priest.

     

         Charles de Saint Priest, chevalier, succéda à son père comme seigneur de Saint Priest la Roche. L’ancienne église de Saint Priest (aujourd’hui salle des fêtes)  a été construite de 1670 à 1675 par le curé Jacquemot. Le chœur et le clocher avaient été élevés sur une des tours du château des de Sainte Colombe.

     

         Dans un acte passé en 1730, au sujet de la terre de Saint Priest, il est dit « que ledit château se composait alors de trois tours, dont une en ruine, reliées par deux corps de bâtiments en mauvais état, renfermant les appartements du seigneur ».

     

        Jean Louis Eléonord de Sainte Colombe Rochevol, chevalier seigneur, comte du Poyet et de Sainte Colombe, abandonna à sa plus jeune sœur Marie-Jacqueline, le vieux château de Saint Priest où elle fixa sa résidence. Le 11 décembre 1771, elle prêtait hommage au roi pour sa terre et seigneurie de Saint Priest La Roche, composées d’un château demi-ruiné avec bac sur la Loire, avaloir, pressoir banal, garenne, colombier, prés. Elle y fit d’importantes réparations.

     

         Si l’on en croit les documents, propriétaires du château de la Roche et de Saint Priest la Roche se rencontrèrent très rarement, ni pour se battre ni pour prendre le thé. Les seigneurs de Saint Priest étaient peut-être d’un rang trop élevé pour côtoyer ces hobereaux de la Roche !!!

     

         Actuellement, il ne reste rien du château de Saint Priest et beaucoup ignorent même qu’il y en eut un…, n’est-ce pas Monsieur de Montchanin ?

     

     

     

     

     

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    Le peintre Antoine Barbier

     Présenté par sa fille Marie-Monique Bisson-Barbier (Magali Butelle)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

     

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOZ

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLAT

     

    Antoine Barbier

     

         Antoine BARBIER, de son vrai nom Jean Marie François à l’état civil, fils du docteur Claude Barbier, naît à St Symphorien de Lay le 10 mai 1859.

     

         Ses études primaires l’emmènent au petit séminaire de St Jodard, voyage qu’il effectue à pied. Tout jeune déjà, il possède naturellement les dons d’écrivain et de peintre. A l’âge de 13 ans, il rejoint seul son frère en Algérie. Topographe et professeur de français lors de son séjour dans ce pays, il devient ensuite intendant en Turquie.  S’adonnant à la décoration sur ses divers lieux, il va alors séjourner en Grèce, en Bulgarie où il devient peintre du tsar, en Égypte, ceci jusqu’en 1895, année où il se fixe à Paris.

     

         Ornemaniste, poète, écrivain, ses talents sont multiples. Débutant alors une carrière officielle de peintre, il expose  régulièrement au salon des artistes français à Paris, ainsi qu’au salon annuel de la Société Lyonnaise des Beaux Arts dont il est membre actif.

     

         Avant la première guerre mondiale, il vit entre Paris, Lyon et Lay, où il vient fréquemment se reposer dans la résidence de sa sœur, au point du jour. Son sens artistique de la décoration est déjà reconnu localement puisqu’il est retenu pour la décoration de l’autel à la Verpillière lors du Congrès Eucharistique de 1913 qui, rappelons le, rassembla plus de 15000 personnes dans le chef lieu de canton.

     

        La période de l’entre deux guerres le ramène à Lyon où, aquarelliste réputé, il forme de nombreux élèves en dirigeant des cours d’aquarelles d’après nature en France, Suisse et Angleterre. Sa renommée internationale se confirme par la fondation, en 1934, avec Eugène Villon, de la Société des Aquarellistes Lyonnais, Société toujours active aujourd’hui et qui organise de nombreuses expositions.

     

        L’œuvre de ce peintre entièrement autodidacte est très variée. Avec son épouse Lucie, dont aura trois enfants, Luc, Jean et Marie-Monique et qui est également musicienne et peintre sous le pseudonyme de « Tinam », ils formaient un couple hors du temps, voire anachronique, d’une extrême fantaisie, toujours à la recherche d’ailleurs pour découvrir la lumière sous d’autres cieux.

     

         Antoine BARBIER fut membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, de la société historique, archéologique et littéraire de Lyon, de la société lyonnaise des beaux arts.

     

        Après une longue vie consacrée à la peinture, il s’éteint à Lyon le 8 février 1948, à l’âge de 89 ans. Ses enfants, peintres et aquarellistes également appréciés, continueront la tradition, en particulier Luc, aquafortiste de talent.

     

         Dans les délibérés de la séance du 26 mai 2008, le Conseil Municipal de Lyon donne son nom à une rue : « voie nouvelle située dans le prolongement de la rue d’Hanoï, entre la rue de Genève et la rue Louis Guérin à Lyon (6ème). »

     

         Le musée Carnavalet à Paris, les musées, de St Etienne, Calais, Roanne, Alger, Anvers, Le Caire, Berne, Oxford… la chambre de Commerce de Roanne conservent des œuvres d’Antoine BARBIER. Avec une telle réputation artistique internationale reconnue, il mériterait amplement d’être plus connu sur son lieu de naissance.     

     

     

     

     


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  • LE COCHON DE SERECOURT

     

    UN JUGEMENT POUR L'EXÉCUTION
    D'UN COCHON DANS LES VOSGES

    (D'après « Le pays lorrain et le pays messin », paru en 1909)

    L'histoire du cochon de Serécourt est empruntée au greffe du tribunal de Lamarche : « Ce jourd'hui, 1er Nivôse, an VII, (31 décembre 1798) est comparu par devant Louis Martin, juge de paix au tribunal de police judiciaire du canton de Lamarche, le citoyen Borderre, garde champêtre dudit lieu, déclarant que dans le cours de sa tournée, il a surpris François Devaux, marchand à Lamarche, occupé à tuer un porc, dans la grange de la citoyenne Aimée Michel, veuve Lhuillier, sa belle-mère, de cette commune ; et la grange était ouverte, malgré la défense, portée par la loi du 17 Thermidor an VI, de travailler le jour du décadi. En foi de quoi il a dressé son procès-verbal... »

    L'affaire était grave, elle fut inscrite l'une des premières au rôle du tribunal, et se plaidait à l'audience du 14 nivôse suivant (3 janvier 1799). Le commissaire du directoire exécutif de Lamarche, qui faisait alors les fonctions de ministère public, rappelle brièvement les faits, et demande l'application impitoyable de la loi, et requiert que Devaux soit condamné à trois jours de prison.

    L'accusé, comparant en personne, présente lui-même sa justification : « Il expose qu'il a acheté un cochon à Serécourt, que le vendeur le lui a amené le jour du décadi, et que par le fait que ledit cochon n'avait pas mangé depuis 24 heures (on réserve toujours dans les marchés que le porc sera livré à jeun, surtout quand il est vendu au poids), que la fatigue de la voiture et les cahots du chemin auraient pu lui nuire, il s'est vu dans la nécessité de le tuer ; mais qu'il a pris ses précautions, puisqu'il l'a tué dans une grange étrangère (pour ne pas le tuer devant sa maison, sur la voie publique), n'en ayant point chez lui. Il fait remarquer en outre qu'il n'est pas le seul en ce cas, sept autres cochons ayant été tués dans la commune ; comment est-il le seul poursuivi !... »

    Le Juge de Paix se retire pour en délibérer avec ses deux assesseurs Joseph Lexcellent et Nicolas Bécus. Voici le prononcé du jugement :
    « Le Tribunal, considérant que la mise à mort faite par un citoyen de son cochon, pour sa nourriture, ne peut être classée parmi les travaux interdits les jours de décadi aux ouvriers et artisans, que ce fait revêt le caractère d'un délassement plutôt que d'une oeuvre servile ;

    « Considérant que le cochon est l'un des comestibles de première nécessité pour les gens de la campagne, composant leur nourriture ordinaire, journalière et presque unique ;

    « Considérant en troisième lieu que la loi du 17 Thermidor, en ordonnant la clôture des boutiques et ateliers les jours de décadi, en excepte celles des vendeurs de comestibles ; afin, dit le ministre de la police générale, dans sa lettre du 24 frimaire dernier, de ne pas interrompre le débit des choses indispensables à l'approvisionnement ; et qu'il résulte de là que si le père de famille peut aller acheter et s'approvisionner dans les boutiques ouvertes pour le débit, à plus forte raison peut-il pourvoir à son approvisionnement en tuant chez lui son cochon ou son veau ;
    « Considérant enfin que le cochon qui a donné lieu au rapport et à la poursuite était un cochon que ledit Devaux avait acheté à Serécourt, distant d'une grande lieue, que ce cochon n'avait pas mangé depuis 24 heures, qu'il lui avait été amené lié et garrotté sur une charrette, et qu'il n'avait ni grange ni écurie pour l'héberger, ni grain pour l'alimenter, qu'il avait été contraint, pour ne pas le laisser languir, de le tuer immédiatement.
    « Le Tribunal, toutes ces considérations ; mûrement considérées, estime » qu'il n'y a pas lieu de le condamner à trois jours de prison. Et, après avoir pris l'avis de ses assesseurs, le juge de paix renvoie Devaux des fins de la plainte.

    Mais dès le 25 nivôse (14 janvier) le commissaire du pouvoir exécutif près du tribunal de Police Judiciaire du canton de Lamarche, proteste contre cette sentence, et s'appuyant « tant sur l'article 441 que sur l'article 442 », requiert la cassation dudit jugement. En conséquence on adresse à Paris l'ampliation de la sentence et de tout le dossier pour être soumis à la Section criminelle de cassation. Le 4 ventôse (22 février) l'affaire était plaidée en cassation, et le tribunal « séant au palais de justice » après avoir ouï le réquisitoire du procureur général, discutait longuement le pour et le contre. Mais nous ne donnerons que le prononcé du jugement :
    « Considérant que là où il n'y a qu'un seul et unique fait, il ne peut y avoir lieu à récidive (sic) ; qu'ainsi, dans l'espèce, le nommé François Devaux n'ayant été prévenu que d'un seul fait, savoir celui d'avoir tué son cochon un jour de décadi, ce fait unique ne peut constituer une récidive. (resic !) ;
    « Considérant que ledit François Devaux n'a point été poursuivi devant le tribunal de police pour le fait du voiturage de son cochon, que par conséquent il ne peut lui échoir de condamnation de ce chef (le commissaire avait voulu corser le premier chef d'accusation pour ce second grief. Mais le tribunal de cassation refuse de le suivre sur ce terrain) ;
    « Considérant qu'il n'a point été constaté au procès que ledit François Devaux eût tué son cochon sur la voie publique ou en vue des lieux ou voies publics (on veut bien fermer les yeux sur le fait que la grange était ouverte. Il est vrai que cette ouverture donnait sur la place à fumier, un peu en retrait de la rue), circonstance qui seule pouvait rendre son travail illicite et punissable, d'après les dépositions de la loi du 17 thermidor an VI ;
    « Considérant enfin que la procédure a été régulièrement instruite, et que le jugement ne contient aucune contravention à la loi ;
    « Le tribunal rejette le pourvoi du commissaire près le tribunal de Lamarche » et maintient la chose jugée. Le 26 ventôse (15 mars) le ministre de la justice confirmait cette décision de son autorité suprême et le notifiait au tribunal de Lamarche, comme l'attestent les Archives départementales des Vosges, série L. Sauf le garde champêtre et le commissaire, qui sont sans pitié pour ce pauvre cochon, tous les autres auraient mérité d'être de la société protectrice des animaux en pleine terreur !

    En hommage à ma grand-mère Louise qui résida pratiquement toute sa vie dans ce village vosgien et que cette histoire aurait bien amusé.

     

     


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    QUELQUES EXPRESSIONS POPULAIRES SUR LE LOUP

     

    Les loups ne se mangent pas entre eux :

    Les méchants, les gens malhonnêtes ne se nuisent pas réciproquement.

    C’est la loi du milieu. Si un loup se mettait à attaquer ses congénères, ce serait très vite l’anéantissement de la meute. Mais cela n’empêche pas la guerre des clans.

     

    Un froid de Loup :

    Un froid extrême et rigoureux. Un froid digne de faire sortir un loup affamé de son repaire.

     

    Avoir une faim de loup :

    Avoir vraiment très faim. Le loup famélique prêt à se jeter voracement sur la première proie qui passe à sa portée se tient en arrière-plan de cette image dévorante.

     

    Un vieux loup de mer :

    Un vieux marin endurci et expérimenté. Pourquoi loup ? Parce qu’à l’origine, il s’agissait d’un marin sauvage et solitaire, comme le vieux loup de la meute.

     

    Se jeter dans la gueule du loup :

    S’exposer à un danger grave, le plus souvent inconsciemment. Aller au devant des risques et des embêtements par provocation.

    Les Italiens emploient même ironiquement l’expression « In bocca al hupo ! » (dans la gueule du loup) pour dire simplement « Bonne chance » !

     

    Crier au loup :

    Avertir d’un danger. L’expression prend place dans un contexte particulier du type « à force de crier au loup… », dont l’explication est à trouver dans une fable d’Ésope : un jeune berger s’amusait sans cesse à crier « Attention au loup ! », et tous les villageois accouraient pour protéger le troupeau. Un jour, le jeune garnement se mit à crier, mais personne du village ne se dérangea. Cette fois pourtant le loup était bien là et ce fut un vrai massacre dans le troupeau.

     

    Hurler avec les loups :

    Témoigner d’un conformisme, d’une hypocrisie et d’un souci de son propre confort moral pouvant aller jusqu’à se montrer injuste, voire cruel, pour ne pas déplaire à la majorité. Finalement c’est « suivre le troupeau » mais dans les situations qui peuvent être graves (pour celui contre lequel on se met à hurler).

    En Espagnol on dit aussi « El que con lobos anda, a aullar ensena » : Qui va avec les loups apprend à hurler.

    En Allemand « Mit den Wölfen heulen”, on retrouve le double sens du français : se conformer aux usages du groupe dominant avec lequel on vit et se ranger par intérêt du côté du plus fort, par lâcheté.

     

    Être connu comme le loup blanc :

    Être connu partout, par tout le monde. La couleur blanche (qui a remplacé le gris originel : on disait en effet « connu comme le loup gris », si célèbre pour ses horribles méfaits légendaires) souligne la dimension de phénomène extraordinaire.

    Quand on parle du loup on en voit la queue :

    Il suffit que l’on parle de quelqu’un pour qu’aussitôt il apparaisse, alors qu’on ne l’attendait pas forcément. L’expression s’emploie souvent en laissant en suspens la seconde partie de la phrase : « Quand on parle du loup… », ce qui permet d’évacuer plus commodément le symbolisme viril exprimé par « queue ».

    En Italie : « Lupus in fabula » : Le loup dans la fable.

    Les Italiens ont recours dans leur langue courante à des expressions directement héritées du latin, soit de fables, soit de proverbes ou maximes rédigés par les grands auteurs de l’Antiquité.

    On pensait que celui que le loup a vu le premier était privé de voix, une croyance que l’on trouve chez Pline.

     

    La faim fait sortir le loup du bois :

    La nécessité oblige à se montrer ; certaines circonstances obligent à commettre des erreurs ou des imprudences. Ou bien : certaines occasions permettent de révéler la véritable nature de quelqu’un qui, jusqu’à présent, ne se montrait pas. Cette locution est plus employée au sens figuré qu’au sens propre (pour ce qui est de la faim) bien qu’on l’emploie aussi dans ce sens avec une lueur d’ironie.

     

    L’homme est un loup pour l’homme :

    Les hommes sont féroces entre eux, parfois même plus impitoyables et cruels que les animaux les plus méchants.

    En Allemagne « Jemanden durch den Wolf drehen » : Faire passer quelqu’un par le loup.

    Le traiter sans pitié, le maltraiter, lui faire subir toutes sortes de mauvais traitements. Illustration littérale du proverbe précédent, et qui prend toute sa valeur quand on sait qu’en allemand le mot Wolf désigne le hachoir à viande dont se servent les bouchers pour préparer de la chair à saucisse…

     

    Le loup meurt dans sa peau :

    Quelqu’un qui est né méchant ou vicieux le reste jusqu’à la fin de sa vie.

    En Espagnol « El lobo pierde los dientes mas no las mientes » : le loup perd ses dents, mais pas sa malice.

    En Italien « Il lupo perde il pelo ma non il vizio » : le loup perd son poil mais pas sa méchanceté.

     

    Faire entrer (ou enfermer) le loup dans la bergerie :

    Introduire un élément nuisible, malfaisant, dans l’endroit, parmi les gens que l’on devrait défendre ou protéger. L’emploi est aujourd’hui métaphorique. Mais au XVIII° siècle, on trouvait une application concrète de cette expression : c’était notamment refermer une plaie sans l’avoir bien nettoyée, à savoir introduire le mal là où l’on aurait dû soigner.

    On trouve aussi l’expression moins courante : « donner la brebis à garder au loup ».

     

    Qui se fait brebis, le loup la mange :

    Qui se montre imprudent, inconscient, s’expose à un grave danger. Encore une locution qui, tout en montrant la grande richesse du mot loup dans les expressions imagées à travers toute l’Europe, témoigne de la valeur symbolique du loup, animal de danger et de mort (mythe du loup-garou, et des légendes antiques où le dieu-loup dévore les astres, comme en Scandinavie)

    Et nous finirons sur une expression un peu plus « coquine » :

     

    Elle a vu le loup :

    Elle a une certaine expérience en amour. La locution repose directement sur le symbolisme sexuel viril du loup. On connaît une illustration très explicite avec le conte du Petit Chaperon rouge.

    On disait aussi jadis « danser le branle du loup » pour dire « avoir des relations sexuelles ».

     

            Extraits de l’ouvrage de Sylvie Girard « Le Zoo des mots »


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    La  Source Victoire

    (Martine Rey)

     

    Pour la Journée du Patrimoine du 19 septembre, Les Chemins du Passé décident de faire revivre quelques heures, à Lay ; 1 personnage important de chacun des 16 villages du canton de Saint-Symphorien-de-Lay. Un membre de l’association déguisé le représente et il est chargé de lire un petit texte sur son état aux visiteurs qui se présentent.

    Quatre groupes sont formés : Ballade postale, ballade préhistorique, Ballade Layoise et ballade au cœur de LACIM.

    Groupe 1 : Ballade postale

    SAINT VICTOR SUR RHINS : un prieur

    SAINT CYR DE FAVIERE : un chevaucheur royal

    MACHEZAL : Sophie VIALLIER

    VENDRANGEs : Louis RANVIER  

     

    Groupe 2 : Ballade préhistorique

    NEAUX : un homme préhistorique

    REGNY : Nicolas CONTE

    NEULISE : Bonpart DE LORGUE

    PRADINES : Mme de BAVOZ

     

    Groupe 3 : Ballade layoise

    SAINT PRIEST LA ROCHE : Un Seigneur de la Roche

    SAINT JUST LA PENDUE : Jean DUPUIS

    SAINT SYMPHORIEN DE LAY : Suzanne AUBERT

    LAY : Antoine BARBIER àprésenté par sa fille (Marie Monique Bisson-Barbier)

     

    Groupe 4 : Ballade au cœur de LACIM

    FOURNEAUX : un seigneur de l’Aubépin (époque Henri IV)

    CHIRASSIMONT : Le Géant àprésenté par le père du géant

    CORDELLE : Source Victoire avec l’âne 

    CROIZET SUR GAND : Mme Claude CHARLA

     

    La  Source Victoire

        Où se trouvait cette source ? A l’extrême sud-est du territoire de la commune de Cordelle. On pouvait y accéder par le chemin de halage longeant la rive droite de la Loire, puis en empruntant le chemin qui remontait le ruisseau dit « La Poussette », lequel fait la limite entre Cordelle et Saint-Priest-la-Roche. A un kilomètre du fleuve se dressaient jusqu’au printemps de 1982, trois bâtiments, un hangar et la villa du directeur, le tout disposé autour d’une cour.

        L’eau de la source jaillissait là, par pulsion, d’une fente existant dans un puissant dyke de porphyre quartzifère, à la température constante de 9° centigrade avec un débit régulier (même par les plus grandes sécheresses) de  10 000 litres par jour.

        On raconte dans le pays Cordellois, qu’une brave paysanne, veuve de surcroît, possédait un joli âne gris très facétieux. Jusque-là rien d’exceptionnel, quand on saura que ces bêtes de somme devaient en ce temps-là être plus nombreuses sur le territoire de notre commune que ne le seront jamais les tracteurs. Et puis, depuis bien longtemps les habitants de Cordelle ne sont-ils pas surnommés, avec une pointe de moquerie : « les ânes » par les autres villageois de la région ?

        Par ailleurs, ce fameux âne était une « fine bouche » puisqu’il avait l’habitude d’aller se désaltérer toujours aux même « creux » de son pâturage de prédilection. Tenter de le faire s’abreuver ailleurs s’avérait inutile. Que nenni : l’eau fraîche des abreuvoirs, des seaux et autres creux que sa patronne lui proposait le long du chemin des portages. Il refusait systématiquement toute autre boisson que celle qu’il avait découverte.

        Sa patronne qui portait le joli nom de Victoire en était toute contrariée. Elle finit par se confier à la ronde, un jour de marché au village de Cordelle. Hors, il se trouvait ce jour là dans l’assistance un monsieur bien habillé qui venu en calèche de Roanne  fut intrigué par les paroles de la vieille femme. Il se renseigna sur elle et l’habitude de son âne.

        Deux jours plus tard lâché en fin d’après-midi dans son pré, l’âne se précipite pour boire un coup mais deux personnes sont là, un grand sec avec un étrange bout de bois en forme de Y à la main et notre homme bien habillé, vu au marché, celui-ci porte dans une besace deux bouteilles d’eau tirée dans le creux de notre quadrupède.

        Nous sommes en 1839, le docteur J.B Arthaud de Viry, médecin roannais sera le premier à analyser cette eau minérale. Les deux hommes en riant caressent l’animal, le sourcier  lui donne même une carotte à manger. Notre animal s’en  trouva fort bien,  il ne fut jamais malade et mourut fort vieux. Cette eau minérale constituait un véritable élixir de jouvence pour notre Maître Aliboron.

        Au moment de la mise en exploitation de cette source vers 1865, elle sourdissait sur la limite des communes de Cordelle et de St-Priest, néanmoins sur le territoire de la première citée. L’eau de la source jaillissait là, par pulsion, d’une fente existant dans un puissant dyke de porphyre quartzifère, à la température constante de 9° centigrade avec un débit régulier (même par les plus grandes sécheresses) de  10 000 litres par jour. L’âne et sa maîtresse étaient morts depuis quelques années. Mais le brave médecin avait toujours en tête le prénom de celle-ci et la source fut baptisée « Victoire ».

    «  Source Victoire, digestion sans histoire »

    Paroles d’âne

       Les gens disent que je suis un âne. C’est vrai, mais il va falloir que je leur prouve que ce n’est qu’une méprise de leur part. Pour cela, je vais vous conter pourquoi il y a eu cette méprise.

        Ma maîtresse, Victoire, m’emmène régulièrement à l’extrême sud-est du territoire de la commune de Cordelle (vous voyez, j’ai même des notions de géographie) dans mon pâturage de prédilection ? Il est facile d’y accéder par le chemin de halage qui longe la rive droite de la Loire, puis d’emprunter le chemin qui remonte le ruisseau dit « La Poussette », lequel fait limite entre Cordelle et St Priest la Roche.

        Si je vais là-bas, c’est que j’ai trouvé un bon point d’eau et je sens bien que l’eau de ce creux est bonne pour moi et il est hors de question que je boive une autre eau. D’ailleurs, elle a essayé de me faire boire de l’eau fraîche à l’abreuvoir ou d’autres sources. Que nenni ! Je suis fidèle à celle-ci car elle me désaltère parfaitement. D’ailleurs, il y a suffisamment d’autres ânes sur la commune pour boire les autres eaux proposées. Ne surnomme – t- on pas d’ailleurs, avec une pointe de moquerie, les habitants de la commune de ce sobriquet. Les « ânes », ah quel beau nom on leur a donné !

         Mais je crois un peu deviner pourquoi Victoire est un peu contrariée actuellement quand je refuse toute autre boisson que celle que j’ai découverte. Je m’en suis  rendu compte quand, l’autre jour au marché où je l’accompagne toujours pour ramener ses provisions, elle a raconté à la ronde mon refus. Dans l’assistance, j’ai bien vu qu’il y avait un homme bien habillé et je l’ai vu ensuite repartir avec sa calèche en direction de Roanne. Il a du se renseigner sur nos habitudes car, deux jours plus tard, quand, lâché en fin d’après midi dans mon pré, je suis allé sur mon lieu de prédilection, cette fois ci, ils étaient deux, un grand sec avec un étrange bout de bois en forme de lance pierre et l’autre homme, celui bien habillé vu au marché, qui emmène dans sa besace deux bouteilles d’eau tirées du creux où je vais boire habituellement.

        Au départ, je ne les trouvais pas très sympathiques mais quand celui qui avait la fronde m’a donné une carotte, je n’ai pu qu’accepter sa politesse. Mais pourquoi avaient-ils emmené de l’eau de mon creux ? Ca, je ne l’ai jamais su.

     

     

     


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